11 décembre 2012
Loys
Bonod, 37 ans, est professeur de français, certifié de lettres
classiques. Il enseigne depuis quatorze ans, dont huit ans dans
plusieurs collèges de ZEP, des Mureaux à Sarcelles. Répondant à l’interview d’une blogueuse, son jugement est sans appel. Extraits :
« Ces derniers [les élèves] ont besoin de cadres clairs et rassurants« .
« L’orthographe et la grammaire sont aujourd’hui réduites à la
portion congrue. Et pourtant, ce qui se conçoit bien s’énonce
clairement… A ce sujet, les élèves ne font que trop peu d’exercices
répétitifs, pourtant nécessaires car structurants« .
« Evidemment, face à la baisse inexorable du niveau, il a fallu
diminuer considérablement les exigences (sujets simplifiés, consignes
de notation complaisantes…). Résultats : on est obligé aujourd’hui de
fournir des formations de français à des étudiants ou des salariés qui
savent à peine lire ou écrire« .
« Autre constat : la diminution dramatique des horaires en
français. [...] Sur l’ensemble d’une scolarité, on a ainsi perdu trois
ou quatre années de français. Un élève de troisième a maintenant le niveau d’un élève de CM2 des années 70 ou 80 ! Les dictées du brevet correspondent à un niveau de primaire« .
« En rejetant tout ce qui pouvait présenter trop de difficultés,
on a privilégié la notion de plaisir dans les nouveaux programmes. Cela
a pu sembler une bonne idée sur le papier. Mais l’enfer est pavé de
bonnes intentions. Au collège, on invite à étudier des œuvres de
jeunesse, assez pauvres au niveau littéraire. Résultat : les élèves ne
sont plus familiarisés avec les textes classiques, leur syntaxe
élaborée et leur vocabulaire riche et nuancé« .
Hé oui, en relâchant les exigences de la langue française, on ne met
plus à la disposition des élèves les outils pour penser. Faute de
syntaxe, les jeunes français ne savent plus structurer ni organiser leur
pensée. Faute de vocabulaire, ils ne savent plus l’expliciter et
peinent à l’exprimer…
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