mercredi 12 juin 2013

Derrière la polémique (archive 2012)

Jusqu’où vont-ils descendre ? Le dernier baromètre politique TNS Sofres Sopra-Group à paraître vendredi dans Le Figaro Magazine enregistre de nouveau une sévère dégringolade de la cote de confiance  de François Hollande et Jean-Marc Ayrault,  avec   seulement 41 % de bonnes opinions, en chute respectivement de 9 et 10 points par rapport à la même enquête réalisée au mois de septembre. Un dévissage  spectaculaire qui illustre la défiance de nos compatriotes dans la capacité de cet exécutif à sortir la France de l’ornière. Une gauche élue par défaut,  plus sur le rejet et/ou la déception des Français après cinq ans de sarkozysme et dix ans de pouvoir UMP,  que par adhésion au socialisme à la sauce bruxelloise…Il est d’ailleurs significatif que nos compatriotes demandent à être consultés par voie référendaire sur les grandes questions du moment plutôt que de se fier aux députés  qu’ils ont élu le 17 juin.
 D’ores et déjà, comme l’UMPS en 2008 qui,   violant la souveraineté populaire qui s’était exprimé lors du referendum de 2005, a fait   adopter par le congrès la constitution européenne, l’exécutif socialiste refuse  de consulter les Français  sur le  traité budgétaire européen,  adoubé en son temps par Nicolas Sarkozy. Il sera donc imposé  par le vote de  la très grande majorité  des députés UMP   et PS.
Selon un sondage LH2 pour le quotidien gratuit Metro, 62% des Français seraient aussi favorables à ce que le droit de vote des étrangers non communautaires soit soumis au referendum. Un sondage CSA pour RTL publié le 22 septembre indiquait que 63% de nos compatriotes sont désormais hostiles à cette volonté de détacher le droit de vote de la nationalité française. Cette enquête LH2 indique encore que 48% de nos compatriotes (contre 49%) souhaitent  également un  recours à  la démocratie directe pour être interrogés sur « le renforcement  de la réglementation sur le port des signes religieux dans l’espace public » ; une question soulevée par Marine Le Pen le 22 septembre au détour d’un entretien dans le quotidien Le Monde.
Pareillement, 51% des sondés veulent un referendum sur « le mariage entre homosexuels ». Un sujet décidemment moins consensuel que veulent nous le faire croire les faiseurs d’opinion qui assurent que les Français seraient enfin mûrs pour cette « avancée sociétale ».  Le moins que l’on puisse dire c’est que le sujet fait (aussi) débat au sein de l’UMP, comme l’illustre   la polémique  autour de la déclaration du maire du 8e arrondissement de Paris,  François Lebel qui, pour la petite histoire, célébra le mariage de Nicolas Sarkozy et Carla Bruni en février 2008.
L’élu UMP ne d’embarrasse pas de détails  pour donner son sentiment   sur une éventuelle  légalisation du mariage homosexuel qu’il refusera de célébrer dans cette hypothèse annonce-t-il. « Si le tabou immémorial du mariage hétérosexuel vient à sauter, qui et quoi s’opposera désormais à ce que d’autres tabous le concernant, bien moins anciens, bien moins universels, ne tombent à leur tour.  Par exemple : comment s’opposer demain à la polygamie en France, principe qui n’est tabou que dans la civilisation occidentale ? Pourquoi l’âge légal des mariés serait-il maintenu ? Et pourquoi interdire plus avant les mariages consanguins, la pédophilie, l’inceste qui sont encore monnaie courante dans le monde ? La porte est désormais ouverte au spectacle mortel pour la civilisation du mariage légal de tout le monde avec n’importe qui pour faire n’importe quoi ! », insiste encore  M. Lebel.
Des convictions qui ont choqué au sein même de l’UMP. Sans surprise le militant  pro « mariage gay » et  député de Seine-et-Marne  Franck Riester,  a « (condamné) fermement » des propos «indignes d’un élu de la République ». Roselyne Bachelot, jamais en reste, a affirmé  que « les propos de M. Lebel sont indignes et injurieux » ; Thierry Coudert vice-président groupe UMP au Conseil de Paris, fustige un « scandale », « le retour (galopant)  de la droite pétainiste ». Autre élu UMP de Paris à réagir,  Philippe Goujon «condamne avec fermeté les propos de M. Lebel», comme l’ont fait François Fillon et Jean-François Copé, ce dernier   rappelant qu’il est «très engagé» contre tout «propos à caractère homophobe».  Député de Paris , Bernard Debré a dénoncé «  une honte absolue »…
A gauche, même réprobation. Le sénateur socialiste David Assouline évoque  le «  visage de la droite parisienne qu’on avait tendance à oublier : tellement conservatrice qu’elle en est vulgaire».  Christophe Girard, maire rose du IVe arrondissement de Paris,  juge l’avis de François Lebel  «pathétique et insultant pour des millions d’hommes et de femmes qui s’aiment comme tout le monde».  Bertrand Delanoë dénonce lui aussi «un discours d’exclusion et d’injures» et «une faute morale et répréhensible sur le plan pénal». Le ministre des Droits des femmes et porte-parole du gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem, a jugé cet « éditorial insultant»,  évoquant des  «propos irresponsables (qui) alimentent le rejet, les stigmatisations et les violences dont sont victimes les homosexuels et leurs familles aujourd’hui».
Chef de file au Conseil de Paris du Front de gauche, le toujours  délicat et mesuré  Ian Brossat, trouve cet écrit «monstrueux» : «Il est affligeant qu’un maire d’arrondissement transforme un journal d’information municipale en torchon d’extrême droite aux frais du contribuable. »
Si le  mariage homo, notons-le,   n’est pas un sujet qui intéresse la France d’en bas, une préoccupation pour les  Français les plus  matraqués par le système mondialiste et  qui ont   bien  d’autres chats  à fouetter, il faut relever aussi qu’au sein même du PS,  la question fait débat.  Notamment chez les catholiques de la rue de Solferino, regroupés dans le collectif « Poissons roses ». Dans leur manifeste, ils  condamnent « l’euthanasie »  et veulent « faire reculer l’avortement ».  Ils  expliquent aussi  qu’ «  il est normal que des personnes homosexuelles puissent choisir de vivre en couple avec toutes les implications administratives et fiscales que cela implique. »
 «  Nous avons le Pacs pour cela qui pourrait être amélioré sur les dispositions concernant la succession poursuivent ses socialistes. La question essentielle est celle de l’adoption des enfants. Selon nous, l’enfant est avant tout un cadeau fait à la famille qui l’adopte et non l’inverse. L’enfant n’est pas un droit (…)  Dans certains pays, vous donnez 30 dollars par mois à une mère, et elle n’abandonnera jamais son bébé. Par ailleurs, il y a moins d’enfants à adoter que de familles d’accueil. La liste d’attente est longue. Il nous semble plus juste de donner la priorité à des couples stables constitués d’un père et d’une mère car la parité nous semble une valeur éducative essentielle. »
 Proche de François Hollande, chargé de mission à l’Elysée,  le député-maire PS  de Quimper, Bernard Poignant,  n’hésite pas, fait rare à gauche,  à défier la dictature  du  politiquement correct. Il a    expliqué à Famille chrétienne « (ses)  réserves à propos de l’homoparentalité ».  « Je crois que l’enfant a besoin de l’altérité. Comme orphelin, je me suis construit dans l’altérité du père absent… Tout enfant doit savoir qu’il a un père et une mère .»  Il ajoute : « Après lecture de mon blog, la revue  ( militante homosexuelle-NDLR) Têtu m’a sommé de lui répondre. Et moi, j’ai refusé ! Je suis libre de ma pensée. Je n’ai tué personne, je ne passe pas devant un tribunal. Au nom de quoi, d’ailleurs ? »
 Enfin, M. Poignant,  au nom des élus socialistes hostiles au mariage et à l’adoption pour les couples homosexuels, a fustigé  la position de  Christiane Taubira qui veut imposer la discipline de vote du  groupe PS sur ce sujet.   « Sur toutes les questions de société,  explique M. Poignant,  j’ai suggéré depuis longtemps à François Hollande de lever les disciplines de groupe. Je crois qu’il faut laisser chaque parlementaire se déterminer en conscience et ne pas montrer du  doigt certains d’entre eux. »
 Faut-il rappeler  une  nouvelle fois que cette revendication d’un « droit au  mariage et à  l’adoption » est très loin d’être majoritaire chez les homosexuels  qui condamnent par ailleurs  les éructations extrémistes des agités  médiatiques qui parlent en leur nom. Les Français note Bruno Gollnisch sont aussi plus largement en droit d’attendre  un débat serein, sans outrances,  sur une question  qui est bien  moins « anecdotique » que d’aucuns veulent nous faire croire.
 Pour ce qui est de ce débat, le FN s’en tient à sa conviction profonde qu’il ne faut pas s’attaquer  au caractère hétérosexuel du mariage. Et nous faisons nôtres ici les réflexions de  Claude Bourrinet  relayées sur Polemia : «  Ce projet législatif nous est vendu comme un symbole d’une société qui se voudrait, à l’image du modèle californien,  cool , décrispé, décomplexé et tolérant. »
 « Autrement dit, il est question de notre bonheur. Pourquoi faire la guerre à ces pauvres homosexuels ? Ils sont bien libres de s’aimer ! Et qu’est-ce que cela changera pour vous ? On voit qu’une décision, qui relève de l’organisation politique, administrative, patrimoniale, sociale, historique, voire religieuse, en tout cas civilisationnelle d’une nation est ravalée à une dimension émotionnelle, sentimentale, et qu’on prête à sa contestation des desseins douteux. Détesteriez-vous les homosexuels, par hasard ? »
 «C’est ainsi qu’à la critique de l’immigration sont imputés des soupçons de racisme, à celle du sionisme un évident antisémitisme, aux réserves sur l’anticolonialisme virulent des relents colonialistes, au malaise face au fondamentalisme islamiste la haine de l’islam, et au rejet du libre-échange marchand l’accusation de nationalisme fascisant. C’est bien de cette façon que le débat est mené. Que n’avance-t-on pas au sujet du pauvre cardinal Barbarin, qui ne fait que défendre les positions de l’Eglise ! » –voir notre article en date du 19 septembre dernier
 « Le mariage homosexuel relève-il encore  est un coin enfoncé dans l’édifice multimillénaire que les hommes ont accepté comme protection de leurs devoirs naturels. Il était une domestication de la violence éventuelle de l’homme sur la femme, de la transformation de la loi du mâle en culture, en contrôle de soi, et en transfiguration du lien charnel en attache spirituelle. C’est pourquoi le christianisme, reprenant une idée romaine, en a fait l’un des sommets et des symboles de la civilisation et de l’humanité. »
 Mais de cela aussi, il s’agit de faire table rase.

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