Comme de nombreux films à succès, le confinement 2 est moins réussi que le premier. D’après un sondage IFOP, les Français n’ont plus le cœur à l’ouvrage. Déprimés, désobéissants, grognons… L’avalanche de pourcentages comparatifs montre un effondrement du moral des Français et un accroissement du non-respect des règles fixées par l’évangile du confiné. « De chez toi tu ne t’éloigneras pas. » 60 % avouent avoir transgressé ce commandement durant la première semaine. On batifole, on folâtre, on s’aventure en des contrées interdites deux fois plus souvent que lors du premier épisode. L’ex-confiné pur et dur vit son printemps au mois de novembre. Pâques en prison, Noël en caleçon. Avec dame Covid, de nouveaux dictons apparaissent.
Malgré ces quelques échappées du domicile, le citoyen déprime. Au sondeur, il a confié son anxiété (+7 %), ses troubles du sommeil (+ 6 %), ses dépressions (+3 %), sa femme. Oui, sa femme, car, comme une majorité (60 %), elle a le moral encore plus bas. « Et c’est pas marrant tous les jours, mon pauvre monsieur. » Après un refus poli de l’employé IFOP, celui-ci a demandé à son interlocuteur s’il était triste. « Évidemment », ont répondu 52 % des Français interrogés. Quelle question !
Tandis que le questionneur était sur le point de réclamer sa mutation sur un autre sondage, au téléphone, le reconfiné continuait à dresser la liste de ses maux. Un sentiment de désespoir pour 36 % de Français, dont 41 % de femmes : « Vous ne voulez vraiment pas me la prendre en pension quelques jours ? » insistait le sondé. 49 % de jeunes ! « Les enfants non plus ? » Non. L’IFOP restait droit dans ses bottes. Il n’était pas un centre d’accueil pour confinés déprimés. Et pas de jardin, non plus, pour les 47 % qui souffrent de l’enfermement du fait d’une absence d’espace extérieur.
L’assignation à résidence serait également une source de séquences olé olé. Un tiers des Robinson Crusoé du Covid auraient tempéré leur isolement via un partenaire sexuel venu à domicile ou chez lequel il se serait rendu. François Hollande fut le précurseur du concept. Le pilote d’essai des sorties polissonnes qui a testé les meilleurs dispositifs : casque, masque, lunettes noires, carte du PS. Aucun gendarme ne se risque à stopper un tel équipage. Une génération de Covid-boomers est donc attendue. Une hausse de natalité compensatrice. Emmanuel Macron est le Monsieur Jourdain de la stratégie.
Baisse de rigueur du télétravail, également. Débâcle à tous les étages. À la demande de leur hiérarchie, 27 % d’employés se seraient rendus sur leur lieu de travail alors que leur présence n’était pas indispensable.
« Confinement 2, le retour » s’annonce comme un bide retentissant auquel les pouvoirs publics pourront conférer bienfaits ou dégâts selon l’occasion du moment. Notons que sur la dernière communication vidéo du professeur Raoult, sa collègue, le professeur Stéphanie Gentile, recense dans les hôpitaux publics de Marseille, d’avril à novembre, seulement deux personnes, sans pathologie grave associée, décédées du Covid-19.
Jany Leroy
https://www.bvoltaire.fr/reconfinement-les-francais-le-transgressent-mais-depriment/
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