mardi 25 avril 2017

Le crépuscule de la France d’en haut?

De la Grande Mosquée de Paris aux différentes sectes maçonniques, du PC au Medef, du Crif aux officines immigrationnistes dites antiracistes et/ou pro-palestiniennes, de la chancellerie allemande à Hollywood, de la CFDT à la City, des instances bruxelloises aux écolo-gauchistes,  de Fillon à Hollande, du bureau politique de LR à EELV,  ou encore, sur un mode plus implicite, de la  Conférence des évêques de France  au porte parole de la France Insoumise  Eric Coquerel, les appels en faveur du vote Macron se multiplient. L’héritier de François Hollande a reçu par ailleurs,  en toute logique,  le soutien du PS et plus particulièrement de 160 ministres, parlementaires et élus locaux « hollandistes », au nom de la défense du bilan du quinquennat et leur « culture sociale-démocrate »… Le chouchou de Pierre Bergé et de la banque Rothschild , adoubé par tous les prébendiers du Système qui s’engraissent sur le dos de la France d’en bas, bénéficiera-il pour autant des suffrages d’une majorité  de Français ? Les électeurs (et les  23% d’abstentionnistes du premier tour ) sommés de ne pas voter « en  dehors des clous » le 7 mai  par les directeurs de conscience de la  caste politico-médiatique  obéiront-ils servilement aux consignes ? La peur et le grégarisme l’emporteront-ils ?
Si à droiteChristine Boutin (Parti Chrétien  démocrate, PCD affilié à LR) a clairement annoncé qu’elle votera Marine, le comble de l’audace semble pour l’instant se réduire au « ni- ni » - théorisé un temps par Nicolas Sarkozy qui a annoncé qu’il votera Macron. Une posture qui sera celle notamment du filloniste et  président de Sens CommunChristophe Billan. Il  déverse,  avec une mauvaise foi en béton armé dans Famille Chrétienne ,  une propagande assez caricaturale  en faveur du non vote en faveur de la candidate national. Certes,  à l’instar d’une certaine bourgeoisie catholique,  éternelle cocue d’une droite libérale qui porte la lourde responsabilité que l’on  sait dans affaissement moral, culturel, spirituel de notre pays. Si Dieu vomit les tièdes, les générations futures jugeront elles  aussi sévèrement les  pharisiens  de cette espèce là…
Dans Famille Chrétienne toujours, Marion Maréchal-Le Pen  rappelle pourtant les positions sociétales qui sont défendues  par Marine, autrement plus fermes que celles qui étaient portées par M. Fillon et son parti. Ce qu’ont bien compris notamment lecatholiques culturels, identitaires, ceux qu’Emmanuel Todd appelle (sans aménité)   les « catholiques zombies », c’est-à-dire non seulement les 12% de catholiques pratiquants mais  aussi  les  23% de catholiques non-pratiquants qui selon l’Ifop ont voté le 23 avril pour la présidente du FN.

Marion souligne aussi qu « Emmanuel Macron est le candidat du libéralisme intégral ! Il met les envies individuelles au-dessus du bien commun. Pour lui, la réponse à la destruction du lien social n’est qu’économique, alors que c’est un problème moral. Nous, nous considérons qu’un peuple, c’est un lien moral, avec un socle commun de principes, de valeurs, de codes. A partir de là, le choix qui s’offre aux Français, c’est soit la vision post-nationale de l’individu-roi, nomade, interchangeable, dans une société multiculturelle où prospérera l’islam radical, soit la défense du principe national, avec les limites que cela implique, pour la défense du peuple et de son unité. Le choix aujourd’hui est limpide. Je suis convaincue que beaucoup d’électeurs de François Fillon seront beaucoup plus lucides que leurs responsables politiques. Je crois qu’Emmanuel Macron est un danger civilisationnel ! ».
Sur le site de Valeurs Actuelles, l’avocat Philippe Fontana, qui a soutenu la candidature Fillon, fustige les atermoiements, la mauvaise campagne de ce dernier, et surtout son appel à voter Macron, notant avec une certaine logique : « Comment la droite républicaine pourra-t-elle faire campagne aux élections législatives alors qu’elle aurait appelé ses électeurs à lui  (Macron, NDLR) donner une légitimité qu’il ne mérite pas ?».« Emmanuel Macron poursuit-il,  personnifie le parti de l’étranger »,  « la dilution de l’identité nationale ». « C’est Emmanuel Macron qui dans des déclarations réitérées a promis de faire de la France une terre d’accueil pour tous les étrangers. C’est lui qui malgré ses dénégations a livré Alstom aux Américains. La conséquence ne s’est pas fait attendre : des centaines de salariés ont été sacrifiés et se retrouvent au chômage. La politique économique à laquelle a participé Emanuel Macron comme ministre a échoué. Pourtant l’indice de la bourse de Paris monte en flèche ce matin à l’annonce de sa qualification au deuxième tour. C’est bien la preuve qu’il est le candidat du système dans lequel se vautrent les profiteurs de la mondialisation heureuse. Ce n’est pas ma France. C’est pourquoi le 7 mai 2017, je ne voterai pas Emmanuel Macron. »
Toutes choses que les près de 7, 7 millions de Français qui on voté Marine dimanche dernier, la hissant en tête  dans 18 445 communes  (contre 7222 pour M. Macron) et 48 départements (notamment dans les vieux  bastions du vote national que sont les régions du Nord-Est et du Sud-Est)  ont acté. Nous retrouvons dans cette carte électorale plus largement la dichotomie entre la France  des inclus et des exclus, celle des centre-villes  boboïsés (et des banlieues babélisées qui ont aussi beaucoup voté Mélenchon) d’un côté,  et de l’autre, la France périphérique, périurbaine  et rurale. Clivage souligne Bruno Gollnisch, qui  remplace largement le  traditionnel clivage droite-gauche, au profit de celui beaucoup plus pertinent  entre les partisans plus ou moins naïfs du  mondialisme  eurobruxellois et les  défenseurs des identités, protections et souverainetés nationales.
Christophe Guilluy, géographe-sociologue qui vient de sortir  un nouveau livre, Le  Crépuscule de la France d’en haut , le souligne de nouveau dans l’entretien qu’il a accordé à Éléments (numéro de  mai 2017, sortie en kiosque avant le premier  tour), à cette aune, « il n’y a plus ni droite, ni gauche dans (les) catégories périphériques. L’ouvrier qu votait naguère à gauche et le rural qui votait à droite partagent la même perception du monde et adoptent les mêmes positions sur les médias, sur la mondialisation, sur l’immigration. C’est le modèle économique mondialisé qui a créé lui même sa propre contestation populiste. Le populisme est la traduction d’un processus de désaffiliation vieux de trente ans. Il s’est fait au rythme de la sortie de la classe moyenne: d’abord la classe ouvrière, ensuite les employés et les professions intermédiaires, autant de catégories populaires qui ne sont plus intégrées, ni politiquement, ni économiquement. La rupture est consommée. Il n’y aura pas de retour en arrière (…). La domination des partis de gouvernement  est assez factice. En gros,  la droite tient grâce aux retraités, la gauche grâce à la fonction publique, deux populations qui ne sont pas directement confrontées à la mondialisation. Le système se maintient  grâce à ces catégories protégées de la mondialisation, et grâce aux populations  qui en bénéficient, les  bobos. »
Et M. Guilluy de conclure: «Cette distorsion va s’inverser. Le système ne pourra éternellement s’arc-bouter sur des sociologies peu ou pas représentatives de la jeunesse ou de la population active. C’est ce qui me fait dire qu’on assiste au crépuscule de la France d’en haut. » Ite missa est.

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