Aymeric Chauprade, vient de donner une interview au Quotidien de la Jeunesse de Chine
sous le titre : « L’énergie, but inavoué des Etats-Unis et de l’Europe
en Syrie. » C’est le thème qu’il a développé lors de sa conférence à
Saint-Domingue le 27 novembre dernier, dont on trouvera le texte
ci-après. Dans une brillante analyse, il a très clairement expliqué les
différents aspects des événements de Syrie, leurs causes et leurs
effets, sans omettre la nature réelle du lien entre le dollar et le
pétrole ni les déboires qu’encourraient les Etats-Unis si ce lien
venait à être rompu. Quant à la Syrie, il démontre le rôle stratégique –
que les Européens focalisés sur la tragique guerre civile ignorent
généralement – que ce petit pays « joue dans les logiques pétrolières et
gazières au Moyen-Orient ». La démonstration est imparable !
Polémia
Polémia
Comprendre la géopolitique du
Moyen-Orient c’est comprendre la combinaison de multiples forces. Nous
allons voir qu’il faut envisager au moins la combinaison de 3 logiques :
- - les forces intérieures qui s’affrontent à l’intérieur d’un même État, comme la Syrie, l’Irak ou la Libye. Des conflits ethniques (Kurdes et Arabes), ou confessionnels anciens (chiites, sunnites, Alaouites, chrétiens…).
- - les logiques d’influence des grands acteurs de puissance régionaux (l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Qatar, Israël, la Turquie, l’Égypte…) et la façon dont ces acteurs utilisent les logiques communautaires dans les États où ils essaient d’imposer leur influence (Liban, Syrie, Irak)
- - le jeu des grandes puissances (Etats-Unis, Russie, Chine, France, UK…) et en particulier la géopolitique du pétrole et du gaz.
A cette analyse géopolitique, il faut être capable de marier une analyse de science politique,
et de comprendre en particulier ce qui se passe sur le plan des
nouveaux courants idéologiques du monde arabe ou bien sur le plan de la
légitimité des régimes politiques qui tremblent.
Par ailleurs il ne faut surtout pas avoir l’idée que les dynamiques qui secouent le Moyen-Orient sont très récentes. Il n’y a jamais eu de stabilité au Moyen-Orient dans les frontières que nous connaissons aujourd’hui.
Si les Anciens parlaient à propos des colonisations et protectorats de
pacification ce n’est pas pour rien. Seules les structures impériales,
que ce soit l’Empire ottoman ou les Empires occidentaux, ou même dans
une certaine mesure la Guerre froide entre l’Ouest et l’Est, ont en
réalité gelé momentanément les affrontements claniques, tribaux,
ethniques et confessionnels du Sahara jusqu’aux déserts d’Arabie en
passant par le Croissant Fertile.
En réalité, il y a là une constante à peu près universelle. Là où de véritables États-nation homogènes n’ont pu se former, la guerre civile est devenu une sorte d’état instable permanent.
Lire le texte intégral (version Pdf) de la conférence en cliquant ici
Eric Chauprade http://www.polemia.com
27/11/2012
27/11/2012
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