Les élections régionales (si elles ne sont pas reportées) approchent et l’élection présidentielle se profile. Certains politiciens font une course effrénée à l’électorat « racisé » (lire d’origine extra-européenne). Les médias de grand chemin leur servent de porte-voix et leur permettent d’avoir une audience la plus large possible. Notre revue de presse montre que la bêtise le dispute parfois à l’aveuglement.
Emmanuel Macron, le sanglot de l’homme blanc ?
Avant même d’être élu, en février 2017, Emmanuel Macron, candidat à la présidence de la république, déclarait lors d’un meeting à Lyon : « il n’y a pas de culture française ». Cela amenait Yves Jego à souligner dans les pages du Figaro que « cette déclaration n’est pas anecdotique, elle est même le signe inquiétant d’une vision destructrice de ce qui fait depuis toujours la spécificité de notre pays ».
On n’avait pas tout vu. Sous des airs de gendre parfait, l’ancien banquier d’affaire semble un « woke ». Le woke (« éveillé ») a un besoin constant de faire acte de contrition, car il a eu le tort d’être né blanc. Lors d’une conférence de presse en mai 2018, il ironisait sur la capacité de « deux mâles blancs » à prendre à bras le corps les problèmes de la banlieue, comme le soulignait Ouest-France.
En décembre 2020, le président de la république évoquait dans les colonnes de L’Express le « privilège blanc », cette théorie selon laquelle les blancs bénéficient de privilèges indus dans la société du seul fait de leur couleur.
Rien d’étonnant dans ces conditions qu’il nomme l’historien Benjamin Stora à la tête d’une mission sur « la mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie », comme nous l’apprenait Le Monde en juillet 2020. Benjamin Stora fait-il l’unanimité ? Le 25 mars au micro de Bercoff dans tous ses états, l’historien Bernard Lugan estimait que Benjamin Stora « écrit l’histoire de l’Algérie vue par le FLN. C’est un historien engagé. Stora a fait l’histoire officielle du FLN ».
La LICRA, pas assez islamophile
Difficile d’être « antiraciste » ces temps-ci, ceux qui le souhaitent sont souvent dépassés par leur gauche. Ainsi le Progrès nous apprend le 23 mars que « le syndicat Solidaires étudiants Lyon et le collectif féministe de Sciences-Po Pamplemousse ont demandé que la Licra soit exclue de la semaine dédiée à la lutte contre le racisme et l’antisémitisme ». La raison : « les nombreuses ambiguïtés » de la Licra, « notamment vis-à-vis de son rapport à l’islamophobie, ainsi qu’à la laïcité ». La ligue contre le racisme (parfois mal intentionnée et souvent mal inspirée) ne serait donc pas assez antiraciste pour certains ? Comprenne qui pourra…A moins que les réticences contre l’islamisme soient un point de blocage ?
Audrey Pulvar et les blancs qui doivent se taire
L’engagement politique d’Audrey Pulvar était connu bien avant qu’elle ne quitte son ancien métier de journaliste. Mais elle n’est pas à un revirement près quand elle sent le vent tourner. Ainsi en 2017, sur Twitter, réagissant sans doute à l’annonce d’une réunion interdite aux blancs, elle écrivait « l’afro-féminisme exclusif des blancs : j’imagine qu’un salon à l’accès interdit aux noir.e.s, ça vous irait aussi ? » Mais nous sommes désormais en 2021. Le mouvement Black Lives matters est passé par là. Il faut flatter le ressentiment des minorités qui deviennent un électorat de plus en plus important.
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