Quand le RN a un très bon candidat, un candidat qui s’investit pour sa ville, sans compter son temps, qui occupe le terrain, qui est capable de faire travailler militants et sympathisants en équipe, sans sectarisme, et quand ce candidat tient un discours clairement de droite, il gagne. Telle est la leçon de la brillantissime élection de Louis Aliot à Perpignan.
Aliot affrontait un maire sortant LR. Toutes les autres listes s’étaient désistées pour ce dernier. Sur le papier, le front républicain était parfait, et cela aurait dû se traduire par une défaite du député RN des Pyrénées-Orientales. Au premier tour, Aliot avait recueilli 35,7 % des voix : cela représentait certes le double des voix de son rival, Jean-Marc Pujol (18,4 %). Mais le candidat RN devait gagner encore plus de 15 % des voix, alors qu’il ne disposait d’aucune réserve. La marche était théoriquement infranchissable.
Au cours de la journée, quand les indicateurs sur le taux d’abstention ont montré qu’à Perpignan les électeurs étaient davantage mobilisés qu’au premier tour, et bien davantage que dans le reste du pays, les « progressistes » et « républicains » de tout poil ont cru que c’était gagné : l’appel à la mobilisation contre Aliot, relayé en boucle, avait fini par ébranler le corps électoral… Or ce surcroît de votants lui a au contraire profité, et il a finalement réussi à attirer 18 % de bulletins de vote supplémentaires.
On se doutait que l’impopularité de Pujol était très forte. On savait que le « front républicain » avait du plomb dans l’aile. On sentait que la dynamique était du côté d’Aliot. Mais l’orchestration médiatique hostile était impressionnante. Les manifestations « antifas » locales se succédaient, comme les prises de position, sur le petit écran. Le moindre gratteur de guitare se croyait obligé d’y aller de son couplet « No pasarán ! » devant les micros complaisants.
Or le résultat est sans équivoque. Il est en outre parfaitement en ligne avec ce prétendu faux sondage du 16 juin qui donnait Aliot vainqueur avec 54 % des voix : il a recueilli 53,1 % des suffrages. Non seulement le « sondage de la fachosphère », comme l’appelaient avec mépris le Midi Libre ou La Dépêche du Midi du 19 juin, se révèle exact, mais il avait donné, douze jours à l’avance, les résultats conformes à ceux sortis des urnes, à 0,9 % près ! Qui dit mieux ?
« Un front républicain qui est une escroquerie »
Louis Aliot aurait aujourd’hui cent bonnes raisons pour brocarder ses adversaires politiques, les journalistes mainstream, les innombrables associations « démocrates et républicaines » et tous les oiseaux de mauvais augure qui lui prédisaient un échec cuisant.
Le nouveau maire n’a pas joué les revanchards : « C’est une victoire d’une équipe et de militants pour que cesse un système qui a duré trop longtemps. » Il a remercié « ceux qui ont contribué à démolir le mur de l’injustice, le mur des inégalités et le mur du mensonge ». « Nous avons eu à faire à un front républicain qui est une escroquerie. Ce soir, les Catalans disent que les murs sont faits pour être abattus… »
Pour tenter de minimiser cette victoire, les mêmes médias mainstream expliquent à présent que l’étiquette politique ne figurait pas sur les affiches électorales d’Aliot. Les électeurs auraient été abusés, en quelque sorte ? Mais il fallait être sourd et aveugle pour ignorer l’orientation politique du candidat et futur vainqueur.
Francis Bergeron
Article paru dans Présent daté du 29 juin 2020
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