Écrit par Adrien Abauzit
Un hommage a été rendu aux Invalides, mardi 11 juin, à Pierre
Mauroy, Premier ministre de la France de 1981 à 1984. De Jean-François
Copé à Jean-Louis Borloo, en passant par les divers notables de la
gogôche, l’UMPS était au grand complet.
Pierre Mauroy, semblerait-il, est en voie de se faire canoniser par
le système médiatico-politique français. À y réfléchir, cette
canonisation serait parfaitement cohérente.
Explication.
Qui était Pierre Mauroy ? L’homme des 39 heures, de la cinquième
semaine de congés payés, de la retraite à 60 ans, certes… mais surtout
l’homme qui a convaincu François Mitterrand, contre Jean-Pierre
Chevènement, de maintenir le franc dans le Système monétaire européen en
1983. Le prix de ce maintien a été le fameux « tournant de la rigueur »,
qui s’est traduit notamment par une mesure scélérate, un coup de
poignard dans le dos du peuple français. Depuis l’adoption de cette
mesure, il est absolument indiscutable que la gogôche, malgré ses belles
paroles, travaille contre les intérêts des travailleurs français.
Cette fameuse mesure, c’est la désindexation des salaires sur les
prix. L’indexation des salaires sur les prix était une mesure
incroyablement bénéfique aux Français, puisqu’elle permettait que les
salaires réels ne soient jamais impactés en mal par l’inflation. Bien au
contraire, l’inflation devenait quelque chose de positif pour le peuple
puisqu’elle était synonyme d’augmentation de salaire. C’est grâce à ce
système que les générations de l’après-guerre ont pu si facilement
devenir propriétaires. C’est aussi grâce à ce système que, sous les
Trente Glorieuses, le salaire des Français a été en moyenne multiplié
par trois. A contrario, c’est l’abandon de cette mesure qui
empêche de fait les jeunes générations de devenir propriétaires de leurs
logements et qui compresse, avec d’autres facteurs, les salaires de
l’ensemble des travailleurs français.
Ainsi, outre qu’il a mis un terme à une séquence historique
d’augmentation des salaires, Pierre Mauroy a semé les graines du
calvaire social français actuel et ce, on y revient toujours, au nom de
la construction européenne. Alors, quand nos grands médias osent
présenter l’ancien Premier ministre comme le défenseur des ouvriers, on
se demande vraiment de qui on se moque…
Les réformes de 1981, sur lesquelles l’UMPS est d’ailleurs revenu en
quasi-totalité, pèsent peu, très peu, en comparaison de l’offensive
néolibérale dont Pierre Mauroy s’est fait l’agent.
À l’instar de son ministre de l’Économie de l’époque, saint Jacques
Delors, Pierre Mauroy symbolise ce qu’est devenu un homme d’État
français : un individu sacrifiant les intérêts de la France pour
maintenir sous perfusion de notre sueur le délire européiste.
Dès lors, on comprend mieux pourquoi nos journalistes collabobos
sanctifient cet homme de gogôche : il est remercié pour tout le mal
qu’il a fait à la France.
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