mercredi 9 septembre 2020

Tests du Covid-19 : des laboratoires saturés de demandes, la stratégie de dépistage en péril

 test-tube-5065425_960_720-845x475.jpg

Vous avez sans doute, dans vous entourage, un ami divorcé qui, une fois libre, a reconvolé avec une femme qui était, à peu de choses près, le clone de la première ; et, bien sûr, ça n’a pas mieux marché. On appelle ça le syndrome de la répétition de l’erreur, que l’on retrouve aussi dans le domaine professionnel, mais plus encore dans l’action gouvernementale. Car en matière de tests PCR, nous y sommes en plein.

Au début de l’épidémie, nous aurions dû les utiliser massivement, et ce, d’autant plus que la France est un des pays qui comptent le plus d’appareils pour les réaliser : dans les CHU, les INSERM, les INRIA, les gros laboratoires privés, sans oublier les vétérinaires… toutes structures qui étaient disposées à monter vite et bien à l’assaut du Covid-19.

C’était sans compter avec les brillants esprits du ministère de la Santé qui, méfiants comme des douaniers, ne daignèrent mettre leur estampille que sur un petit nombre de machines, tout en limitant le nombre de professionnels déclarés aptes à l’intervention chirurgicale majeure que constitue l’introduction d’un écouvillon dans une narine.

C’est ainsi qu’en battant simplement le rappel de toutes les machines locales, l’institut marseillais du Pr Raoult a eu des mois d’avance sur le reste de la France, se permettant – insupportable provocation – d’éviter plus de décès que partout ailleurs, à commencer par l’Île-de-France…

Aujourd’hui, c’est virage lof pour lof pour les tests : open bar pour tous, partout, sans prescription, remboursé à 100 % avec, bien évidemment, des files d’attente de plusieurs centaines de mètres devant les structures qui les pratiquent. À côté d’un bon contingent d’hypochondriaques anxieux (pléonasme), on y trouve pêle-mêle des gens symptomatiques adressés par leurs médecins, mais aussi ceux qui doivent être hospitalisés ou entrer en EHPAD ou prendre l’avion sous 72 heures ou dont l’employeur l’exige, souvent sans plus de pertinence que le certificat de « non contre-indication à la pratique du jeu d’échecs » demandé à un de mes confrères pour un enfant de 9 ans…

Mais devant l’affluence, les résultats des test PCR se font parfois attendre plus d’une semaine, alors qu’on s’accorde à penser que c’est entre quatre jours avant et six jours après le début des symptômes que le risque de transmission est maximal. C’est certainement une grande satisfaction d’apprendre qu’on a été contagieux quand on ne l’est plus, mais ça ne fait pas avancer beaucoup le Schmilblick…

Sans l’avouer, mais probablement dans le but de permettre aux laboratoires de hiérarchiser les urgences, le ministère de la Santé vient de mettre en ligne un questionnaire préalable où le demandeur précise ses motifs. On lui souhaite un succès au moins égal à celui de l’application StopCovid

Richard Hanlet

https://www.bvoltaire.fr/tests-du-covid-19-des-laboratoires-satures-de-demandes-la-strategie-de-depistage-en-peril/

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire