Question de lucidité et de volonté uniquement…
La grande question du moment pour l’État dont le chef démagogue a fait preuve, ces derniers mois, d’une inconséquente largesse politique supposée voler au secours économique de ses citoyens-contributeurs, est de savoir comment il va éponger la dette publique. Celle-ci a atteint des montants faramineux, représentant, à ce jour, 121 % du PIB.
La crise du Covid-19 a bon dos ! Elle permet de faire passer cette dette comme inévitable et salutaire, alors qu’elle ne fait qu’ajouter et amalgamer les dettes accumulées récemment, au prétexte d’une crise sanitaire gérée avec incompétence et malhonnêteté, avec celles, plus anciennes, accumulées par mauvaise gestion publique et choix idéologiques antifrançais.
Il était facile, pour Macron, de se travestir en commandant en chef d’une guerre des mots et des nerfs, davantage médiatique que sanitaire et dont l’unique champ de bataille, théâtre d’opérations sans guerriers, a été un hôpital militaire de fortune monté à la hâte dans l’est de la France, le temps d’une interview présidentielle. On sait, maintenant, que les norias de TGV mises en scène pour évacuer quelques malades du « front de l’Est » étaient aussi coûteuses qu’inutiles. Cette anecdote est significative de la légèreté de l’équipe au pouvoir.
Il était aussi facile d’égrener à une population confinée devant son téléviseur des nouvelles rassurantes qui n’engageaient que leurs impôts à venir : chômage partiel avec interdiction dogmatique pour les entreprises de licencier, annulation de charges, prêts garantis, aides aux secteurs impactés, etc. Cela permettait d’entretenir une illusion de discipline et d’adhésion collective aux interdits et obligations stupides et contre-productifs. Ainsi, les millions de papiers de sortie imprimés sont un exemple aberrant de ce qu’on parvient à imposer à une population soumise.
Or, cette libéralité sans contrepartie a un coût exorbitant, non évalué car la priorité a été donnée à la communication politique. On imagine quelques fonctionnaires comptables s’arracher les cheveux au fil des annonces, anticipant les conséquences de promesses qui affolaient l’aiguille du compteur général de la dette.
Nul besoin d’avoir fait l’ENA pour comprendre que ce qui sortait des poches des Français via le distributeur automatique de l’État devrait être compensé par des rentrées d’argent public. Or, le déconfinement se révèle chaotique, faute de cohérence d’ensemble, inadapté à la réalité sanitaire du pays et, finalement, inappliqué par des catégories rebelles de la population qui défient en permanence « le pouvoir », lequel faillit à tous ses « devoirs ». De plus, pour relancer l’économie après trois mois d’improductivité, on a donné, par démagogie, la priorité absolue aux congés d’été au profit du seul secteur de l’hôtellerie et du tourisme.
Too big to fail, disait-on des banques en faillite en 2008. Too fat to fail, pourrait-on dire aujourd’hui des États grassouillets comme celui de la France, qui augmente les revenus de ses hauts fonctionnaires en pleine crise économique sans rogner sur son train de vie somptuaire et déficitaire. Au petit peuple besogneux de trimer pour remplir les caisses publiques. Pourtant, l’équation est impossible quand le nombre d’improductifs, soit légitimes comme nos retraités et compatriotes dans le besoin, soit illégitimes comme les très nombreux tricheurs et parasites sociaux de France et d’ailleurs, pèsent plus lourd que la masse des productifs contribuables.
La presse économique rapporte que « l’État réfléchit à différentes options », qui se ramènent toutes à augmenter des taxes directes et indirectes ou à en créer de nouvelles. C’est le concept général qui pose problème, alors que le peuple français est extorqué depuis des décennies par une nébuleuse de taxes, directes et indirectes, qui alimentent des causes gauchistes qu’il ne soutient pas.
Pourtant, on connaît une source possible et rapide de recouvrement de la dette publique. Elle a été déjà évoquée ici et ailleurs, mais personne ne semble s’en émouvoir : la gigantesque fraude sociale, avec d’autres fromages nourriciers de la République, représente des dizaines de milliards d’euros – sans compter les effets induits par la mise au travail des tricheurs. Cette mesure de réelle utilité publique ne dépend que de la volonté des dirigeants. On pourrait, d’ailleurs, solliciter le très efficace cost killer Carlos Ghosn, qui serait peut-être prêt à discuter d’un arrangement sous forme de consultance avec l’État pour apurer la dette et le différend qui les oppose.
Question de lucidité et de volonté uniquement, qui font tant défaut à la France d’aujourd’hui.
Jean-Michel Lavoizard
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