mardi 6 mars 2018

La crise politique s'étend à toute l'Europe

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Deux grandes secousses ont frappé ces derniers jours les institutions de l'Europe. Elles sanctionnent la pensée unique et singulièrement l'attitude de nos dirigeants, tant nationaux que continentaux, vis-à-vis de la déferlante migratoire.
Les commentaires dominants de la désinformation hexagonale parviennent à en déformer, pourtant, le trait dominant. Ceci s'explique par l'influence très forte et paradoxale dans nos médias de l'idéologie sociale démocrate, en recul dans chacun de nos peuples.
Rétablissons les faits.
D'un côté, en Allemagne, au bout de 5 mois de tractations entre états-majors partisans l'inamovible Mme Merkel vient en effet de mettre au point une nouvelle application de la vieille formule dite Grande Coalition. Mais nul ne saurait prédire sa popularité.
L'Italie, en regard, est entrée dans un processus du même type dont rien ne peut préjuger du résultat. Le Monde en ligne ce 6 mars, déplore ce qu'il appelle une "débâcle des partis modérés, à droite comme à gauche", et note que "rien n’assure le Mouvement 5 étoiles, 'vainqueur incontesté', dixit Le Mondedes législatives italiennes du 4 mars, de parvenir au gouvernement dans les prochaines semaines."
Chez nos amis transalpins en effet, le 6 mars, le ministère italien de l'Intérieur donnait les résultats définitifs. Ils se traduisent par une avance globale en voix et en siège de la Coalition de droite : 17,4 % à la Ligue, qui multiplie son audience par 4, + 14 % à Forza Italia, + 4,3 % à Fratelli d'Italia + 1,3 % à Noi l'Italia, cela fait en tout 37 % des voix pour les droites coalisées. Elles disposeront de 260 députés contre 221 pour ceux qu'on appelle populistes qui n'en recueillent "que" 32,6 %, ce qui est déjà beaucoup trop. Dans un tel contexte le chef de la Ligue Matteo Savini peut déclarer qu'il a "le droit et le devoir" d'aller au gouvernement avec le centre droit c'est-à-dire avec Silvio Berlusconi.

Mais au bout du compte, c'est quand même le mouvement Cinq Étoiles, ce parti hyper-démagogique, au programme flou et fou, qui effectue une percée supérieure dépassant à lui seul 30 % des voix. Fondé par un amuseur public il n'envisage même pas de gouverner le pays. Son mot d'ordre général exprime ce qu'on appelle le dégagisme par un propos d'une grande grossièreté. Et cela résume assez bien le peu de crédit qu'on peut accorder à ses 5 étoiles parfaitement incohérentes. En comparaison, le regretté Coluche, qui allait pourtant jusqu'à traiter son auditoire "d'enfoirés", ferait figure de gentilhomme.
Or, à Rome désormais on peut craindre qu'aucune majorité parlementaire ne soit vraiment possible, ni avec lui, ni contre lui. On parle d'élections anticipées, mais personne ne peut garantir, si l'on retourne aux urnes un résultat meilleur pour le pays.
Question désormais décisive pour toute l'Europe, le dépassement de ce  que Mitterrand semblait considérer, il y a plus de 30 ans, comme le "seuil de tolérance" en matière d'immigration, a déterminé aussi bien la crise qui apparaît en Italie, que celle si difficilement surmontée en Allemagne. Quand on observe les résultats des deux pays en termes de votes on peut comparer les 17,4 % de la Lega au passage en 4 ans de 4,7 à 12,6 % d'Alternative für Deutschland dans des contextes constitutionnels entièrement différents. Ce ne sont plus seulement les pays d'Europe centrale et balkanique, ce sont de larges secteurs d'opinion au sein des grands États fondateurs de l'Union européenne qui en répudient l'idéologie dominante. Ceci se manifeste particulièrement depuis le si malencontreux "wir schaffen das" de Mme Merkel, ouvrant la porte au flux migratoire le 31 août 2015 et accélérant ainsi la crise qui s'approfondit et s'étend à tout le Continent.
JG Malliarakis

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