Être serf au Moyen-Âge :
Il était fréquent de voir au "Moyen-Age" des hommes libres se faire serfs. De nombreux cas au VIIIe siècle, alors que des dispositions furent prises pour sa diminution. Pour s'en convaincre, il suffit de consulter le tableau de l'historien Fustel de Coulanges, dans "les transformations de la Royauté ", livre IV ch.83, citant de nombreux exemples... N'oublions pas encore une fois que c'était un échange de services; protection contre nourriture entre seigneurs et paysans, seule condition de survie pour les deux contractants. Le paysan est d'abord un propriétaire. Il est le "tenancier" du seigneur. Ecoutons Louis Dimier :"Le serf vit de la terre à laquelle il est fixé. Il en vit non par voie de salaire, mais de récolte. L'usufruit de cette terre est à lui, le fonds seul restant au seigneur. Ainsi le serf (chose capitale) n'est pas tâcheron, mais fermier, et, par l'effet de la fixité, fermier perpétuel…Tout ce qu'on sait de positif sur l'existence des serfs atteste l'aisance et la prospérité. Pas un texte tiré des documents de fait, pas un mot ne signifie, n'autorise à prétendre qu'aucune sorte de misère matérielle ait été le partage de cette condition."(Les préjugés ennemis de l'histoire de France p163-164).
Toutes ces citations montrent la différence séparant la condition du serf avec celle de l'esclave antique. Retif de la Bretonne écrivait :"Les habitants étaient possesseurs de leur « finage » presque entier; chacun cultivait ses terres, avait des bestiaux en proportion de ses fourrages et des engrais dont il avait besoin". Le résultat de cette prospérité est l'épargne. L'épargne entrainant la propriété, souvent le rachat des charges et l'élévation sociale. On pouvait devenir plus riche que le seigneur où être serf de serf.
Ecoutons encore Louis Dimier :"Rien n'est commun au Moyen-Age comme le cas du serf propriétaire : usufruitier seulement des terres de son seigneur, il tient d'autres terres en son propre. Voilà ce que recueille du régime de servage celui qu'on en croit la victime."(Les préjugés ennemis de l'histoire de France)...
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