C’est ce qui s’appelle partir en claquant la porte. Premier adjoint en charge des finances de la commune de Bagnolet, Olivier Taravella (PS) a démissionné la semaine dernière. La lettre d’explication qu’il a envoyée au maire PS Tony Di Martino, que Le Point a consultée, est courtoise sur la forme, mais très sévère sur le fond. Selon lui, la commune fonce dans le mur, entraînée par « les dépenses de personnel, particulièrement élevées ». Bagnolet n’a « plus les moyens d’entretenir une telle masse salariale », prévient celui qui était en charge des finances depuis 2014.
Ayant trouvé une situation compliquée à son entrée en fonction, l’élu s’était attaqué à un redressement tous azimuts, renégociant des emprunts toxiques, rationalisant les dépenses. En 2017, rappelle-t-il, il avait proposé « un plafond à 40 millions d’euros de masse salariale », seuil déjà généreux. À titre de comparaison, Alfortville, qui compte environ 37 000 habitants, comme Bagnolet, affiche 27 millions d’euros de dépenses de personnel pour 2021. Olivier Taravella n’a pas été entendu. La masse salariale prévue pour 2023 à Bagnolet est de 50 millions d’euros, soit une hausse de 25 % en seulement sept ans.
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Élue déléguée au numérique de Tony Di Martino de 2014 à 2017, Marie-Laure Brossier estime qu’une partie de la dérive des frais de personnel tient au clientélisme municipal. Pour gagner la mairie en 2014 et la garder en 2020, Tony Di Martino s’est allié à la mouvance indigéniste-coloniale, localement très influente. « Il a été obligé de multiplier les embauches pour renvoyer l’ascenseur », déplore l’ex-conseillère. Selon elle, c’est ainsi qu’il faudrait interpréter les propos d’Olivier Taravella, lorsqu’il évoque « des contrats surnuméraires et des postes dont le besoin n’est pas démontré », alors que « des recrutements nécessaires sont reportés ».
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