mardi 16 mai 2017

Front (mondialiste) contre Front (populiste)

Pour neutraliser  la contestation, la fronde populaire contre un Système qui entend  liquider une construction nationale vieille de 15 siècles, l’âme de la France en diluant notre Etat, notre souveraineté,  notre identité dans le grand tout eurofédéraste, marchepied d’une future gouvernance mondiale, l’alliance des européistes des deux bords est théorisée depuis des lustres.Union sacrée préconisée par ceux  qui ont  anticipé la montée inéluctable des populismes afin d’empêcher  l’accession au pouvoir du courant  patriotique. Alain  Juppé avait une expression  pour désigner cette  volonté là, il s’agit dit-il, de «  couper les deux bouts de l’omelette ». C’est-à-dire  prendre l’assurance de rejeter définitivement en périphérie, hors du champ de la gouvernance, les « extrêmes », et de créer un vaste parti central de gouvernement,  bruxellois, progressiste, par essence libéral-libertaire et sans-frontièriste, compatible avec la feuille de route mondialiste.
La nomination hier par Emmanuel Macron , du député-maire LR  du Havre, le juppéiste  Edouard Philippe au poste de Premier ministre  (aussitôt félicité par son mentor maire de Bordeaux),  s’inscrit dans cette démarche, au-delà même de la manœuvre visant à fracturer la droite LR-UDI après avoir détruit le PS. Les médias, et notamment L’Express,  ont rappelé  ces dernières heures les propos peu amènes du nouveau locataire de Matignon  sur l’ouverture à  gauche de Sarkozy  en 2007 … et  sur Emmanuel Macron au moment des primaires de la droite .  Un  jeune énarque  ( 46 ans)  est-il encore précisé,  qui pratique la boxe et le ping-pong, les imitations,   a  peur des requins,  du FN,  a publié un livre érotico-machiste et se livre à des blagues scatologiques sur Twitter
Spécialiste des marchés publics, directeur des Affaires publiques du groupe Areva  pendant trois ans, Edouard Philippe décrit comme brillant,  mais aussi parfois cassant et distant, fut encarté deux ans au PS dans sa jeunesse,  de tendance rocardienne  si l’on  en croit  son acolyte  à l’Ena, le député PS  Jérôme Guedj , avant de choisir « la droite »  pour faire  carrière.  Epinglé par  la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) pour  le flou sur sa déclaration de patrimoine de 2014, pourtant exigées par la loi,  le nouveau Premier ministre  a été également  désigné comme étant  au nombre des  députés les moins actifs de cette  législature qui s’achève.

E&R note aussi de son côté, via le site la pravda.ch, qu’Edouard Philippe partage aussi avec le young leader Emmanuel Macron, le fait d’avoir été adoubé par le très influent cercle mondialiste  Bilderberg.  Chef de l’Etat qui a accueilli  sans surprise  les  encouragements  de l’AFEP (Association française des entreprises privées), « où se côtoient les poids lourds du CAC 40, loin de la plèbe des petits patrons), le GFI (Groupe des fédérations industrielles) et le Cercle de l’Industrie (fondé par Dominique Strauss-Kahn) ». Il lui est demandé de « faire avancer le projet européen », de faciliter l’avènement d’« un parlement de la zone euro et en faveur d’une convergence budgétaire, fiscale et sociale».  Il s’agit bel et bien  de «  franchir une étape décisive en matière d’intégration, insiste le texte, qui reprend ainsi certaines propositions au cœur de la campagne d’En Marche!. »
Un projet soutenu avec enthousiasme d’ores et déjà par Benoist Apparu,  Jean-Louis Borloo, Christophe Béchu, Pierre-Yves Bournazel,  Dominique Bussereau , Maël de Calan , Laurent Degallaix, Gérald Darmanin,  Christian Estrosi, Fabienne Keller, Nathalie Kosciusko-Morizet, Grégoire de Lasteyrie, Bruno Le Maire, Jean-Luc Moudenc, Franck Riester, Arnaud Robinet,  Jean Rottner, Thierry Solère…En tout une vingtaine d’élus LR et UDI (ils seront plus nombreux à l’Assemblée,  une fois les élections législatives passées…) qui ont appelé hier les personnalités de leurs partis à « répondre à la main tendue » par Emmanuel Macron  suite à la nomination de M. Philippe. « Un acte politique de portée considérable »  est-il écrit dans leur communiqué commun, « la droite et le centre doivent prendre la mesure de la transformation politique qui s’opère sous leurs yeux. Plutôt que les anathèmes, les caricatures, les exclusions, nous demandons solennellement à notre famille politique d’être à la hauteur de la situation de notre pays et de l’attente des Français, qui, au lendemain de l’élection d’Emmanuel Macron, attendent de nous d’être au rendez-vous de l’intérêt général »…
« Leur » intérêt général  certainement, celui d’une France libre assurément non ! note Bruno Gollnisch. Passés maîtres dans l’art de l’inversion accusatoire, celles et ceux qui entendent se maintenir à la tête de notre démocratie confisquée, ralliés par idéologie ou intérêt à ce système à tuer à les peuples ne font pas dans la finesse. A l’instar d’un Bernard-Henry Lévy qui saluait  dans Le Point  la victoire de M. Macron. Il  expliquait  avoir eu « l’impression » au cours de cette campagne « que les deus ex machina, acharnés à la perte du jeune homme (M. Macron, NDLR) , erraient quelque part entre Moscou, Washington et Montretout » (sic).
Peut-on à ce point prendre ses lecteurs pour de imbéciles ?  Même le plus aveugle des macronistes  a pu constater que , de manière autrement plus tangible, réelle et avec une puissance  de feu sans commune mesure, M. Macron  avait derrière lui  l’ensemble des gros médias, des puissances d’argent, le soutien de toutes les structures, officines, obédiences, françaises et étrangères  communiant dans l’euromondialisme.  Après cette victoire  acquise le 7 mai, « s’engage le combat clair, front contre front, entre ceux qui ne croient pas morte l’aventure de la liberté et ceux qui en ont fait le deuil » indique encore l’inénarrable  BHL. Il ne croit pas si bien dire. 

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