Dans notre pays, le refus du débat, la
non-émergence artificielle d’idées nouvelles, les procès faits aux
gêneurs, tout cela dénonce un régime politique qui est dépassé, se
craquelle et se fragilise. Si les choses se font lentement, on voit ce
régime s’effondrer à petit feu, politiquement et intellectuellement. LT
Délabrement politique
Politiquement, l’UMP est devenue un
vaste champ de ruine voué au pourrissement. Chaque composant ayant
toutes les tendances politiques en son sein, sans chef, sans idées
claires est plus ou moins contaminé idéologiquement par la gauche, avec,
dès le début, une volonté d’associer des forces idéologiquement
opposées (gauche moderne et droite populaire, etc.). L’UMP a été mise à
l’épreuve pendant 10 ans et n’a pas à proprement parler appliqué une
politique de droite et de bon sens.
Côté PS, on ne sait plus trop ce que
signifie « socialisme » ; nous sommes bien loin de l’esprit d’un
Salengro ou d’un Jaurès. Là encore, pas de ligne claire
(communautaristes, libéraux, patriotes, etc.) sans chef, des divisions
avec les verts et les communistes, qui lui sont pourtant alliés (sur le
plan national ou local). On le voit à l’œuvre : chaque jour un nouveau
couac, des ministres apparatchiks incompétents, des retournements de
veste…
Concernant l’extrême gauche, celle-ci
reste pro-immigration, pro-mariage homosexuel (loin de l’esprit des
pères fondateurs Marchais ou Thorez) car elle n’a plus que cela à
offrir. Ce n’est pas vraiment la ligne anti-capitaliste (positionnement
d’ailleurs malhonnête puisque la haute finance a toujours soutenu les
mouvements progressistes) ; là encore, la ligne idéologique n’est pas
claire, elle se dit anti-système mais est dirigée par un Mélenchon
ancien ministre, sénateur, et franc maçon. L’extrême gauche semble
s’être appliquée son propre dogme : faire table rase du passé, pour
rester l’idiot utile du capitalisme.
Le spectre politique explose de tous les
côtés, sans chefs, sans lignes, pour ne donner qu’un vaste ensemble un
peu flou, sans rêve, globalement pro-Union européenne, pro-immigration,
libéral, avec des divergences purement techniques comme il peut en
exister au sein de n’importe quel bloc politique. Il n’y a pas de
divergences de fond, pas plus qu’il n’y a d’affrontements :
Où sont les grands débats publics enflammés entre Jaurès et Clémenceau, voire entre Le Pen et Tapie, dans lesquels deux visions du monde, deux fortes personnalités s’affrontaient franchement ? Où sont les affrontements littéraires, par livres interposés, comme ont pu le faire Voltaire et Rousseau, Marx et Proudhon ou encore Drieu la Rochelle et Aragon ? Où sont les articles de journaux dans lesquels les auteurs se confrontaient loyalement et parfois durement, argument contre argument ?
Où sont les grands débats publics enflammés entre Jaurès et Clémenceau, voire entre Le Pen et Tapie, dans lesquels deux visions du monde, deux fortes personnalités s’affrontaient franchement ? Où sont les affrontements littéraires, par livres interposés, comme ont pu le faire Voltaire et Rousseau, Marx et Proudhon ou encore Drieu la Rochelle et Aragon ? Où sont les articles de journaux dans lesquels les auteurs se confrontaient loyalement et parfois durement, argument contre argument ?
Délabrement intellectuel
Aujourd’hui, dès que quelqu’un bouscule
l’ordre établi, il se retrouve devant les juges pour finir au bûcher… La
vie intellectuelle est devenue assez pauvre ; la radio et la télévision
ne font plus que des entrevues très rapides, mélangent politiques,
intellectuels et « artistes », détruisent ainsi toute véritable
discussion de fond ; les partis politiques, cherchant uniquement à avoir
des élus, se livrent à de basses démagogies pour séduire : il leur est
donc par essence impossible d’aller au fond des choses, tenus qu’ils
sont de coller à l’opinion et au cadre politique. Vu l’importance qu’ils
ont prise, allant de pair avec leur délitement idéologique, ils
court-circuitent tout débat.
Par ailleurs, les intellectuels en cour (Attali, BHL, Minc, etc.) n’ont plus rien à offrir de nouveau.
Nous vivons ainsi une période de mollesse politique et intellectuelle.
Nous vivons ainsi une période de mollesse politique et intellectuelle.
Ce qui se traduit dans les faits :
- - une incapacité à gérer les problèmes de fond du pays (chômage, instruction, immigration, écologie…) ; l’ensemble de notre système éducatif, universitaire, économique, politique, militaire, alimentaire, géopolitique, est devenu fou et ne trouve aucune justification dans la manière dont il fonctionne. Il n’est même plus en accord avec ses propres fondements (ceux du Général De Gaulle, qu’il conviendrait parfois de relire). Seulement, des incapables sans ossature idéologique ne peuvent le réformer ;
- - une déviation du débat sur des questions polémiques et inutiles (drogue, mariage homo…) ;
- - une volonté de ne pas faire émerger les forces politiques alternatives et nouvelles : pas de proportionnelle, pas de totale liberté totale pour la presse et la pensée, interdiction formelle de certains mouvements politiquement incorrects.
Cette élite déliquescente ne fait plus
rien de son pouvoir mais s’y accroche tant qu’elle peut, au service
d’elle-même et de son idéologie obsolète. La République française
ressemble de plus en plus à un régime bananier : toute puissance des
apparatchiks de partis dans les institutions, affaires de mœurs et
d’argent en tout genre, refus de la dure réalité (rapports de la Cour
des compte enterrés, etc.), opacité des subventions aux associations et
à la presse, copinage entre journalistes et politiques. Il est légitime
de se poser la question suivante : vers quoi nous mène notre système
fondé sur une tolérance imposée, le métissage, la mondialisation, le
droit de l’hommisme, le déracinement ? A la lumière de ce qui se passe
dans les autres pays, il est difficile de répondre autre chose que vers
le chaos.
Néanmoins, face à ce régime cliniquement
mort qui se craquelle, la nature ayant horreur du vide, d’autres
forces émergent, dissidentes, populaires, spirituelles, qui prennent le
relais. Un exemple représentatif aura été les manifestations catholiques
des automnes 2011 et 2012 (contre certaines pièces blasphématoires et
le « mariage pour tous »). Dans les deux cas, nous avons vu les tenants
d’un projet de société fondé sur le respect de l’homme, de sa
spiritualité, de ses lois et institutions naturelles, face aux
défenseurs de la tolérance à tout va, de l’hédonisme, du relativisme :
la grandeur et l’idéal contre le néant et la mollesse.
Une lueur d’espoir
De plus en plus de livres, d’articles,
sur des sujets qui fâchent, sur les nouveaux totalitarismes, sur la
volonté de davantage de débat, sur la déliquescence de la politique,
sont édités. Des enquêtes, études, sondages, montrent que, malgré tout
le matraquage médiatique, beaucoup gardent un esprit critique et de bon
sens (sondage sur l’islam, vote dissident, popularité des Zemmour, Soral
ou Dieudonné, émergence de gens comme Richard Millet, durées de
mouvements politiques ou métapolitiques, nombre de vues sur certains
sites, etc.). Les intellectuels officiels et le politiquement correct ne
peuvent que constater leur échec ; leur système ne tient plus
qu’artificiellement ; nous observons un retour aux traditions, aux
frontières. La rigueur et la profondeur intellectuelle ne se trouvent
plus chez eux, tant sur la politique, la géopolitique, la sociologie,
que sur l’histoire, mais chez les dissidents (*). Ces mêmes rigueur et
profondeur ont disparu aussi de l’offre politique des mouvements du
système.
Nous sommes en train de connaître la fin
d’un monde et la naissance d’un monde nouveau, en dépit d’un système
qui, malgré une inéluctable descente aux enfers, fera tout pour
préserver le monde ancien et dépassé.
Note : (*) La révolte des intellectuels contre le Système
Les intertitres sont de la rédaction
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