La population européenne actuelle était jusqu'à présent considérée comme l'héritière de deux grandes populations ancestrales d'une part : une population de chasseurs-cueilleurs répandue très tôt dans toute l'Europe occidentale, il y a environ 45 000 ans, et d'autre part une population de « fermiers » arrivés du Proche-Orient il y a environ 8 000 ou 9000 ans (les Européens du Nord ayant davantage d'ancêtres chasseurs-cueilleurs, les Européens du Sud davantage d'ancêtres agriculteurs). Mais voici qu'en séquençant les génomes d'un agriculteur ayant vécu il y a 7 000 ans dans l'Allemagne actuelle et de huit chasseurs-cueilleurs qui vivaient il y a 8 000 ans en Suède et au Luxembourg, une équipe internationale dirigée par Iosif Lazardis, de l’École de médecine de l'Université de Harvard, vient de découvrir une troisième population ancestrale des Européens. La comparaison de ces génomes avec ceux de 2 345 hommes contemporains a en effet révélé l'existence d'une troisième branche, nord-eurasiatique, apparentée aux Sibériens du paléolithique supérieur. Cette population aurait également apporté sa contribution au patrimoine génétique des tribus qui ont traversé le détroit de Behring pour rejoindre le continent américain il y a environ 15 000 ans. La proportion d'ancêtres nord-eurasiens ne dépasserait pas 20 % dans toute l'Europe, mais on la retrouve un peu partout, y compris en Angleterre et chez certaines populations du Caucase et du Proche-Orient. Ce que l'on ignore encore, c'est quand ces Nord-Eurasiens sont arrivés en Europe, et d'où ils provenaient exactement.
Source : Nature, 18 septembre 2014.
via éléments N°156
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