Hurlant avec la meute quand c'est Robert Ménard qui sort des pourcentages de musulmans dans ses classes, ils sont par ailleurs partisans… ou utilisateurs des statistiques ethniques.
Pour son habituel et orwellien « quart d'heure de haine », le système politico-médiatique s'est récemment offert Robert Ménard. Il l'avait bien cherché, en affirmant à la télévision que plus de 60 % des élèves biterrois étaient de confession musulmane. Horreur ! Malheur ! Un maire qui « fiche » les enfants ! Voilà qui rappelle… « L’esprit de 1939 »… Merci Madame Taubira, le Point Godwin est à vous, la concurrence était pourtant rude.
Le premier ministre y est allé de son hypocrite couplet, les qualifiant de faits d'une « gravité extrême ». Le même Manuel Valls tellement favorable au principe de statistiques ethniques qu'en 2008, il a soutenu un projet de loi PS qui les incluait. Position qu'il a réaffirmée régulièrement depuis.
En 2011 c'est l'Association nationale des élus locaux pour la diversité (ANELD) qui réclame « un débat sur les statistiques ethniques ». Le CRAN (Conseil Représentatif des Associations Noires) va plus loin en 2012, réclamant de « les rendre obligatoires ». Fin 2014, ce sont la sénatrice EELV Esther Benbassa et un de ses collègues UMP qui remettent le couvert au Sénat. La même sénatrice qui se répand en indignation sur le plateau de BFMTV à l’encontre du « fichage » du maire de Béziers, lequel rappelle forcément « les heures… ».
Rappelons que Robert Ménard n’a jamais parlé de « fichage » (un joli mot marqueur, qui a aussitôt permis tous les amalgames) et que la justice n'a d'ailleurs pas trouvé de fichier, déboutant la CRI (Coordination contre le racisme et l'islamophobie de son référé.
Le maire a simplement établi des dénombrements de musulmans sur la base des prénoms des élèves de primaire, méthode empirique, mais largement employée.
Sur quelles bases le journal Libération, qui parlait d'« abjecte stigmatisation » à propos des chiffres de Ménard, nourrit-il ses papiers sur la faible diversité aux postes de direction ou dans les cabinets ministériels ? En se basant sur les prénoms. Comment la très politiquement correcte Fondation Jean Jaurès a-t-elle étudié en 2014 l'influence du nombre de musulmans sur le vote FN à Perpignan ? Les prénoms. Et comment travaille l'Observatoire des Discriminations ? Prénoms ! Selon que vous serez puissants ou misérables, les jugements de cour vous rendront… blanc ou noir !
Richard Dallau monde&vie 20 mai 2015 n°908
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