C’est la négation de la différenciation sexuelle qui est une chimère, pas la famille composée d’un homme et d’une femme.
Dominique Bertinotti, ministre déléguée chargée de
la Famille, a déclaré au Sénat le jeudi 4 avril : « La sexualité est
désormais dissociée de la conjugalité et de la procréation. »
Alors que la sénatrice Michelle Meunier, membre
de la commission des Lois, affirmait en parlant du “mariage pour tous” :
« Ce texte s’inscrit dans la devise de notre République. Il permet aux
couples homosexuels de faire famille. Assumons-le. Il sort la famille du
fantasme “une maman, un papa et un enfant”. […] Cette famille-là n’a
jamais été universelle. […] De tout temps, des enfants ont été élevés
par d’autres personnes que leurs père et mère. Ce qui pose problème,
c’est cette famille idéalisée, “hétéro-patriarcale-blanche” de
préférence de plus en plus éloignée des réalités. »
Derrière ces discours pour le moins idéalistes, Dominique Bertinotti passe allégrement d’un fait sociologique, où des enfants naissent hors mariage, à une affirmation ontologique minimisant leur origine pour avaliser une “parenté” homosexuelle qui n’existe pas puisque les enfants sont issus d’un lien entre un homme et une femme. Elle fait d’un constat une norme structurelle.
D’autre part, peut-on concevoir que la famille “une maman, un papa et un enfant” serait un “fantasme” ? A-t-on encore le sens des mots pour réfléchir ? C’est ici que nous pouvons comprendre que lorsqu’une société perd le sens de la différence sexuelle, elle perd le sens de la vérité des réalités. Nous y sommes quand on invente des droits incohérents.
Au sens psychanalytique, un “fantasme” est l’expression d’un désir impossible et donc irréalisable, et le symptôme d’une autre scène inavouable et souvent transgressive. Or, il faut bien un homme et une femme et leur union la plus intime pour qu’au coeur de leur corps respectif et dans le meilleur des cas du corps conjugal, se conçoive une union et naisse un enfant. En affirmant un tel déni, la sénatrice dit le vrai fantasme qui est au coeur du “mariage” irréaliste qu’elle soutient : dans la relation de similitude et de miroir entre deux personnes de même sexe, se développe l’idée que chaque sexe pourrait se suffire à lui-même en réactivant le fantasme primaire de toute-puissance de l’autoengendrement. “Je me fais tout seul” ou encore “je produis un enfant en solitaire”. C’est le summum du narcissisme qui ne crée ni une relation d’altérité, ni un couple générationnel, mais qui transgresse la différence sexuelle !
Il est difficile d’attribuer à un duo de personnes de même sexe les mêmes caractéristiques qu’à un couple formé par un homme et une femme alors que psychologiquement, socialement et symboliquement, ils ne les possèdent pas. On confond ici l’égalité en dignité de la personne avec l’égalité des situations et on fait l’impasse sur les distinctions nécessaires si l’on ne veut pas entretenir la confusion des pensées.
La majorité des personnes homosexuelles ne souhaite ni se marier ni adopter des enfants, car ces personnes savent que cela ne « comblera pas leurs lacunes » (comme l’a dit, lors de la “manif pour tous” du 24 mars, Jean-Marc Veyron la Croix, maire socialiste de Chasselas). Et les Français le refusent à 56 % (sondage BFMTV-le Parisien du 11 avril) quand il s’agit de l’adoption des enfants (mariage et filiation sont liés même si on veut les séparer). Une minorité d’activistes et d’idéologues veulent pourtant obtenir l’un et l’autre comme une sorte de reconnaissance sociale en récupérant le symbole matrimonial pour apparaître “normaux” et avoir les mêmes droits, mais ils ne se marieront pas pour autant. Nous l’avons vu avec le pacs, plus de 93 % sont contractés par un homme et une femme. Et dans les pays où le “mariage” entre personnes de même sexe est permis, passé une période d’engouement, leur nombre s’est effondré.
On nous affirme que “marier” les personnes de même sexe ne retire rien aux autres citoyens mais que le législateur donne de “nouveaux droits”. En fait, cela change tout puisque le code civil est modifié pour redéfinir le mariage et la filiation à partir des fantasmes de l’unisexualité et de l’autoengendrement en supprimant les termes qui renvoient à la différence sexuelle ! Une transgression majeure et délétère qui suscite déjà de nombreux ressentiments. La politique, c’est aussi savoir ne pas prendre des symboles pour des fantasmes.
Tony Anatrella * Valeurs actuelles
(*) Tony Anatrella est l’auteur, sur le même sujet, du Règne de Narcisse (Presses de la Renaissance, et en livre audio Saint-Léger Productions) et de la Tentation de Capoue (Éditons Cujas).
Derrière ces discours pour le moins idéalistes, Dominique Bertinotti passe allégrement d’un fait sociologique, où des enfants naissent hors mariage, à une affirmation ontologique minimisant leur origine pour avaliser une “parenté” homosexuelle qui n’existe pas puisque les enfants sont issus d’un lien entre un homme et une femme. Elle fait d’un constat une norme structurelle.
D’autre part, peut-on concevoir que la famille “une maman, un papa et un enfant” serait un “fantasme” ? A-t-on encore le sens des mots pour réfléchir ? C’est ici que nous pouvons comprendre que lorsqu’une société perd le sens de la différence sexuelle, elle perd le sens de la vérité des réalités. Nous y sommes quand on invente des droits incohérents.
Au sens psychanalytique, un “fantasme” est l’expression d’un désir impossible et donc irréalisable, et le symptôme d’une autre scène inavouable et souvent transgressive. Or, il faut bien un homme et une femme et leur union la plus intime pour qu’au coeur de leur corps respectif et dans le meilleur des cas du corps conjugal, se conçoive une union et naisse un enfant. En affirmant un tel déni, la sénatrice dit le vrai fantasme qui est au coeur du “mariage” irréaliste qu’elle soutient : dans la relation de similitude et de miroir entre deux personnes de même sexe, se développe l’idée que chaque sexe pourrait se suffire à lui-même en réactivant le fantasme primaire de toute-puissance de l’autoengendrement. “Je me fais tout seul” ou encore “je produis un enfant en solitaire”. C’est le summum du narcissisme qui ne crée ni une relation d’altérité, ni un couple générationnel, mais qui transgresse la différence sexuelle !
Il est difficile d’attribuer à un duo de personnes de même sexe les mêmes caractéristiques qu’à un couple formé par un homme et une femme alors que psychologiquement, socialement et symboliquement, ils ne les possèdent pas. On confond ici l’égalité en dignité de la personne avec l’égalité des situations et on fait l’impasse sur les distinctions nécessaires si l’on ne veut pas entretenir la confusion des pensées.
La majorité des personnes homosexuelles ne souhaite ni se marier ni adopter des enfants, car ces personnes savent que cela ne « comblera pas leurs lacunes » (comme l’a dit, lors de la “manif pour tous” du 24 mars, Jean-Marc Veyron la Croix, maire socialiste de Chasselas). Et les Français le refusent à 56 % (sondage BFMTV-le Parisien du 11 avril) quand il s’agit de l’adoption des enfants (mariage et filiation sont liés même si on veut les séparer). Une minorité d’activistes et d’idéologues veulent pourtant obtenir l’un et l’autre comme une sorte de reconnaissance sociale en récupérant le symbole matrimonial pour apparaître “normaux” et avoir les mêmes droits, mais ils ne se marieront pas pour autant. Nous l’avons vu avec le pacs, plus de 93 % sont contractés par un homme et une femme. Et dans les pays où le “mariage” entre personnes de même sexe est permis, passé une période d’engouement, leur nombre s’est effondré.
On nous affirme que “marier” les personnes de même sexe ne retire rien aux autres citoyens mais que le législateur donne de “nouveaux droits”. En fait, cela change tout puisque le code civil est modifié pour redéfinir le mariage et la filiation à partir des fantasmes de l’unisexualité et de l’autoengendrement en supprimant les termes qui renvoient à la différence sexuelle ! Une transgression majeure et délétère qui suscite déjà de nombreux ressentiments. La politique, c’est aussi savoir ne pas prendre des symboles pour des fantasmes.
Tony Anatrella * Valeurs actuelles
(*) Tony Anatrella est l’auteur, sur le même sujet, du Règne de Narcisse (Presses de la Renaissance, et en livre audio Saint-Léger Productions) et de la Tentation de Capoue (Éditons Cujas).
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