Article d'abord paru sur a-rebours.fr puis repris dans L'AF2000
La
décision de Vincent Peillon de faire afficher, en cette rentrée 2013,
dans tous les établissements scolaires publics, une « charte de la
laïcité » en 15 points est ce que l'on peut appeler un non événement.
Non événement d'abord parce que ce texte, plutôt modéré, ne reflète pas les convictions profondes du ministre, que manifestait plus clairement son projet de cours de morale civique, repoussé en 2015 (aux calendes grecques ?), ou plus clairement encore ses déclarations violemment anticléricales de 2008 sur l'incompatibilité entre le catholicisme et la liberté et sur la nécessité d'une « religion républicaine ».
Non événement encore parce que les raisons réelles qui rendent nécessaire ce genre de gesticulations autour du thème de la laïcité restent honteusement dans l'ombre : jamais un ministre PS ou UMP n'admettra en effet ce que chacun sait et ce que chaque article de la Charte avoue implicitement (le 12, par exemple, sur la contestation du contenu des programmes ou le 14, sur le port de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse), à savoir que c'est la présence de plus en plus massive et visible de l'Islam, fruit d'une politique d'immigration calamiteuse et d'une instrumentalisation des immigrés par la droite du capital et la gauche compassionnelle, qui oblige aujourd'hui l'oligarchie à tenter de jeter quelques verres d'eau sur l'incendie qu'elle a allumé et entretenu pendant 40 ans.
La troisième raison enfin qui fait de l'affichage de cette charte un non événement est l'unanimisme de la classe politique à l'approuver. Le PS et ses alliés s'en félicitent, l'UDI et l'UMP, par la bouche d'un Borloo, d'une NKM ou d'un Chatel, la soutiennent... Seuls le Front de Gauche et le FN font entendre une note un peu discordante mais c'est pour considérer que Peillon ne va pas assez loin ! Encore un effort M. Le ministre !
La laïcité, tranchante arme de guerre inventée par la République pour arracher les esprits à l'influence de l'Eglise et instaurer une nouvelle légitimité entre 1879 et 1905, accidentellement émoussée après l'union sacrée de 1914 et surtout quand le combat cessa faute de combattants, avec l'aggiornamento catholique d'après Vatican II et l'effondrement de la pratique religieuse des Français de souche à partir des années 60, est aujourd'hui remise en service pour résister à un Islam perçu comme de plus en en plus envahissant.
Et si cette arme n'était pas la bonne ? Si la condition d'une cohabitation entre Français de souche et Néo-Français était dans l'affirmation fière et sans complexe des racines catholiques de la civilisation française, racines que proclament tout notre art, toute notre architecture, toute notre littérature, ainsi que nos mœurs et notre sensibilité ? Il y a hélas fort à parier que ce retour au "logiciel" profond de la France sera impossible tant que prévaudront l'hypocrisie et le déni sur le phénomène de l'immigration, la culture du masochisme national, de la repentance systématique, et les fausses solutions comme cette « charte de la laïcité ».
Non événement d'abord parce que ce texte, plutôt modéré, ne reflète pas les convictions profondes du ministre, que manifestait plus clairement son projet de cours de morale civique, repoussé en 2015 (aux calendes grecques ?), ou plus clairement encore ses déclarations violemment anticléricales de 2008 sur l'incompatibilité entre le catholicisme et la liberté et sur la nécessité d'une « religion républicaine ».
Non événement encore parce que les raisons réelles qui rendent nécessaire ce genre de gesticulations autour du thème de la laïcité restent honteusement dans l'ombre : jamais un ministre PS ou UMP n'admettra en effet ce que chacun sait et ce que chaque article de la Charte avoue implicitement (le 12, par exemple, sur la contestation du contenu des programmes ou le 14, sur le port de tenues manifestant ostensiblement une appartenance religieuse), à savoir que c'est la présence de plus en plus massive et visible de l'Islam, fruit d'une politique d'immigration calamiteuse et d'une instrumentalisation des immigrés par la droite du capital et la gauche compassionnelle, qui oblige aujourd'hui l'oligarchie à tenter de jeter quelques verres d'eau sur l'incendie qu'elle a allumé et entretenu pendant 40 ans.
La troisième raison enfin qui fait de l'affichage de cette charte un non événement est l'unanimisme de la classe politique à l'approuver. Le PS et ses alliés s'en félicitent, l'UDI et l'UMP, par la bouche d'un Borloo, d'une NKM ou d'un Chatel, la soutiennent... Seuls le Front de Gauche et le FN font entendre une note un peu discordante mais c'est pour considérer que Peillon ne va pas assez loin ! Encore un effort M. Le ministre !
La laïcité, tranchante arme de guerre inventée par la République pour arracher les esprits à l'influence de l'Eglise et instaurer une nouvelle légitimité entre 1879 et 1905, accidentellement émoussée après l'union sacrée de 1914 et surtout quand le combat cessa faute de combattants, avec l'aggiornamento catholique d'après Vatican II et l'effondrement de la pratique religieuse des Français de souche à partir des années 60, est aujourd'hui remise en service pour résister à un Islam perçu comme de plus en en plus envahissant.
Et si cette arme n'était pas la bonne ? Si la condition d'une cohabitation entre Français de souche et Néo-Français était dans l'affirmation fière et sans complexe des racines catholiques de la civilisation française, racines que proclament tout notre art, toute notre architecture, toute notre littérature, ainsi que nos mœurs et notre sensibilité ? Il y a hélas fort à parier que ce retour au "logiciel" profond de la France sera impossible tant que prévaudront l'hypocrisie et le déni sur le phénomène de l'immigration, la culture du masochisme national, de la repentance systématique, et les fausses solutions comme cette « charte de la laïcité ».
Stéphane BLANCHONNET http://a-rebours.ouvaton.org/?Politique-Gesticulation_laique
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