mardi 21 février 2017

Rencontre Marine Le Pen-président Aoun : les véritables enjeux de ce voyage

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Deux principes sous-tendront la diplomatie active au Levant à laquelle Marine Le Pen souhaite vivement participer.
Les médias ont répété à satiété que Marine Le Pen allait chercher au Liban une reconnaissance internationale… Les enjeux de ce voyage sont beaucoup plus importants.
Parce que Michel Aoun n’est pas n’importe qui, parce que la candidature de Marine Le Pen est en totale rupture avec l’ensemble du système politique qui a permis, orchestré et finalement créé toutes les conditions favorables à l’explosion de l’islamisme en Europe, et particulièrement en France.
Or, l’ex-général Aoun a justement lutté inlassablement, pendant quarante ans, pour la défense d’un Liban indépendant et souverain face aux multiples tentatives d’hégémonie extérieure. De plus, son élection quasi miraculeuse — après pratiquement deux ans de vacance du pouvoir présidentiel — consacre magistralement la formule libanaise de cohabitation islamo-chrétienne et de partage du pouvoir qui exclut et rejette par définition tout islamisme.
Cette rencontre est la préfiguration de ce qui devrait à nouveau exister entre la France et le Liban, et plus encore entre l’Occident et l’Orient pour rejeter efficacement tout terrorisme révolutionnaire islamique.
La deuxième grande thématique du voyage de Marine Le Pen au pays des Cèdres, c’est évidemment le problème des migrants.
Là encore, la convergence de la France et du Liban par rapport au problème des réfugiés est claire : « leur retour obligatoire et dans la dignité dans leur pays d’origine » (pour reprendre les propos du patriarche maronite du Liban Bechara Al-Raï) est la seule possibilité envisageable.
Nul doute que le nouveau président libanais va prendre à bras-le-corps le dossier explosif des 1,2 à 1,4 million de réfugiés syriens au Liban en anticipant et préparant leur retour en Syrie.

Ce sera un des points capitaux de la négociation avec le nouveau pouvoir en Syrie — le régime de Bachar el-Assad ou un autre —, une fois la majorité des villes syriennes libérées de la présence des différentes milices islamistes.
Loin des discours ambiants et délétères d’un certain Occident, cette fermeté libanaise et ce patriotisme inflexible du général Aoun — ainsi que de son allié Samir Geagea, chef des FL (Forces libanaises) — sont évidemment un exemple de taille pour celle qui souhaite incarner, non seulement pour la France mais aussi pour l’Europe, le grand retour des États-nations.
Le renforcement de l’armée libanaise par le développement de la coopération avec l’armée française est un des volets-clés du partenariat que compte mettre en place Marine Le Pen, une fois élue Présidente.
Plus généralement, dans l’esprit de Marine Le Pen, le Liban sera un point d’équilibre vital pour l’apaisement des tensions au Moyen-Orient. Le consensus rare existant entre toutes les communautés libanaises face à la menace islamiste doit être le point de départ de la reconstruction de la paix au Moyen-Orient.
Deux principes sous-tendront la diplomatie active au Levant à laquelle Marine Le Pen souhaite vivement participer.
Tout d’abord, le principe de réciprocité. En effet, la présence de dizaines de millions de musulmans, principalement immigrés de fraîche date, sur notre sol devrait nous permettre d’exiger le respect, la protection et même la promotion des chrétiens en Orient… De même que la volonté et le besoin constants de la Turquie de se rapprocher, au moins économiquement, de l’Europe devraient nous permettre d’exiger d’elle qu’elle cesse immédiatement d’armer les djihadistes massacreurs des chrétiens en Irak et en Syrie…
Ensuite, pour sortir des sempiternels avatars du conflit israélo-palestinien ou israélo-arabe qui, non seulement menacent en permanence de s’étendre au niveau régional voire mondial, mais à présent minent véritablement, de l’intérieur, le lien social et l’unité de nos nations européennes, il est urgent de promouvoir le rôle et la vocation des minorités chrétiennes en Orient en tant que facteur d’apaisement au Levant. C’est un deuxième principe d’action absolument capital.
Les valeurs de liberté, de démocratie, de diffusion du savoir et de l’éducation et, enfin, d’ouverture aux autres que ces minorités chrétiennes ont toujours incarnées et défendues font d’elles le vecteur privilégié de l’instauration et du maintien de la paix au Moyen-Orient.
C’est aussi ce que Marine Le Pen est venue dire à Beyrouth !

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