Depuis que les policiers égyptiens sont en grève, la presse évoque l’existence de nouveaux miliciens islamistes
qui menacent de faire la loi afin de combler le vide sécuritaire. Ce
sont ainsi des comités populaires religieux qui entendent faire régner
l’ordre en Egypte, leur percée suscitant une inquiétude croissante. Ces
groupes sont formés par la Jamaa Islamiya, un ex-groupe djihadiste
converti à la politique depuis la chute de Moubarak et l’élection d’un
islamiste à la présidence.
Assem Abdel Maged, membre du bureau politique de la Jamaa Islamiya, déclare sans détours au Figaro: «Que
les fonctionnaires de police qui entendent poursuivre leur grève
sachent qu’ils ne retrouveront pas leur poste une fois que nous aurons
pris la relève. Une chose est sûre: nous ne laisserons pas la situation
sécuritaire se détériorer.»
Il est vrai que si l’État n’assume plus les fonctions régaliennes qui
participent à sa souveraineté, il s’expose à voir sa légitimité mise en
cause par l’émergence de groupes politiques ou religieux qui prendront
acte de sa démission. La nature a de toute façon horreur du vide : si
l’État n’assure plus la sécurité du pays, les criminels seront soumis à
la vindicte populaire, ou bien les particuliers rendront justice
eux-mêmes. Rien d’étonnant donc au phénomène égyptien. Reste que dans le
contexte, cette absence de police est favorable aux islamistes,
lesquels ne perdent pas une occasion de »se rendre utile »… A suivre.
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