Entre
espoirs déçus et crise profonde, les débuts du quinquennat de Hollande
ont vu le « président » socialiste confronté aux réalités d'un pays
angoissé où les vagues réformes engagées n'ont toujours pas donné de
résultats. Après la Corrèze et avec un air de toujours tomber de la
lune, c’est maintenant la France qu’il mène droit dans le mur.
C'est
donc un sombre anniversaire qu’a célébré le 6 mai, date du second tour
de l'élection présidentielle, un chef de l'État critiqué jusque dans sa
majorité au moment où la France vient de battre le record du plus grand
nombre de chômeurs jamais enregistré dans le pays.
Unanimement
soutenue en France et en Occident, l'opération armée au Mali n'a
constitué qu'une parenthèse d'un début de quinquennat jugé par ailleurs
décevant au plan économique et social, au point de faire de François
Hollande le président le plus impopulaire de la Ve République. Des
abysses qui ont aussi englouti le piètre et peu charismatique Premier
ministre, Jean-Marc Ayrault.¢
PRÈS DE 3,5 MILLIONS DE CHÔMEURS
Au
terme d'une année 2012 marquée par une croissance nulle, François
Hollande a dû renoncer à une promesse charnière, le retour à un déficit
public à 3%, repoussé d'un an.
Mais
malgré le scepticisme des économistes, il maintient pour la fin de
l'année l'objectif d'inverser la courbe du chômage, passé la semaine
dernière au niveau record de 3,2 millions de Français n'ayant pas
travaillé en mars.
Pour retrouver la lumière, François Hollande et les 37 ministres de Jean-Marc Ayrault comptent sur la « boîte à outils »
qui comprend les emplois d'avenir, le pacte de compétitivité, le
contrat de générations et la loi sur la sécurisation du travail passée
entre le Medef et une partie des syndicats via un « dialogue social » si
cher, paraît-il à l'exécutif.
Si
l'Élysée a promis qu'il n'y aurait pas d'impôts supplémentaires en 2013
et 2014, des hausses de TVA sont d'ores et déjà programmées pour le 1er
janvier prochain, faisant craindre pour le pouvoir d'achat.
Conséquence
d'une année de crise, le "changement" promis par le slogan du candidat
socialiste est réclamé avec une mauvaise humeur croissante par des
Français que François Hollande, adepte de longs bains de foule pendant
la campagne électorale, salue désormais plus rarement sur le terrain.
AFFAIRE CAHUZAC
Certains engagements du candidat Hollande ont été accouchés dans la douleur, telle la taxe à 75% pour
les Français les plus riches, qui sera finalement à charge des
entreprises après avoir été censurée par le Conseil constitutionnel.
Le « mariage pour tous », qui sera sans doute la plus minable réforme du quinquennat,
a donné lieu à six mois de vifs débats qui ont profondément divisé une
société déjà dépressive, interpellée sur l'un de ses fondements, la
Famille.
Encore
moins prévisible que cette levée de boucliers, l'affaire Jérôme
Cahuzac, l'ancien ministre du Budget qui a menti sur l'existence de
comptes bancaires clandestins à l'étranger, a choqué l'opinion et
« blessé » le président.
En
imaginant dans l'urgence un plan de transparence de la vie publique,
François Hollande a bousculé des parlementaires réticents à être jetés
en pâture en publiant leur patrimoine.
Les
critiques de la majorité se sont faites plus précises ces derniers
jours, le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, prenant
la parole pour réclamer une « nouvelle phase » du quinquennat centrée
sur la vie quotidienne des Français, un coup de barre à gauche et une
confrontation directe avec Berlin contre l'austérité.
DRAME DE FLORANGE
L'idée
d'un remaniement, sans doute limité, fait son chemin pour donner un
nouveau souffle à un exécutif qui a déçu, plus que toutes les autres,
les couches populaires du pays.
Symbole
de cet échec: l'enterrement, le 24 avril par des syndicalistes
d'ArcelorMittal à Florange, des promesses non tenues de François
Hollande sur l'avenir de leur usine, comme l'avaient fait quatre ans
plus tôt les salariés de Gandrange pour celles de l'ancien président
Nicolas Sarkozy.
Drame
pour la gauche et objet de joutes au sein du gouvernement, notamment
entre Jean-Marc Ayrault et le ministre du Redressement productif, Arnaud
Montebourg, l'avalanche de plans sociaux a empoisonné cette première
année de pouvoir.
Les
Français ont désormais appris à connaître la véritable personnalité
Hollande qui a pu donner le change depuis 30 ans par l’absence de vraies
responsabilités mais qui se trouve aujourd'hui caricaturé en homme
faible et indécis par les émissions satiriques.
CRISE DE LA ZONE EURO
Le
« chef » de l'État dit tenir au « sérieux budgétaire » indispensable
selon lui à la crédibilité de la France en Europe, pour laquelle il
prône la croissance sans pour autant apporter de solutions.
François
Hollande se borne à espérer que les « tensions amicales » avec une
chancelière Angela Merkel en pleine campagne électorale n'empêcheront
pas d'avancer pour relancer l'activité.
« C'est
dans cette tension positive, utile, que nous créons au niveau européen
que nous aurons davantage de marges de manœuvre au plan national. Mais
si nous n'étions pas crédibles au plan national, si nous n'étions pas
sérieux, la voix de la France ne serait pas écoutée », répète-t-on à
l'Élysée. Psalmodie digne de la méthode Coué !
Pendant
sa campagne, Hollande avait prédit deux années difficiles suivies d'une
embellie. Une fois aux affaires, il s’est vu contraint de reconnaître
s’être trompé et avoir sous-estimé la durée de la crise. Mais ce banal
président n’en est pas à une erreur près !...
Avec Reuters http://www.francepresseinfos.com/
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