vendredi 4 août 2017

A quoi tient la renaissance de la puissanche chinoise ?

A quoi tient l'actuelle extraordinaire bonne fortune chinoise ? Quelles en sont les causes ?
On ne peut ici qu'effleurer cette question complexe, pourtant importante car la montée en puissance de la Chine constituera peut-être le plus grave problème que les Occidentaux auront à affronter, prochainement désormais.
La Chine s'est sortie non seulement de son terrible sous-développement séculaire mais aussi de cet abaissement qu'elle avait vécu à l'époque du système impérial finissant, des humiliantes concessions, des Seigneurs de la guerre, des désordres du Kuomintang ... Elle s'est encore sortie des soubresauts horriblement destructeurs du système maoïste après qu'il eut triomphé, dont la meurtrière révolution culturelle ne fut pas le moindre. Le film, Le dernier empereur, de Bernardo Bertolucci, retrace assez bien cette longue période troublée. 
Pour la Chine ruinée, humiliée, en partie éclatée, misérable, la bonne fortune n'allait pas de soi.
Comment l'a-t-elle conquise ? Quelles sont les causes de son prodigieux succès ?
Bien-sûr, il y a la taille de son territoire et la masse de sa population, dix fois supérieure à celle de la Russie et 5 fois à celle des Etats-Unis. Mais ces paramètres ne sont pas en soi gages de prospérité ni de succès. Ce peut même être l'inverse.
La réussite de la Chine nous paraît relever d'autres causes. En voici à notre avis les trois axes principaux :
1. La dictature de fer du Parti Communiste Chinois, en fait une oligarchie hiérarchique sans faiblesse qui tient uni et en ordre d’une main qui ne tremble pas l’immense et composite Empire du Milieu. L’argument peut choquer. Mais que deviendrait la Chine si le PCC venait à s’effondrer ? S’il lui prenait la fantaisie d’un Printemps chinois ? Peut-être serait-ce, selon la vieille expression, pain béni pour nous. Mais pour elle ?

2. Le nationalisme du peuple chinois et de ses dirigeants, qui, pas plus qu’il ne le fut dans les pays d’Europe de l’Est, ne fut jamais effacé, même au temps de Mao et de Chou en Lai, par l’internationalisme prolétarien. Combiné à l’incommensurable pragmatisme des Chinois, ce nationalisme est général, violent, avide de succès, de gains, et de puissance. Qui plus est, les connaisseurs nous disent qu’il se ressource désormais dans les plus pures traditions populaires aussi bien que philosophiques de la plus ancienne Chine. Bref, un composé que l’on peut se risquer à dire ravageur.
3. La faiblesse insigne des Occidentaux qui fut, pourrait-on dire, à l’opposé de la force que nous venons de décrire ; qui acceptèrent, de grand cœur, de se défausser sur la Chine, de leurs fonctions de production ; qui ont voulu, à la fois par lassitude, appétit de marges, idéologie universaliste, orgueil, lui concéder d’être l’atelier du monde. Ce qui a, hormis l’Allemagne et, à un moindre degré l’Italie, abouti à la destruction, comme on le constate aujourd’hui, de pans entiers de nos industries et a condamné les éléments par inclination productifs de nos populations, au chômage.
Rien n’est irréversible et la Chine n’est pas plus vouée au succès que nous à l’échec ou au déclin. Soyons au moins conscients de ce qui, par impéritie, nous est arrivé. Quant à la Chine, elle peut être aussi pour nous, dans une certaine mesure, à certains égards, un exemple utile.  
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