Dans Présent, Jeanne Smits a réagi aux propos de Florian Philippot sur l'avortement :
"[...] A l’heure d’écrire, il n’y a eu aucune mise au point de la part des autres instances dirigeantes du parti, pour plusieurs raisons. Philippot est chargé de la stratégie et de la communication du FN, c’est donc lui qui donne la ligne et qui l’exprime.
Par ailleurs, même si Marine Le Pen a fait par le passé des
déclarations contre les « avortements de confort » et le remboursement
de l’« IVG », elle n’a jamais fait mystère de son refus de revenir sur
la loi Veil (aujourd’hui largement dépassée par des mesures encore plus
favorables à l’avortement).
A l’époque de la « dédiabolisation » du
FN, qui a effectivement bien fonctionné et qui a rendu ce parti, financé
comme les autres sur les fonds publics, omniprésent dans les médias,
nous l’écrivions : accepter l’avortement était un « ticket d’entrée » dans le monde politique.
On savait cependant que des responsables
du Front national continuaient d’afficher leur refus de l’avortement
légal – ainsi Bruno Gollnisch participait-il aux Marches pour la vie à
Paris, entouré d’élus et d’autres figures du parti.
Mais les déclarations de Florian
Philippot balaient – ou voudraient balayer – tout cela. Alors même que
la loi proclamant solennellement que l’avortement est un droit – avec
pour objectif et conséquence logique de bâillonner toute opposition,
d’interdire tout acte visant à avertir les femmes de la vérité sur ce
« choix » – n’est même pas encore devant l’Assemblée nationale, il le
dit, lui.
L’avortement n’est-il donc pas
un sujet ? L’immigration n’est-elle pas venue compenser, n’est-elle pas
présentée comme la seule solution dans un pays où les enfants manquent
par millions, sacrifiés sur l’autel infernal du refus de la vie ?
Quelle sécurité espérer dans un pays qui sacralise l’égoïsme et le
droit d’écraser autrui dans la plus grande violence de toutes, qui
permet l’élimination du plus faible des êtres humains par sa mère
elle-même ? Sa mère, qui est le plus souvent elle-même victime de ce
geste que la société divinise, instrumentalisée au service d’un système
qui recherche le mal et la mort ?
Quelle démocratie, quelle nation ? Une
nation est le lieu qui voit chaque jour naître son avenir : aujourd’hui
la France permet, encourage, rembourse le génocide de ses enfants. Ce
n’est assurément pas le seul « sujet », mais il est au cœur de la crise
dont nous savons qu’elle est morale bien avant d’être sociale.
Et parmi toutes les décisions
malfaisantes, les décisions désespérantes qu’aligne le gouvernement
socialiste – dans une belle continuité politique par rapport à d’autres
formations politiques qui ont payé leur « ticket d’entrée » en
sacrifiant à la culture de mort – celles qui portent sur les « sujets de
société » sont tout sauf de l’« enfumage ». Elles relèvent d’un choix
délibéré qui ancre encore plus profondément la France du côté de la
Révolution. Elles délimitent le cadre dans lequel nous vivons, rendant
impossible toute réforme de fond qui permette à la France de renouer
avec son passé de nation civilisée.
Et aujourd’hui, miracle ! de plus en
plus d’évêques en sont conscients et le disent, jusqu’à Mgr Pontier qui
pour être président de la conférence épiscopale n’en est pas moins
évêque, a souligné dans son message de Noël que le projet de
modification de la loi sur « l’IVG » incite quasiment les femmes « à ne se poser aucune question quant à l’élimination de l’être qu’elles portent en leur chair ».
Cette tragédie du génocide français crie
vengeance, parce que l’homme ne définit pas sa propre mesure et qu’il
n’est pas la fin de toutes choses, et qu’à l’imaginer, il se place dans
une posture de révolte fondamentale dont le salaire est la destruction,
la tyrannie et la mort.
Que faire lors des élections
prochaines ? En tenir compte. Tous les candidats du FN n’ont pas payé
leur « ticket d’entrée ». Pour les autres, se rappeler ce qui s’est fait
en Espagne : le mouvement pro-vie a pesé en étant entier et net, en
réclamant avec ténacité (et il continue) « l’avortement zéro ». Parce
que la vie de la France comme nation en dépend aussi."
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