Entre Anne Hidalgo et les écolos, l’idylle parisienne n’aura même pas duré le temps d’un été, le groupe EELV exigeant la démission de Christophe Girard, homosexuel de l’espèce engagée et maire-adjoint à la Culture, pour ses liens avec l’écrivain Gabriel Matzneff, visé par une enquête pour « viol sur mineur ».
Qu’est-il exactement reproché à cet ancien proche de Pierre Bergé, lui même très proche du défunt couturier Yves Saint Laurent ? D’avoir, entre 1986 et 1987, en tant que secrétaire général de cette institution de la haute couture française, réglé les frais d’hébergement de l’écrivain, à l’hôtel Ravanne, à Paris. Ce dernier, interrogé par les journalistes du New York Times, cite ces mots de Christophe Girard : « Nous nous occupons de tous, les repas, tout… Pour nous, c’est une goutte d’eau, ce n’est rien, nous vous aimons beaucoup. »
Le problème, c’est que cette villégiature de luxe permettait, semble-t-il, à Gabriel Matzneff d’abriter ses amours illicites avec Vanessa Springora, alors âgée de quatorze ans. Ce qu’elle raconte par ailleurs dans son livre Le Consentement, sorti en 2020 et cause de l’actuel scandale. Nonobstant, on remarquera que, dès 1993, son amant narrait déjà la même histoire, dans un autre livre : La Prunelle de mes yeux.
Du coup, Christophe Girard s’insurge maintenant d’être accusé de complicité de pédophilie. Invité, ce 22 juillet, par Pascale Clark sur Europe 1, il affirme que la mère de Vanessa Springora, elle même grande lectrice de son possible gendre, était parfaitement au courant de ces amours singulières. Et le même d’évoquer « la responsabilité des parents ». Bref, tout fout le camp, même la famille…
Devant une Pascale Clark manifestement peu réceptive, il tente alors de se justifier. Ses premières années de militantisme homosexuel à San Francisco. Son engagement contre le SIDA. Ses luttes contre les discriminations. D’où ce cri du cœur, lorsque évoquant ces nouveaux activistes : « Leurs combats sont fondés sur nos combats ! »
Seulement voilà, cher Christophe Girard, les jeunes ne respectent plus rien ni personne et encore moins les vieux. Voilà qui n’est pas nouveau, le général Bigeard dressait déjà pareil constat au siècle dernier. Et notre homme de s’alarmer de cette « justice des réseaux sociaux » qui n’est pas sans rappeler les « tribunaux révolutionnaires » de la Terreur. Là, ce n’est plus Marcel Bigeard mais Jean Raspail !
En revanche, Pascale Clark, pour une fois, parle d’or, lorsque demandant, à propos des frasques de Gabriel Matzneff : « Mais comment ne pouvait-on pas savoir ? » La vérité, mais que ne peut avouer Christophe Girard, c’est que tout le monde savait – enfin, tout le monde, la petite République des Lettres, entendons-nous – et que personne, dans ce demi-monde de l’entre-soi, n’ignorait les écrits d’un Daniel Cohn-Bendit relatifs à ces enfants de cinq ans venant jouer dans sa braguette.
Pas de chance, les temps ont changé. À l’hédonisme de naguère a succédé le puritanisme ambiant et l’heure est plus propice au repentir et à la ceinture de silice qu’à jouir sans entraves. Celui qui doit bien rire, c’est Laurent Fabius, jadis persécuté par Act Up et autres ligues de vertu homosexuelles pour complicité présumée dans le drame du sang contaminé, jusqu’à lui interdire tout espoir d’un retour en politique.
C’est ainsi, les temps changent et, en matière d’hystérie médiatique, force est d’avouer que les homosexuels d’hier sont en train de se faire damer le pion par les féministes d’aujourd’hui. Comme si ces gens avaient toujours eu un problème avec les nénettes, s’empresseront d’ajouter les mauvais esprits.
PS : Dernière minute, Christophe Girard a finalement démissionné de son poste de maire-adjoint, sous l’aimable pression des élus écologistes du Conseil de Paris.
Nicolas Gauthier
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