L'étiquette de droite n'est revendiquée à nouveau en France que depuis une date assez récente, alors même que presque la moitié de l'électorat s'y réfère. Le mot aura été péjoratif pendant des décennies. Et, de toutes manières, il recouvre une grande variété d'idées. Or, pour la plupart, leurs défenseurs respectifs ont toujours exprimé des réticences face à la nécessaire coalition de toutes les forces qui s'opposent à la gauche.
La vie était définie par Charcot comme l'ensemble des forces qui s'opposent à la mort : contre la gauche, les droites devraient le comprendre.
Dans ma présentation des textes de Chateaubriand rassemblés sous le titre "Le Moment conservateur", je crois avoir démontré que depuis la rupture, en 1824, entre l'auteur des Mémoires d'Outre Tombe et le grand politique reconstructeur méconnu qu'était Villèle, – lequel parvint à gouverner la France de 1821 à 1828 – deux familles très différentes de droitiers se sont toujours opposées. Elles ne se sont pratiquement jamais réconciliées, la droite littéraire ne trouvant jamais d'entente avec la droite gestionnaire.
On peut évidemment toujours tirer dans des sens contradictoires certains faits isolés. Par exemple la victoire d'Hidalgo à Paris s'explique en partie, certes, par sa récupération de l'utopie écologiste dans la seule ville de France où la majorité des électeurs ne possèdent pas de voitures et peuvent s'en passer.
Mais on doit aussi noter qu'elle n'a pas bougé d'un pouce quant à son ouverture et son alliance avec les staliniens : tout au long de son discours triomphal on pouvait voir, juste derrière elle, le camarade Brossat, souriant. Il n'avait interrompu sa participation au pouvoir municipal en 2019 que le temps d'une campagne européenne comme tête de liste nationale du PCF.
L'alliance de l'extrême gauche avec les gardes verts est réalisée à la base : avec la CGT et Sud-Solidaires, nuisances permanentes de l'économie et de la société française.
Et le parti socialiste, mais aussi le grand orient de France, ne perdent jamais une occasion d'unifier l'ensemble de ces forces.
La première leçon à rappeler, pour clore d'une certaine manière notre observation du résultat de ce scrutin, renvoie à la supériorité ordinaire et constante de l'union sur la division.
Si l'on peut blâmer Madame Buzyn c'est d'abord pour son rôle qui, de bout en bout à tendu, depuis son entrée en lice de février jusqu'au soir du deuxième tour, à la division de l'opposition municipale. La sanction juste a consisté à l'éliminer, elle mais aussi son colistier Guérini, délégué national du parti En Marche qui ne comptera pas un seul conseiller de Paris.
Si l'on doit reconnaître au contraire au moins un mérite principal à Rachida Dati, c'est d'avoir entrepris à reconstruire l'union. Elle partait hélas de très loin, dans un camp dévasté après les contre performances de la candidature Fillon de 2017 et, peut-être plus grave encore, de la campagne Bellamy de 2019.
Au lendemain du verdict de première instance du 29 juin, rendu de manière unilatérale par la magistrature syndiquée, tout le monde a sans doute compris la scène totale de l'opération montée en 2017 pour empêcher au dernier moment la victoire de la droite et de son programme de redressement français.
Je renvoie ceux qui en douteraient au remarquable entretien de Me Antonin Lévy interrogé, sans complaisance, par Ruth Elkrief[1]: par son outrance même et par sa violence, par sa solidarité avec le soi-disant Parquet national financier – invention et instrument du pouvoir socialiste dont il faut abolir l'excroissance, – le jugement de 162 pages a parfaitement réussi à démontrer où il puise sa logique tordue, et à le faire comprendre précisément à toutes les droites.
Or, jusque-là les droites remuglaient leurs amertumes et remâchaient leurs querelles, avivées par la double défaite de 2017. A cet égard il est révélateur de mesurer combien efficaces s'étaient développées les campagnes insidieuses des gauches, aussi bien des journalistes du Monde que celles des gros médias audiovisuels.
On peut espérer que désormais les forces d'opposition sauront se rapprocher et reprendre courage face au retour des utopies destructrices, qu'elles soient socialistes ou écologistes, anarchistes ou étatistes, transgenres ou transfrontières.
JG Malliarakis
[1] cf. sur le site de BFMTV "Ruth Elkrief – Lundi 29 Juin 2020 Ruth Elkrief reçoit Antonin Lévy, avocat de François Fillon, Laurence Tubiana, etc." durée 48 mn.
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