Marion Maréchal vient de faire les frais de ce raccourci, ô combien pratique puisqu'il vise à étouffer les protestations. La
voilà qui gagne en effet sa place sur la page de "l'observatoire des déclarations homophobes" de Libération. La donzelle a ainsi déclaré, âmes sensibles
s'abstenir:
29 novembre.
« Légalement, ce
n’est pas ça le critère. Si on va au bout de la logique, pourquoi
interdire la polygamie ? [...] Après tout, si un homme aime plusieurs
femmes, et que ces femmes l’aiment en retour, après tout,
qu’est-ce qui nous l’interdit ?»
N'étant pas fait pour cette société menteuse et hypocrite,
je cherche toujours l'homophobie dans cette remarque. En taxant cette saillie d'homophobe, Libé
fait en réalité montre de la polygamophobie la plus abjecte. Car s'il
est homophobe de
voir dans le mariage gay un premier pas vers le mariage à trois ou
plus, c'est que cette dernière option est infamante aux yeux de Libé, qu'on aurait cru plus ouvert d'esprit.
Polygamophobie, on vous dit.
Que
dit le jeune député ? Que si le mariage n'est plus la
reconnaissance et la protection d'une famille, c'est à dire de deux
personnes potentiellement capables, sauf accident, d'avoir des enfants;
s'il devient par un coup de baguette magique la
création d'un foyer fiscal en vue de l'obtention d'un agrément pour
adopter (version officieuse) ; ou la reconnaissance par la société de
l'amour qui unit deux personnes de même sexe
(officiellement, car cette version est plus romantique et passe
mieux aux yeux du téléspectateur-citoyen); il peut évoluer vers la
reconnaissance de l'amour d'une personne pour plusieurs autres
personnes. Ce qui est un argument de bon sens, nous l'allons montrer
tout à l'heure.
Mettons
qu'un bisexuel, ou un hermaphrodite, ait envie de se
marier, mais qu'il soit frustré de devoir renoncer à un pan de sa
sexualité en n'ayant le choix que d'un seul partenaire. Allons-nous dire
à ce pauvre hère d'aller se faire foutre ? Non ! Il serait
inhumain, pire, homophobe, de dire à Monsieur X qu'il doit choisir
entre Monsieur Y et Mademoiselle Z. Ne les aime-t-il pas tous deux d'un
amour vrai, pur, durable ? A bas cette fausse valeur de
l'exclusivité dans le mariage. De même que la société doit prendre
acte d'une situation à laquelle elle n'avait pas pensé, les "familles"
homoparentales, elle doit prendre acte d'un fait vieux
comme le monde : la fidélité, ça n'existe pas ! A quoi bon l'exiger
encore ? Et pourquoi ne pas faire une institution de l'infidélité, ou
plutôt de la supprimer en l'autorisant ? Ce serait le but du
mariage à trois ou plus. Mais revenons à nos moutons.
Si
on conspue le but premier du mariage, si l'on nie que la
procréation soit sa fin première, même implicitement; si on remplace
ce but par un autre qui correspond bien à notre époque de décérébrés à
la tripe sensible, à savoir, la proclamation publique
de l'amouuuuur, il n'est pas stupide de penser que l'on puisse
arriver rapidement à la polygamie (que je défends à Libé de critiquer ! non mais ! bandes de rétrogrades ! coincés ! culs
bénis !)
Les
homophiles (puisqu'il faut diviser les Français en deux
camps, apparemment), rirons de ce raisonnement. Mais voyons, il
s'agit de donner un statut à des familles homoparentales, diront-ils
crânement. Exactement, et c'est bien là le problème ! Car
lorsque l'on dit que la fin première du mariage, c'est la
procréation, il est évident que l'on n'ignore pas qu'un enfant puisse
être conçu hors mariage. Mais le mariage "permet" la procréation en
ce qu'il assure à l'enfant d'avoir sa filiation reconnue. Un futur
père marié n'a pas besoin de reconnaître son enfant avant la naissance,
ou après : il déclare la naissance. Tout enfant né de sa
femme sera considéré comme étant également de lui. Alors que
l'enfant d'une femme non mariée peut être reconnu par n'importe quel
homme (je dis homme, du moins pour
l'instant...)
Si donc le mariage instaure nécessairement une
relation de filiation, comment autoriser les unions homo qui sont nécessairement
stériles ? L'enfant d'une lesbienne sera-t-il, en dépit du bon sens,
considéré comme l'enfant de la
compagne lesbienne ? Cela signifie que des enfants pourront naître
sans père, sans même la possibilité de retrouver un jour leur père
biologique (test de paternité, recherches à la banque du
sperme...). Cela signifie que le sperme est un liquide anodin que
l'on peut déconnecter de son "émetteur". Ce cas en tout cas est moins
choquant que celui, et l'on y viendra, ne vous faites pas
d'illusions, des locations de ventre. Certains enfants seront privés
de mère, c'est à dire de cette relation rassurante de continuité entre
la vie intra-utérine et la vie de nourrisson. Même aux
femmes qui n'allaitent pas, les sages femmes et puericultrices
proposent de donner le premier lait, le colostrum, au nourrisson, pour
ses nombreuses vertus, notamment le nombre élévés d'anticorps
qu'il contient. Là on arrachera les enfants du ventre de leur mère
pour les poser sur le sein stérile de son parent 1 ou parent 2. Non
content de faire du corps de la femme une couveuse
ultra-performante, on dira à l'enfant qu'il n'a pas de mère, et que
la femme qui l'a porté l'a abandonné sans scrupule. Des mères qui ne
veulent ou ne peuvent élever leur enfant, cela existe,
bien sûr. Mais personne ne niera que c'est douloureux pour l'enfant.
Dans le cas de la gestation pour autrui, on crée la situation de toutes
pièces. On fabrique ce qui est, lors d'un processus
naturel, un accident de la vie. On crée du drame, comme s'il n'y en
avait pas suffisamment.
Mais alors, me direz-vous, quid
des enfants qui
sont élevés, par un accident de la vie, par une paire de même sexe ?
Je vous répondrai que lorsque des lesbiennes se font, au mépris de la
loi, inséminer en Belgique, elles font au sens propre un
bébé toutes seules, et qu'il faut les traiter comme toutes les mères
célibataires. Car c'est ce qu'elles sont. Des mères sans pères. Et
lorsqu'un hétéro, père ou mère de famille, devient homo,
ses enfants sont toujours le produit de la relation hétéro. Quel
statut donner au nouveau conjoint ? La maman 2 sera la "marâtre", comme
l'est une femme qui doit élever les enfants d'un premier
mariage. Où est la difficulté ? Où est le vide juridique ?
Rappelons enfin que le mariage est déjà ouvert à tous. Un
homme peut se marier avec n'importe quelle femme, et vice versa. Les lesbiennes choisissent
tout simplement de ne pas se marier avec un homme; les gays hommes de
ne pas se marier
avec une femme. Mais leur homosexualité, que l'on dit non choisie,
ne les en empêche pas. Ils peuvent se marier. Ils ne le souhaitent pas,
c'est autre chose.
Moi,
par exemple, j'ai toujours voulu épouser ma chatte.
Elle est belle, câline, intelligente, et plus fidèle que toutes les
femmes qu'il m'ait été donné de rencontrer. Elle m'aime et elle me le
dit de mille manières. Elle me fait rire, elle m'émeut,
chaque jour je m'attache à elle davantage. Elle m'écoute, elle me
comprend, elle sait quand il faut se taire et quand il faut ronronner.
La compagne idéale. Je l'aime, quoi. Mais je suis
célibataire. Eh oui, je n'ai pas choisi de ne tomber que sur des
mégères et de tomber amoureux de ma chatte à la place. Mais je choisis
de ne pas me marier avec une mégère. Je ne me sens
pas exclu du mariage. Mais comme je n'aime que ma chatte, c'est une
institution qui ne me concerne pas. Les homos, comme moi, s'excluent eux
mêmes du mariage. Faut-il donc qu'ils nous emmerdent
avec leur projet de loi, qui d'ailleurs ne concerne que quelques
milliers de paires homos, quelques milliers d'enfants, dans un pays qui
compte 65 millions de personnes ? Depuis quand
fabrique-t-on des lois pour à peine 1% de la société ?
Pour
conclure, devant les méthodes de voyou des
journalistes, qui traitent d'homophobes des hommes politiques qui
expriment leurs opinions (c'est le métier des politiques, quand même!),
il faudrait trouver un terme pour les gens favorables à
cette parodie de mariage. L'homophobie est un crime puni par la loi
dans ce pays, il faut donc trouver quelque chose qui les fasse également
passer pour des criminels. Je propose parricides (pour
les lesbiennes) et marricides (pour les homos hommes). Si un
défenseur de la famille doit être assimilé à un tueur d'homos en
puissance, pourquoi un soutien au "mariage" gay ne pourrait-il être
traité de tueur de parents biologiques en puissance ? Je vous vois
vous esclaffer. Mais quand on dit de Marion Maréchal qu'elle est
homophobe, ne dit-on pas qu'elle commet le délit d'homophobie ?
Ne l'imagine-t-on pas avoir des envies de meurtre envers les homos ?
Ne faisons-nous pas d'elle un assassin en puissance ? Eh oui, dit comme
ça, ça devient d'un ridicule achevé.
Àquand le manifeste des 343 homophobes? Je signe tout de
suite !
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