La tirade de Francis Blanche dans le film de Georges Lautner La Grande Sauterelle (avec la non moins regrettée Mireille Darc) est restée célèbre: «un jour j’ai pris une cuite à San Cristobal elle a duré sept ans. » Les électeurs aussi se réveillent parfois (souvent) avec la gueule de bois du fait de leur mauvais choix qui impacte leur vie quotidienne pour de longues années. Bruno Gollnisch restait dans la référence au monde (des) hispanophone(s) avec ce tweet posté hier : « Après la candidature de Manuel Valls à Barcelone, Anne Hidalgo pourrait peut-être se présenter à San Fernando, et laisser Paris respirer un peu ?…» M. Valls, naturalisé français à l’âge de 20 ans, a officialisé en effet mardi sa candidature à la Mairie de Barcelone pour défendre le projet d’« une ville globale et ouverte sur le monde »…comme c’est original! Vivre et travailler au pays? L’ex Premier ministre de François Hollande, profondément impopulaire sous nos latitudes, privé de l’espace politique social-démocrate-européiste qui a été préempté par Emmanuel Macron et ses marcheurs, part donc tenter sa chance ailleurs, dans la capitale catalane qui l’a vu naître. Il brillait déjà par son absence à l’assemblée nationale où il avait été réélu l’année dernière, de manière très contestée et d’une très courte tête, face à la candidate de LFI Farida Amrani dans sa circonscription d’Evry et de Corbeil.
Sur France inter, les gauchistes de service n’ont pas manqué d’ironiser sur l’annonce de cette seconde carrière de Manuel Valls. La comique/animatrice/journaliste Charline Vanhoenacker, grimée en danseuse caricaturale de flamenco pour incarner la nouvelle compagne de l’ex Premier ministre – la richissime Susana Gallardo, héritière des laboratoires pharmaceutiques espagnols Almirall -, faisait dire à cette dernière: « Je suis tellement soulagée que Manuel soit candidat à Barcelone, je n’avais pas du tout envie de vivre à Evry . Evry, non ! Y a pas de assez de blancos ». Une référence aux propos qui furent beaucoup reprochés à M. Valls par ses adversaires de gauche, lorsqu’en en 2009, alors maire d’Evry, il avait au cours d’une promenade avec un de ses collaborateurs, scène filmée par la télévision, demandé (pas assez) discrètement à celui-ci – pour une question de standing ? , pour masquer le grand remplacement? – d’avoir autour de lui plus « de blancs, de whites, de blancos. »
Blancos qui ne sont pas toujours à la fête dans les hauts lieux du vivre ensemble, n’en déplaisent aux chroniqueurs de France inter. La polémique zemmourienne a été ainsi remplacé ces dernières heures par les très nombreuses réactions devant le clip mêlant musique et récit fictionnel du rappeur de Noisy-le-Grand d’origine camerounaise Nick Conrad, intitulé Pendez les blancs (PLB) . Un blanc est bel et bien pendu dans ce court-métrage après avoir été violenté et humilié. Les paroles sont à l’avenant: « Je rentre dans des crèches je tue des bébés blancs, attrapez-les vite et pendez leurs parents, écartelez-les pour passer le temps, divertir les enfants noirs de tout âge petits et grands…» Ce clip mis en ligne mi-septembre sur internet (supprimée de YouTube depuis) a été dénoncé en premier par le député RN Gilbert Collard, suivi par son collègue LR Bruno Retailleau. De LFI à Gérard Collomb en passant par la Licra, toute la classe politique a ensuite embrayé pour dénoncer des propos abjects, haineux, écœurants… Le parquet de Paris a ouvert hier une enquête pour provocation publique à la commission d’un crime ou d’un délit.
Ce clip pose en tout cas la question bien réelle de ce qui est permis de dire ou de montrer sous l’angle de la fiction. Il ne saurait être question en effet dans ce cadre d’assimiler systématiquement un auteur ou un acteur à l’histoire qu’il raconte, de les confondre avec les propos ou les turpitudes des personnages qu’ils mettent en scène… A fortiori quand l’auteur en question, au nom justement de la fiction, revendique une opposition complète entre les idées, les valeurs qui sont les siennes et le récit qu’il narre.
C’est cette vérité-là que Nick Conrad, qui dit jouer ici (sans ambiguïté ?) « un personnage de raciste», met en avant pour se justifier sur le site de RTL , face à l’émotion suscitée par le réalisme très violent de son clip: « 80% des gens de l’équipe du clip sont des blancs. » « Mes amis blancs me soutiennent». «Un raciste un vrai pour de vrai ne peut pas se vanter de prendre le micro et dire des choses abominables. »
«En disant pendez les blancs » poursuit-il, « on est dans la provocation, c’est vrai.» Mais ce discours « n’est pas un appel à la haine » , c’est « une fiction qui montre des choses qui, du début à la fin, sont vraiment arrivées au peuple noir, tous les éléments qui sont cités dans le morceau, un à un, ont vraiment touché et marqué le peuple noir dans sa chair. » À travers PLB, il s’agit d’ «interpeller, toucher les gens. Nous restons des humains, d’un côté comme de l’autre. »
« Ce morceau est plus profond qu’il n’y paraît » indique encore le rappeur de Noisy-le-Grand. « Je ne peux pas renier ce que j’ai écrit, ça touche le racisme, c’est la beauté de ce morceau, ça reste de l’art ». Un art qui emprunte à l’inversion des rôles entre tortionnaires blancs et victimes noirs souligne RTL qui pointe une scène de ce clip ou « deux noirs – dont le rappeur – font mordre le trottoir à leur victime blanche pour ensuite écraser sa tête avec un grand coup de pied derrière le crâne. Une scène qui fait évidemment référence au film American History X, sur les néonazis aux États-Unis qui font subir la même chose à un noir. » La pendaison, ajouterons-nous, renvoie aussi très clairement au lynchage de noirs dans les Etats du sud des Etats-Unis avant-guerre, thème de la la célèbre chanson Strange fruit de Billie Hollyday, écrite à la fin des années 30 (« southern trees bear a strange fruit…»).
« Moi aussi dans ma vie il m’a été donné de voir des scènes choquantes » a encore déclaré le rappeur, en prenant en exemple les peintures d’Eugène Delacroix au Louvre »! A tout prendre, parions que nos compatriotes sont moins choqués par la contemplation de La mort de Sardanapale et la vision des esclaves blanches de son harem assassinées sur le lit de leur maître acculé au suicide, que par le clip de ce monsieur…A chacun ses appétences et ses références… Mais Nick Conrad explique que « le rap est né dans le ghetto, il a pour mission de dénoncer les choses. Un artiste a pour but de s’inspirer du monde pour dénoncer, que ça plaise ou non. C’est l’essence même du rap. En France plus qu’ailleurs, on a du mal avec la vérité. »
En France on a surtout du mal a accepter de voir débarquer dans l’espace public des appels à la haine raciale qui sont pour le coup très fréquents dans toute une frange du rap aux Etats-Unis ou la question sociale est très racialisée. En France, nos élites ont aussi du mal à accepter cette vérité, à savoir que la racisme antiblanc, n’en déplaisent aux hypocrites de la gauche soumise clientiéliste, à la nébuleuse socialo-trotsko-bobo, est une incontestable réalité. La grande majorité des Français de souche européenne vivant dans des quartiers très pluriels ou dans des banlieues où ils sont minoritaires, en ont fait l’expérience.
Marine l’a tweeté, « alors que de nombreux compatriotes subissent un racisme anti-Blanc dont aucun expert autoproclamé ni média ne parle, cette provocation ne doit pas rester impunie. Il n’y a rien d’artistique dans ce qui est purement et simplement un appel à la haine et au meurtre ! ». Le sénateur RN des bouches-du-Rhône Stéphane Ravier l’a souligné pareillement: «Dans des quartiers, le Blanc est une cible, comme le flic ou le pompier. Mais Rokhaya Diallo et autres spécialistes de l’antiracisme à but lucratif et à sens unique vont nous dire que le racisme anti-Blancs n’existe pas ?»
Le racisme antiblanc est même constitutif des agressions violentes en constante augmentation sur notre sol. Et cette réalité-là vaut aussi pour les autres pays européens touchés par l’immigration massive. Bref, le clip de Nick Conrad n’aurait pas tant choqué s’il ne renvoyait pas à une violence à connotation raciale perçue comme une menace bien réelle et grandissante.
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