Incroyable « mandélâtrie » médiatique, intervention militaire française en Centrafrique, désignation d’une Miss
France 2014 d’origine franco-béninoise, élection à l’Académie Française
d’un Canadien né en Haïti, en quelques jours, divers événements se sont
télescopés dans l’Hexagone.
De
nature fort dissemblables, ces quatre faits soulignent un tropisme
africain persistant accentué encore plus par la mise en berne des
drapeaux tricolores, suite à la disparition de Nelson Mandela.
Après
un renversement calamiteux en Libye en 2011 et une opération au Mali
commencée en janvier 2013, « Marianne » emploie ses forces restantes
dans son pré carré subsistant, l’Afrique, dernier espace géostratégique
capable de voir agir les ultimes décisions d’une souveraineté
aujourd’hui bien évaporée, quitte pour cela à négliger les domaines
européen, maritime et méditerranéen.
Appliquant
une logique désormais adoptée au sein des unités françaises, l’action
militaire en République centrafricaine (R.C.A.) s’apparente surtout à
une mission policière de maintien de la paix et de soutien humanitaire.
Or, comme au Mali où les applaudissements et les louanges envers les
troupes françaises se raréfient pour une défiance guère dissimulée, il
est évident que la situation en R.C.A. va devenir de plus en plus
périlleuse pour les soldats français, en particulier dans le Nord et
l’Est du pays, aux frontières du Soudan… La volonté de l’Élysée de
régler au plus vite le vide institutionnel par une élection
présidentielle risque au contraire d’attiser les tensions ethniques et
religieuses. Le cas malien le prouve dès à présent.
Victorieux
des urnes, les Maliens d’origine noire accusent maintenant la France
d’encourager en sous-main les velléités indépendantistes des Touareg de
l’Azawad. Il est facile d’imaginer que des groupes centrafricains
dépités par l’ingérence de Paris dans leurs affaires, montent des
opérations de harcèlement et de guérilla. L’entêtement du gouvernement
hexagonal à vouloir conserver un cadre stato-national artificiel et à
refuser de rectifier les frontières explique en partie la montée
certaine des tensions ethno-religieuses. La frontière étatique
d’émanation westphalienne en Afrique relève plus de la chimère
diplomatique que de la Realpolitik.
Au-delà
du culte mandélâtrique, au-delà même de sa personnalité qui appartient
dorénavant à l’histoire avec ses qualités et ses défauts, on doit
accuser la partialité, la subjectivité, la désinformation des médiats
hexagonaux, véritable entreprise d’occupation mentale. Il ne faut pas
ensuite s’étonner que des téléspectateurs choisissent une Miss France qui déclare représenter une « France cosmopolite ». La France paie au prix fort les délires coloniaux de la IIIe République.
L’Hexagone
du grotesque binôme présidentiel Flamby – Excité de Neuilly renonce à
toute volonté de puissance. Il garde en revanche l’espoir de le demeurer
dans son arrière-cour africain. Dans ces conditions, les souverainistes
nationaux anti-européens (ou hexagonistes) ont raison de
vouloir s’extraire de la fumeuse Union (pseudo-)européenne, mais qu’ils
osent alors aller jusqu’au bout de leur raisonnement afrocentré et
suivent l’exemple d’Haïti : l’adhésion de l’Hexagone à l’Union africaine
!
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