lundi 9 mai 2016

Marion Maréchal-Le Pen devant l’Action française : « Le FN est le plus monarchiste des partis français »

Le mouvement royaliste et nationaliste de l’Action française tenait un colloque samedi à Paris. Y sont intervenus la député du Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen et le maire de Béziers Robert Ménard.
Rue de la Croix-Nivert, dans le XVe arrondissement de Paris, la salle est pleine pour le colloque de l’Action française (AF) intitulé « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? » Les jeunes hommes aux cravates fleur-de-lysées se bousculent. Dans les stands, on vends des t-shirt avec une photo de poilu de 14 et la mention « 0% hipster », des briquets « Vive le roi », des CD de Jean-Pax Méfret et des oeuvres de Maurras et de Daudet. On trouve aussi des autocollants que ne renieraient pas les militants de Nuit debout : « A bas la dictature de la finance » ou « Coucou c’est la démocratie » avec un avion lâchant des bombes, et « nike la République ».
« Nous avions invité le ministre Emmanuel Macron, mais il a la meilleure excuse, il est à Orléans pour célébrer Jeanne d’Arc », expliquent les organisateurs. Faute d’Emmanuel Macron et de Jean-Luc Mélenchon, qui a lui aussi refusé l’invitation, c’est Marion Maréchal-Le Pen qui était la grande invitée politique. Elle arrive en baskets, ce qui à le don « d’agacer » certains militants plutôt vieille France. Interrogée par les royalistes, elle s’est dite « relativement sceptique quant à la capacité de rétablir la monarchie héréditaire de droit divin » mais favorable « au régime de la Ve République » tout en louant le « miracle capétien ». La benjamine du Front national est revenue sur ces propos où elle disait être « saoulée » par les « valeurs de la République ». « La France, c’est mon pays, la République est un régime, ce n’est pas à mettre sur le même plan. Je suis lasse, pour le subir systématiquement, de l’invocation des valeurs républicaines comme un réflexe pavlovien qui est une forme de paresse intellectuelle. » « Je dérape régulièrement sur le sol glissant du politiquement correct, ce ne sera pas mon premier, ni mon dernier bleu républicain », a-t-elle ironisé. « La révolution française fait partie de notre histoire. Je prends la France comme un bloc. De Clovis à François Hollande, même si ce n’est pas facile, il faut tout assumer ». Elle a tout de même concédé que « l’essentiel de l’histoire de France s’est faite sous la monarchie ». Elle a évoqué son rapport aux partis politiques, conspués par l’Action française : « Je n’ai pas un attachement total au système des partis, leur dogmatisme en premier lieu. Un parti politique, ce n’est pas une fin en soi, c’est un moyen, je n’ai pas un attachement dynastique à un parti politique ». « Hélas, ça ne sert pas à grand chose d’être élue au Parlement français » dit-elle dans un tonnerre d’applaudissements. [....]
Eugénie Bastié
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