mardi 2 mai 2017

Le verrou démocratique

Roulement de tambour ! Plus de huit millions de Français ont fait confiance et voté pour Marine Le Pen dès le premier tour des élections présidentielles. Ce score est historique et dépasse les 6, 8 millions de votes aux dernières élections en faveur du Front National. C’est la première fois dans l’histoire de la Ve République que les deux partis traditionnels ne sont pas au second tour. 
Dans un précédent billet, nous vous avions parlé, en décembre 2015, de la recomposition du paysage politique français, où un des deux partis principaux succomberait face à la percée du Front National, dans le cadre d’une logique de scrutin majoritaire. Ce sont finalement, la droite et la gauche libérales qui succombent, puisque la vague médiatique a emporté le successeur de François Hollande au second tour des élections présidentielles. C’est bien un changement qui doit s’observer, car il n’y a bien plus de droite ni de gauche, mais un candidat progressiste et libéral affiché, face à une candidate promouvant la Nation, l’indépendance et l’identité. 
Cet élément met en avant le fait que le clivage, aujourd’hui, a bien lieu entre les partisans du libéralisme, d’une part, et les tenants de la protection de la souveraineté qui sont réfractaires aux affres du libéralisme, d’autre part. D’ailleurs, si l’on cumule les votes pour les libéraux et les votes des antilibéraux, nous arrivons à un seuil d’équilibre flagrant. 
Pour ce qui est de la fin du parti socialiste, Hollande souhaitait détruire le PS pour le reformer et à même avoué, vouloir fonder, à la place, le parti du progrès. De son côté, Valls avait soutenu Macron pour qu’il devienne ministre de l’Economie, puis quand celui-ci a été ministre. Étonnamment, le nouveau candidat à la présidentielle s’affiche comme n’étant ni de droite, ni de gauche, mais comme progressiste. 
Tout l’enjeu pour les cinq années à venir va donc résider, d’un côté, dans un vote où les partisans du libéralisme, les soutiens d’un Macron encore inconnu il y a un an, et fabriqué par les médias, donc un vote soutenu par les cocus face aux patriotes, et de l’autre, un vote des Français conscients des enjeux et des dangers du libéralisme. Le candidat des banques, face à la candidate ayant une fonction tribunicienne, s’adressant à la classe prolétaire française. D’un côté, les bourgeois et la classe moyenne supérieure, de l’autre, la classe moyenne et les classes populaires françaises. D’un côté, les cocus heureux qui aiment le cosmopolitisme, le mondialisme et l’immigration de masse, de l’autre, les Français subissant les épreuves du cosmopolitisme, des « chances pour la France », devant accueillir dans leurs quartiers, contre vents et marées les conséquences d’une immigration clandestine incontrôlée avec pour effets, insécurité, voire terrorisme. 
Dans un autre billet, sur des élections présidentielles confortées par la non-élection, nous vous disions que les candidats n’avaient aucun programme, tout simplement parce qu’ils ne se présentaient pas pour proposer un programme, mais au contraire contre la présence de Marine Le Pen. C’est une candidature du vide, de l’immobilisme et du rempart contre la barbarie. Là encore, tout l’enjeu de cette élection va résider dans le verrou démocratique. Les caciques de chaque parti politique vont tout faire pour créer un barrage au Front National, quitte à exécuter les plus basses compromissions, et ne pas avoir de convictions (même si pour beaucoup, ils n’en ont jamais eu, hormis des convictions de bourgeois gras et repus). Bref, les donneurs de leçons souvent mis en examen vont intervenir pour se faire les censeurs du Bien et du Mal. Le Bien, c’est eux, car c’est s’ouvrir au monde, aux immigrés, à l’économie de marché. Le Mal, c’est nous, pauvres patriotes et nationalistes que nous sommes. Nous sommes tellement le Mal que certains, notamment du Front de Gauche, antilibéraux au possible, seront prêts à voter Macron et avoir « bobo aux fesses », plutôt que de voter la haine. Là encore, ces gens sont pris dans leurs propres contradictions, que ce soit les soutiens de Hamon, de Mélenchon, de Fillon, de Poutou ou d’Arthaut, hostiles au vide libéral incarné par l’énarque, car il faut faire barrage au Front National. Il faut insulter encore une fois les huit millions de Français qui ont osé, dans un sursaut patriotique, sauver ce qu’il reste de notre belle Nation face à un libre-échangisme aux conséquences funestes. 
Sans haine ni violence, nous serons prêts à dire à tout supporter de Macron, qui, s’il est élu, et que sa politique le déçoit, que c’est un cocu, et il y aura beaucoup de cocus dans les semaines à venir. Qu’ils donnent leur femme, leur voiture et leur maison dès maintenant. Mais qu’ils ne viennent surtout pas se plaindre ensuite. A partir du moment où le choix fatidique aura été fait dans les urnes et que ce président (jamais élu auparavant dans quelque élection que ce soit) tiendra les rênes du pays, que ces votants ne viennent pas se plaindre des projets libéraux tels qu’un libéralisme approfondi en matière de droit du travail. Pas de place ni de pitié pour les cocus. 
Avoir un quinquennat Hollande bis serait une bien triste nouvelle pour notre Nation. Il reste encore quelques jours avant que l’échéance finale ne tombe, mais il est important que vous sachiez, et peut-être prêchons-nous des convertis, mais pour les autres, que les conséquences d’un quinquennat libéral seront totalement désastreuses. Que ce soit en matière d’administration publique et notamment hospitalière, de fiscalité et d’économie, de travail, mais aussi de sécurité et de lutte contre le terrorisme. A ceux qui souhaitent voter Macron, ne venez surtout pas vous plaindre qu’un attentat a eu lieu alors que vous avez mis en avant un homme favorable à l’ouverture des frontières. 
Le candidat du vide, s’il réussit, et ce n’est pas encore gagné, doit disposer d’une majorité, plusieurs possibilités doivent s’observer : 
  1. il tient sa promesse et ses « candidats Internet » se présentent aux législatives : les vieux bourgeois du PS resteront dans le parti pour garder leur place, quitte à être minoritaires, mais, pour eux, le conformisme et les prébendes sont nécessaires ; 
  2. Macron voudra une majorité et fera appel à tous les vieux bourgeois socialistes libéraux, qui se feront une joie d’être du côté des gagnants, argents, compromission et consensualisme mou oblige. Que feraient des professionnels de la politique qui n’ont jamais travaillé de leurs dix doigts ; 
  3. une forme de contestation de la droite libérale se forme et nous observons une situation de cohabitation. Macron ne pourra gouverner qu’avec eux, et les socialistes soutiendront le probable président. Ce qui veut dire que rien ne changera, un consensus mou, sous couvert de faux débats et de tièdes invectives amènera à de l’action dans l’immobilisme. Ce ne sera, d’ailleurs, pas une réelle situation de cohabitation, puisque des membres de la droite libérale soutiennent déjà publiquement (Alain Juppé) ou à demi-mot le candidat libéral progressiste. 
Là encore, nous verrons se mettre en place un verrou démocratique, empêchant toute représentation nationale équilibrée, puisqu’un front républicain se mettra aussi en place aux élections législatives. Qui du PS laissera sa place à LR ou inversement pour faire barrage au Front National. Tout est fait, dans le cadre de ce scrutin majoritaire et dans la bassesse de nos hommes politiques actuels pour que le premier parti de France n’accède pas au pouvoir. 
« Pas de liberté pour les ennemis de la liberté » disait Saint-Just. Les hérauts du Bien, tous prêts à montrer leur médaille de la vertu et de l’humaniste (même s’ils ne savent pas ce que signifie humanisme), afin de contrer le péril brun. La paranoïa, une peur imaginaire, et une peur réelle (celle de perdre leurs prébendes et leur statut de parlementaire) seront des éléments d’une croisade du Bien contre le Mal. 
Plus que jamais nous serons attentifs à ce que les tenants de la vertu morale soient exemplaires chaque jour, plus que jamais nous serons attentifs à ce qu’un soutien de Macron déçu se plaigne en silence en bon cocu, plus que jamais nous devons relever la France et soutenir le seul parti qui nous permettra d’éviter un second quinquennat Hollande, à substituer au règne du vide et du chaos libéral la belle passion de l’amour pour son pays. A vous donc, pour le second tour, mais aussi aux élections législatives de faire sauter le verrou démocratique imposé par les faibles, les tièdes et les lâches !

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