Les mesures drastiques imposées en
Grèce se sont aussi accompagnées d’une explosion des meurtres et des
suicides et d’une détérioration de la santé publique.
Les mesures drastiques d’austérité
imposées en Grèce pour assainir les finances publiques du pays se sont
accompagnées d’une explosion des suicides, des meurtres et d’une
détérioration de la santé publique, selon une étude américano-grecque
publiée jeudi soir.
Le taux de mortalité résultant
de suicides et d’homicides a augmenté de 22,7 % et de 27,6 %
respectivement de 2007 à 2009 surtout parmi les hommes, précisent les
auteurs de ce rapport publié dans l’American Journal of Public Health, en se basant sur les statistiques du gouvernement.
Ils ont aussi constaté un accroissement
du nombre de cas de troubles mentaux, d’abus de drogue et même de
maladies infectieuses provoquées par le virus du Nil occidental et du
sida.
Ces phénomènes ont coïncidé avec une
forte hausse du chômage à la suite de la crise économique de 2007, dont
le taux est passé de 7,2 % en 2008 à 22,6 % au début de 2012. En même
temps, les dépenses de l’État consacrées aux services publics ont été
fortement réduites, le budget du ministère de la Santé baissant pour sa
part de 23,7 % de 2009 à 2011. Cette diminution des services de santé
publique s’est aussi produite au moment où un grand nombre de Grecs au
chômage ont été contraints de réduire leurs recours aux soins médicaux
privés pour se faire soigner dans des organismes publics dont les moyens
étaient également très réduits et plus entièrement gratuits. Quand on
taille dans les programmes d’échange de seringues pour les drogués et la
distribution de préservatifs, le risque de contracter le virus du sida
augmente, soulignent les auteurs. Les nouveaux cas d’infection par le
VIH (virus de l’immunodéficience humaine) ont augmenté de 57 % de 2010 à
2011 (607 à 954).
“Nous nous attendions à ce que les
mesures d’austérité aient des effets négatifs sur les services de santé
et la santé publique, mais l’impact a été beaucoup plus sévère que nous
ne l’avions imaginé”, a expliqué le principal auteur de cette étude,
Elias Kondilis, chercheur à l’université Aristote.
Citant la situation grecque, ces
chercheurs mettent en garde contre des effets néfastes similaires sur
la santé publique dans d’autres pays européens confrontés à une
situation économique difficile et même les États-Unis où on évoque des
coupes dans les programmes de couverture médicale des retraités et de
santé publique.
“La politique des coupes budgétaires
actuellement proposées (…) aurait les mêmes effets dévastateurs sur les
services de santé et la santé publique aux États-Unis”, estime le Dr
Howard Waitzkin, professeur retraité de médecine et de sociologie à
l’université du Nouveau-Mexique, coauteur de l’étude.
Le Point http://fortune.fdesouche.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire