À l’occasion de la 7e Journée nationale et identitaire organisée à Rungis en banlieue parisienne par Synthèse nationale, le 11 novembre 2013, Roland Hélie a sorti aux Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale le premier volume d’une collection « Droit de regard. Regards de Droite » dédié à L’effondrement du Système.
Si Roland Hélie a sollicité de nombreux contributeurs, la justesse des
délais impartis explique que seules six auteurs ont répondu à ses
sollicitations.
Ainsi,
Pieter Kerstens, chef d’entreprise bruxellois, retrace-t-il
l’effondrement du système capitaliste mondialisé depuis 2008. Reprenant
ses articles économiques parus dans les différentes livraisons de Synthèse nationale
et les réactualisant, il dresse un gigantesque et passionnant panorama
sur les causes et le déroulement d’une crise économique générale prévisible.
Il rappelle que « le pourcentage de la dette par rapport au revenu
disponible des ménages américains était de 60 % du revenu disponible en
1973, pour atteindre 135 % en 2007 ». Et d’expliquer que loin d’être
derrière nous, la crise est toujours devant nous, plus dévastatrice que
jamais.
Embraye
alors Arnaud Raffard de Brienne pour qui la crise actuelle prépare « Le
désastre social annoncé… ». Si Pieter Kerstens s’intéressait aux
phénomènes financiers planétaires et macro-économiques, Arnaud Raffard
de Brienne dénonce, lui, le « modèle social français » et explique que
c’est « un système social condamné par la mondialisation économique et
l’immigration ». S’il en constate l’échec, l’auteur ne se rallie pas une
quelconque alternative libérale, car il sait que le libéralisme est en
fait le meilleur fourrier du métissage et du multiculturalisme marchand.
L’avalanche d’impôts et de taxes, déjà commencée sous Chirac,
poursuivie par Sarkozy et accrue sous Hollande, confirme le lent
naufrage d’un modèle révolu. Oui, « les lendemains ne chanteront pas si
ce n’est une lugubre complainte sur l’inconséquence voire la trahison
des deux générations qui les précèdent ». Et l’auteur de rapporter que
depuis quelques années, « l’État a décidé de “ siphonner ” les sommes
collectées par Action Logement afin de financer l’Agence nationale de l’habitat (A.N.H.) et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine
(A.N.R.U.) et par conséquent de détourner sans scrupule ce fonds de
l’objet pour lequel il a été créé ». Il en appelle par conséquent « à un
véritable changement politique qu’il urge aujourd’hui de s’atteler, à
un bouleversement radical qui écartera du pouvoir l’ensemble de la
classe politique aux manettes depuis plusieurs décennies, véritables
co-gestionnaires du désastre annoncé ».
La
contribution de Patrick Parment porte aussi sur l’économie. Mais sous
un angle perspicace et novateur puisqu’il examine le rôle
quasi-ontologique de la croissance. Lecteur attentif du Guy Debord et de
Jean Baudrillard, Patrick Parment affirme que l’individualisme favorise
et résulte de la société de consommation comprise « comme étant un
ordre social et économique fondé sur la création et la stimulation
systématique d’un désir d’acheter des biens de consommation et des
services dans des quantités toujours plus importantes. Les biens
consumés sont souvent peu durables et sont vendus dans la perspective
d’une obsolescence programmée ». Parallèlement, la fin de la Guerre
froide a stimulé la mondialisation qui « est la généralisation dans le
monde entier de la libre circulation des marchandises, des services, des
capitaux et des hommes. Autrement dit, l’essence même du commerce ».
Une course effrénée à la possession de ressources limitées, car
épuisables dans le temps, rend possible comme vison alternative complète
le projet global de décroissance surtout si cette décroissance se comprend comme une catastrophe bénéfique, voire salutaire pour les peuples natifs d’Europe.
Enseignant
francilien, Maurice Bernard dresse, quant à lui, le constat de la ruine
de l’Éducation nationale. Victime d’un État « obèse, pléthorique à la
base, mais sans vision, ni volonté, ni courage au sommet », l’école
souffre de « cet État omniprésent mais impotent, qui étouffe le corps
national sous le poids de ses erreurs, de ses échecs, de ses abandons,
de ses prélèvements… » Il oublie en revanche d’évoquer la large
responsabilité du marché qui considère les écoliers comme de futurs
consommateurs – producteurs. Cependant, l’auteur retrace l’échec
édifiant d’un système scolaire qui préfère aujourd’hui concevoir des
méthodes conformistes et inutiles. Par rapport aux efforts réels de la
IIIe République, la régression est incontestable !
Romancier
et spécialiste de l’Extrême-Orient indochinois, Éric Miné analyse
l’effondrement des médias français. De nos jours, les journalistes,
petits mercenaires du Système, mentent ouvertement, manipulent
volontiers l’opinion et pratiquent une information-spectacle à forte
charge émotionnelle. Or le temps de ces bonimenteurs est désormais
révolu grâce à Internet qui bouscule et pulvérise leur monopole.
Pseudo-comique experte dans l’insulte contre les électeurs du F.N.,
Sophia Aram a assisté en direct au plantage quotidien de son émission
télévisée. Chantre de l’insécurité pour les autres, le quotidien
déficitaire Libération traverse une grave crise qui crispe les rapports entre les salariés et leur direction. A contrario, l’hebdomadaire conservateur, libéral, atlantiste et sarkozyste Valeurs actuelles
voit ses ventes s’envoler ! Chaînes d’information en continu et
Internet dérangent les vieilles habitudes installées et politiquement
correctes. Pendant que les médias officiels saluaient le civisme des «
jeunes » au moment de la catastrophe ferroviaire de Brétigny-sur-Orge,
blogues et sites dissidents rapportaient, eux, une toute autre réalité,
celle de vol sur les victimes par cette racaille si « citoyenne »… Hier
tenus en silence, « les Français s’instruisent maintenant en ligne,
grondent et crient leur désaccord. Sur le terrain, les manifestations
prennent le relais. Le chahut et les huées ne sont jamais loin ». Ce fut
d’ailleurs le cas, le 11 novembre, aux Champs-Élysées contre Hollande…
L’effondrement du Système se manifeste enfin en politique et en géopolitique. Éminent rédacteur en chef d’Europe Maxima,
Georges Feltin-Tracol s’attaque à un « quatuor » incongru et
ultra-moderne dont il pense la chute prochaine : la partitocratie, la Ve
République française, l’Union européenne et les États-Unis d’Amérique.
Avec une rare ingéniosité, il arrive à unir ces quatre sujets dans un
ensemble critique cohérent. Non seulement il s’en prend avec virulence
aux partis politiques qu’il juge « nuisibles », mais il attaque la Ve République dont il dénonce les incessantes révisions constitutionnelles et le déplorable unanimisme « cohabitationnaire ». Il ne souhaite ni la rénover, ni la sauver et affiche au contraire sa claire intention de fonder une nouvelle Res Publica identitaire, intégrée dans un cadre alternatif
européen distinct d’une pseudo-Union européenne mortifère. Cette
Alter-Europe sera possible si dans le même temps échoue le modèle des
États-Unis. Il émet ainsi le vœu radical que les forces séparatistes en
Amérique du Nord s’affirment afin de déchirer définitivement la bannière
étoilée.
Dans
une seconde partie, Georges Feltin-Tracol suggère une nouvelle
configuration institutionnelle. Se référant à Platon, à Aristote, à
Julius Evola et au tirage au sort (l’un de ses thèmes de prédilection),
il expose l’ébauche d’une Europe impériale dans laquelle existerait une
république française des régions authentiques animées, maintenues et
protégées par un ordre ascétique politico-mystique : l’Ordre des Gardiens.
« Le principe politique de l’Ordre tend à concilier, pour le plus grand
effroi des modernes, le populisme et l’élitisme afin de susciter un
populisme élitiste ou un élitisme populiste parce que les seules élites
authentiques proviennent de leur peuple qu’elles mettent dans le même
temps en forme. »
La
diversité des contributions de ce recueil démontre la grande richesse
des opinions exprimées. Sont-elles toutes de « droite » ? Impossible de
répondre ! On est en tout cas certain que leurs auteurs ne se soumettent
pas à la pensée dominante et attendent avec impatience l’effondrement
de ce Système dément.
Bastien Valorgues http://www.europemaxima.com/
• Collectif, L’effondrement du Système, coll. « Droit de regard. Regards de Droite », volume I, Éditions Les Bouquins de Synthèse nationale (116, rue de Charenton, 75012 Paris) , 2013, 173 p., 18 €.
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