Gabriele Adinolfi est l'auteur de "Pensées Corsaires, abécédaire de
lutte et de victoire" et de "Nos belles années de plomb" en Français,
ainsi que de "Nuovo Ordine Mondiale" et "Quel domani che ci
appartienne". Il est aussi l'auteur de deux documents politiques
d'importance : "Le api e i fiori" et "Sorpasso neuronico". Il dirige le
centre "Polaris", think-tank qui travaille dans les domaines de la
géopolitique et des relations internationales principalement au niveau
méditerranéen et européen.
Figure éminente de la droite radicale
italienne, cofondateur de l'organisation Terza Posizione brisée par la
répression du système dans les années 70, exilé politique en France
pendant vingt ans, il est l'un des initiateurs du renouveau de la droite
radicale italienne notamment par son implication auprès du mouvement
d'orientation alter-nationale et sociale : Casapound Italia.
Réalisé en parallèle de la conférence commune avec Alain Soral à Nice
de mars 2013, cet entretien est le cinquième que nous accorde notre
camarade italien Gabriele Adinolfi. Si certaines thématiques ont déjà pu
être traité lors de la conférence ainsi qu'au cours du dîner militant
avec la section d'ER-Nice, d'autres sont ici creusées plus en
profondeur.
Après avoir évoqué en profondeur le modus operandi et les raisons de la
stratégie de la tension qui ensanglanta l'Italie des années 70,
Gabriele Adinolfi développe ensuite les bases de ce qu'on a longtemps
appelé le nationalisme européen. Nationalisme européen qui pose comme
idée centrale de sa vision du monde que la seule dimension valable
pouvant permettre aux nations européennes de peser à l'échelle de la
mondialisation et d'œuvrer à l'émergence d'un monde multipolaire reste
la dimension continentale. La dimension européenne et carolingienne.
L'élaboration d'une Europe-puissance autonome et solidaire étant la
seule perspective permettant, à terme, de contrer l'Europe
ploutocratique de Bruxelles et l'impérialisme « Otanien ». Idée tant
civilisationnelle que géopolitique face aux périls qui nous guettent et
qui insiste sur l'impérieuse nécessité de dépasser les querelles de
clocher intra-européenne. Ceci afin de nous consacrer à la seule tache
qui doit vraiment compter pour nous : le salut et la transmission du
dépôt sacré de la civilisation européenne dont la France - plus ancienne
nation organisée d'Europe - est l'héritière privilégiée et comme le
centre de gravité avec l'Allemagne. Héritage qu'elle ne pourra réussir à
sauver seule. Ainsi une Europe réellement carolingienne - comme la
voulait De Gaulle à l'origine - organisée en cercle concentrique
d'intégration progressive comme la conceptualise Henri De Grossouvre*
par exemple, avec comme partenaire privilégié une Russie émancipée de
l'Occident, pourrait constituer à terme les bases d'un nouveau "nomos de
la terre". Cette alliance eurasiatique étant la crainte fondamentale de
l'impérialisme thalassocratique anglo-saxon depuis toujours.
Alors Europe-puissance ou indépendance nationale totale sur un modèle
souverainiste façon Asselineau ? Protectionnisme européen ou (et)
souveraineté nationale ? Le débat reste ouvert pour nous et nous
publierons prochainement des articles de fond sur ces thématiques.
Une question nous hante cependant : pourquoi les nationalistes français
devraient-ils s'interdire une réflexion de fond sur la question
fondamentale d'une Europe alternative ? Surtout dans la mouvance
alternationale dans laquelle nous nous vantons de n'avoir aucun tabou.
Des initiatives comme la coopération sud-américaine promue par le
Venezuela de Chavez ou encore la coopération Eurasiatique souhaitée par
la Russie de Poutine ne constituent-elles pas l'exemple qu'il ne peut y
avoir d'émancipation nationale sans coopération continentale ?
N'était-ce pas aussi le souhait de la Libye de Kadhafi par exemple ?
Pourquoi en parallèle d'un nécessaire pan-africanisme ou pan-arabisme
les alternationalistes français ne pourraient-ils pas, avec leurs
camarades européens, concevoir un paneuropéisme qui leur soit propre et
qui serait comme l'antithèse exacte de l'idéologie actuelle de Bruxelles
et de l'oligarchie ? L'idée européenne n'est-elle pas à l'origine, la
fille aînée de Verdun et du deuil terrible de la guerre civile
européenne de 14-18 ? Cette idée, qui hier était promue par la fine
fleur de l'intelligence française anticonformiste de Céline à Drieu La
Rochelle, pourquoi devrions-nous la laisser aux ploutocrates et aux
libéraux ?
Nous traçons ici, avec Gabriele
Adinolfi, des pistes de réflexion sur ces questions géopolitiques
fondamentales mais aussi sur d'autres comme par exemple l'essence et la
mystique du mondialisme et les alternatives populaires imaginables face
au chaos organisé et à l'émergence d'un Etat mondial des
multinationales. Autant de thèmes déjà évoqués et creusés longuement au
cours de nos précédents entretiens réalisées avec Gabriele depuis le
début des Non-Alignés. L'ensemble de ce travail vidéo constituant une
base de réflexion essentielle sur ces questions fondamentales de notre
temps et pour notre avenir.
Les Non-Alignés. http://www.les-non-alignes.fr/
*Henri de Grossouvre est l'auteur de : "Paris-Berlin-Moscou, la voie de
l’indépendance et de la paix" publié en avril 2002 aux Éditions de
l’Age d’Homme et de "Pour une Europe européenne, une avant-garde pour
sortir de l'impasse" aux Editions Xenia. Il dirige aussi le Forum
Carolus, think tank européen créé le 21 février 2006 à Strasbourg et
initié par François Loos, alors ministre délégué à l’industrie.
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