La logistique pour la livraison d’armes lourdes, missiles sol-sol et
missiles sol-air, est prête. C’est l’armée jordanienne qui est en charge
de ces livraisons. Après trois jours en Israël et dans les territoires
palestiniens, Barack Obama est passé en Jordanie. Le président américain
a rencontré le roi Abdallah II. Leurs entretiens ont porté notamment
sur le conflit syrien et son impact sur le royaume.
La Jordanie a accueilli 460 000 réfugiés syriens. Washington a
annoncé une aide de 200 millions de dollars pour faire face à cet afflux
de réfugiés. Mais la visite du président américain, c’est aussi une
visite de soutien au dernier allié arabe de la région. Le président
américain l’a souligné :” les Etats-Unis et la Jordanie sont des alliés de longue date“.
Le royaume aide l’Amérique dans le domaine de la lutte contre le
terrorisme. Washington verse en contrepartie environ un milliard de
dollars en aides diverses. Le président Obama (photo avec le roi
Abdallah II) n’a fait que des compliments à son hôte pour sa sagesse.
L’allié jordanien a su écouter les demandes de la rue et réformer. Obama
a même donné des exemples. Ainsi, le Parlement jordanien est consulté
sur le choix du Premier ministre. La Jordanie est un modèle dans une
région en ébullition. Un discours qui a dû remonter le moral d’un roi
fragilisé car les caisses de l’Etat sont vides. Le déficit a atteint
trois milliards d’euros. Le pays ne peut plus subventionner les prix de
la nourriture ou de l’électricité. L’arrêt des aides de l’Etat sur les
produits pétroliers a récemment entraîné des émeutes.
L’opposition jordanienne dénonce des réformes politiques cosmétiques
qui n’entament pas le pouvoir du roi et les manifestations continuent
dans tout le pays. Abdallah II et ses proches y sont surnommés « Ali
Baba et les 40 voleurs ». Reste qu’une majorité des Jordaniens a peur de
voir le conflit syrien déstabiliser le pays. Dans ce contexte, le
souverain hachémite demeure encore la meilleure option. Lors du sommet
de Bruxelles, transporté incognito par l’armée de l’air britannique, le
chef d’état-major de l’armée jordanienne, le lieutenant-général Mashal
Mohammad al-Zaben, s’est longuement entretenu avec des officiers de
l’armée britannique et des membres des services de sécurité pour
peaufiner les préparatifs de transfert d’armes lourdes françaises et
britanniques, via la Jordanie. L’armée jordanienne serait chargée de
distribuer à des « djihadistes modérés » de l’ASL, Al-Nosra et Cie, ces
armes lourdes.
Début mars, le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahu, s’est
rendu secrètement en Jordanie où il s’est entretenu avec le roi Abdallah
II. Le contenu de cet entretien est resté secret, mais on peut
facilement deviner que la Syrie aura été au centre des discussions. On
peut aussi penser, compte tenu du passé d’Abdallah II et de son père
avec le régime israélien, que tous les deux ont discuté de livraisons
d’armes aux rebelles ASL, Al-Nosra, Al-Qaïda, via la Jordanie. Le roi
Abdallah II de Jordanie avait pourtant affirmé, en décembre dernier, que
son pays ne participerait pas à une opération militaire contre la Syrie
et qu’« il ne participerait pas à une ingérence militaire dans les affaires syriennes ».
Selon les médias israéliens, l’armée israélienne envisage de monter
un hôpital de campagne près de la frontière syrienne, sur le plateau du
Golan, afin de traiter les Syriens rebelles blessés dans les combats.
Cette partie de la frontière est d’ailleurs occupée sur vingt cinq
kilomètres par les troupes rebelles qui s’y ravitaillent, s’y reposent
et s’y organisent. Il ya donc un partage des tâches : à la Jordanie le
rôle de passeurs d’armes, à l’armée israélienne celui d’« humanitaire ».
En Syrie, l’armée israélienne a ses supplétifs pour faire le boulot à
sa place : détruire la Syrie et «neutraliser» l’armée syrienne par
épuisement, pour qu’Israël puisse ensuite attaquer l’Iran sans risquer
d’embraser la région. Le roi Abdallah II de Jordanie vient de se joindre
à François Hollande et David Cameron pour intervenir militairement dans
le conflit syrien, au risque de voir la Jordanie elle-même tomber dans
le piège de l’extrémisme islamique et s’embraser à son tour.
Abdallah II risque gros et risque d’en payer le prix fort, en perdant
son royaume, ce que, bien sûr, Netanyahu – convaincu que l’État de
Palestine, c’est la Jordanie – s’est bien gardé de lui dévoiler. On
opèrera ensuite le transfert de population en vidant Gaza !
Le site Al-Manar a fait état récemment de concentrations
massives de troupes israéliennes, (blindés, chars…), à la frontière
libanaise, près de la Syrie, de même que sur la ligne de démarcation,
sur le Golan syrien occupé. Cela bouge mais rien n’est incompréhensible.
Michel Lhomme http://fr.novopress.info/
Source : Metamag.
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