Le Collectif Famille Mariage
publie, dans sa lettre d’information du 6 juin 2013, le témoignage d’un
CRS quant à la répression policière abusive des manifestants contre la
funeste Loi Taubira.
Je me permets de vous contacter suite aux différents sujets abordés sur vos blogs.
Faisant partie des forces de l’ordre, je ne peux malheureusement pas
trop m’épancher publiquement sur vos sites. Chez nous il y a
régulièrement des chasses aux sorcières, notamment en ce moment avec le
mouvement du Printemps Français, auquel de nombreux collègues adhèrent,
ou du moins partagent l’essentiel des idées.
Je vous confirme la plupart des témoignages qui sont mis en exergue sur vos blogs
concernant la répression des manifestants, ou simple sympathisants.
Avec mon unité nous avons régulièrement participé aux services d’ordre
mis en place sur Paris pour les manifestations.
Outre la minimisation systématique du nombre de participants, j’ai
assisté à de nombreuses aberrations, la liste serait trop longue à
écrire. Mais lors de la semaine précédent la manif du 26 mai, plusieurs
fois ils nous a été demandé de "provoquer" les manifestants afin de
procéder à leurs interpellations... Première fois en quelques années de
CRS que j’entends un tel ordre, inique, sur nos fréquences radio.
Mais le plus inquiétant est la panique totale qui touche nos "chefs",
commissaires et autres directeurs, qui sont dépassés et débordés par un
mouvement d’une telle ampleur. Les unités spécialisées dans le maintien
de l’ordre sont tenues à l’écart des situations chaudes, les unités
locales (jeunes et inexpérimentées) sont quant à elles systématiquement
utilisées pour "casser" du manifestant.
Une anecdote particulièrement parlante : un soir de semaine [il y a
peu], nous avions reçu l’ordre en fin de soirée, d’évacuer des membres
du Printemps Français qui manifestaient devant l’Assemblée Nationale.
Alors que nous procédions à la dite évacuation de façon calme et
pacifique, un très haut gradé fou furieux nous a tancés, estimant que
nous étions trop mous, et conciliants avec les "fauteurs de troubles",
finalement nous avons été relevés sur la mission par une compagnie
d’intervention parisienne qui n’a pas hésité à gazer et tabasser les
manifestants dans le métro... pendant que nous étions cantonnés (punis) à
garder une rue perpendiculaire à l’assemblée en pleine nuit...
Nous nous posons de nombreuses questions entre nous, la plupart de
mes collègues (ce qui m’a d’ailleurs fortement étonné je vous l’accorde)
sont conscients que cela ne pourra pas durer bien longtemps, nous
serons amenés à faire des choix dans les années, voir les mois à venir.
J’ose espérer que nous ferons les bons, j’en suis de plus en plus
persuadé.
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