Si la justice ne vient pas mettre un terme à sa campagne, M. Fillon est en situation de rééditer, pour la présidentielle, son exploit de la primaire.
Avec « l’affaire Fillon », la gauche médiatique ne peut contenir sa joie : Fillon est dans les choux, ça y est, il a dégringolé à la troisième place ! Tous les sondages l’attestent.
Certes, pour le moment, l’entreprise de sauvetage de la gauche par disqualification judiciaire de l’adversaire semble fonctionner. En effet, les derniers sondages redonnent des couleurs à la gauche : tous ses candidats montent ! M. Mélenchon campe sur ses 10 % minimum, M. Hamon est passé de rien à 18 % et M. Macron voit sa bulle s’envoler à 20-23 % ! À droite, Mme Le Pen stagne à 25 % et M. Fillon peine à garder ses 20 % (sondage IFOP-Fiducial pour Paris Match, i>Télé et Sud Radio).
Mais voilà : ces sondages qui ravissent la gauche sont faux, tout comme ceux qui vous disaient que M. Juppé serait vainqueur haut la main de la primaire et de la présidentielle. Et M. Fillon, dont les sondages avaient été incapables de prévoir le triomphe à la primaire, était particulièrement qualifié pour les dénoncer lundi, dans sa conférence de presse.
Pourquoi, aujourd’hui comme en novembre, ces sondages sont-ils trompeurs ?
D’abord, en additionnant les scores des trois candidats de gauche – Mélenchon, Hamon et Macron -, on obtient 48 % ! Même le dernier sondage OpinionWay pour Les Échos et Radio Classique, s’il attribue 14 % à Hamon, place Macron à 23 %, pour un même total de 48 % pour les trois.
La gauche à 48 % dans le pays ? Vous y croyez ? Et cela sans tenir compte des petits candidats, Verts, NPA, Poutou et autres, qui nous donneraient une gauche majoritaire à 54 % ! Cela est évidemment impossible : toutes les élections récentes (régionales, européennes, etc.), tous les sondages qualitatifs sur les attentes des Français (immigration, économie, autorité) montrent que l’électorat, à 60 % au moins, est à droite, et vraiment à droite. Ni la mise sur la touche de M. Hollande au profit de ses trois hologrammes Mélenchon, Hamon, Macron, ni l’affaire Fillon n’ont renversé cette tendance lourde de l’opinion vers la droite.
Autre étonnement : M. Fillon s’effondrerait et Mme Le Pen n’enregistrerait aucun gain ? Impossible.
La vérité des sondages, comme toujours, est dans les petites lignes. Et celles-ci nous livrent plusieurs enseignements :
– l’électorat le plus déterminé dans son choix est celui de Mme Le Pen ;
– l’électorat le plus volatil est celui de M. Macron ;
– M. Fillon, au plus fort de la tourmente, bénéficie toujours d’un socle solide, « notamment chez les personnes âgées et l’électorat traditionnel de droite », souligne Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’OpinionWay ;
– 30 % des électeurs n’ont pas fait leur choix, situation inédite à moins de trois mois d’une présidentielle.
– l’électorat le plus volatil est celui de M. Macron ;
– M. Fillon, au plus fort de la tourmente, bénéficie toujours d’un socle solide, « notamment chez les personnes âgées et l’électorat traditionnel de droite », souligne Bruno Jeanbart, directeur général adjoint d’OpinionWay ;
– 30 % des électeurs n’ont pas fait leur choix, situation inédite à moins de trois mois d’une présidentielle.
Avec trois candidats compris entre 20 et 25 %, et compte tenu de la marge d’erreur, les jeux sont en fait très ouverts. Et M. Fillon a montré que, dans un match à trois où il est l’outsider, il était capable de surprendre fortement. En effet, cette configuration rappelle celle de la primaire, avec un candidat diabolisé (Sarkozy-Le Pen) et un candidat porté par le système (Juppé-Macron).
Fort de ses atouts, et des faiblesses de ses adversaires, si la justice ne vient pas mettre un terme à sa campagne, M. Fillon est donc en situation de rééditer, pour la présidentielle, son exploit de la primaire.
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