Arnaud Raffard de Brienne
Avec près de 300 000 commerces en difficulté dont une bonne partie ne pourra échapper à la faillite, une dégradation accélérée des dépenses publiques, un chômage (officiel) en voie de repasser le seuil symbolique des 10%, un endettement surpassant tous les records – les prêts non remboursés pourraient atteindre 1 400 milliards d’euros en 2021 –, les Bourses reprennent des couleurs, le CAC 40 progresse et Wall Street connait des journées de folie. L’économie financière, dopée aux injections massives de liquidités, se moque bien de l’économie réelle au bord du collapsus. Mais les grands gagnants, au moins à titre personnel pour le moment, sont les dirigeants des multinationales américaines de chimie pharmaceutique engagées dans une course au vaccin contre la Covid-19 dont les enjeux financiers s’avèrent colossaux et sans commune mesure avec toute autre découverte pharmaceutique. Dans les rêves les plus fous de leurs dirigeants, ce serait un ou plusieurs vaccins par an pour l’ensemble de la population mondiale. L’affaire se compte en centaines et même milliers de milliards.
Au moins deux grands gagnants chez Pfizer
Le 9 novembre, Le laboratoire Pfizer annonçait un vaccin efficace à 90 % sur une période d’observation… d’une semaine. Le jour même, ni la veille, ni le lendemain, son PDG, Albert Bourla revendait la plupart de ses actions du groupe pour un montant de 5,6 millions de dollars d’actions. Bel opportunisme décomplexé pour cet immigrant juif grec au parcours vertigineux au sein du groupe Pfizer sur lequel Benyamin Netanyahou, premier ministre, approché pour une offre commerciale, ne tarit pas d’éloges « Albert Bourla est très fier de ses origines juives de Salonique et des excellentes relations entre Israël et la Grèce ».
Sa vice-présidente et coreligionnaire, Sally Susman, profitait de l’effet d’aubaine pour revendre, le même jour, 43 622 actions pour une valeur de 1,8 million de dollars. On peut quand même s’étonner et surtout s’inquiéter de cette précipitation alors que l’on imagine qu’avec un rien de patience, un vaccin finalisé et commercialisé à plusieurs centaines de millions de doses aurait pu entrainer le titre vers des sommets. Cette précipitation ne signe-t-elle pas l’aveu d’un inquiétante partie de poker planétaire à l’issue très incertaine ?
Moderna expérimentait un vaccin début mars dernier
Question opportunisme, Stéphane Bancel, PDG de Moderna Therapeutics n’a certes rien à leur envier. Bien qu’ayant acquis, surtout depuis mars dernier, une fortune de 2,9 milliards de dollars, ce chanceux patron n’en a pas moins bénéficié d’une aide gouvernementale de 483 millions de dollars. Mais le plus incroyable ne se situe pas là. En janvier dernier, alors qu’il se trouvait à Davos, au Forum économique mondial 2020, en relation avec le National Health et en compagnie de tout le gratin dirigeant du monde et alors même que les cas d’infection au Covid-19 se faisaient rares, il reçut l’intuition, l’illumination même, que ce virus tournerait rapidement en pandémie. Son entreprise conçut un vaccin en quarante-deux jours et à mi-mars, avant même tout confinement – il débuta le 17 mars en France – ses chercheurs vaccinaient déjà quarante-cinq volontaires. Voyance, médiumnité ou plus prosaïquement combine de haute volée ?
Plus récemment, le 16 novembre, énième épisode de la guerre commerciale et financière actuelle, le laboratoire Moderna annonçait une efficacité vaccinale à 94,50%, avec l’évidente volonté de surpasser Pfizer et ses 90%.
Ces vaccins élaborés à la hâte, selon une technologie insuffisamment maitrisée, celle de l’ARN Messager, interférant dans l’ADN des vaccinés, ont été entièrement modélisés sur ordinateur, en 3 D, sans que jamais les chercheurs n’aient approché ni de loin, ni de près le virus.
Article paru dans le quotidien Présent cliquez là
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