Environ 70 migrants vivent dans un parking à deux pas de l’Arc de Triomphe, comme l’Ivoirienne Ange, enceinte de huit mois, arrivée en France en décembre.
Elle fait partie des exilés à qui “on interdit même la rue”. Elle dort donc cachée dans un parking parisien, transformé en campement. […] “Etre hébergée, c’est mon plus grand souhait. Mais quand j’appelle le 115 (le numéro d’urgence dédié aux sans-abri, Ndlr), on me dit que c’est plein.” La veille encore, pour sa grossesse, elle s’est rendue à l’hôpital parisien de la Pitié Salpêtrière. “Mais le médecin ne peut rien faire. Tout ce que je souhaite c’est que ma fille ne dorme pas dehors“, flanche-t-elle, assise dans sa tente.
Le lieu, mis à disposition de l’association Utopia 56 par un particulier, est aussi insolite que symptomatique de la “volonté politique d’’invisibiliser’ les personnes exilées“, estime Nikolaï Posner, un responsable de l’organisation. […] L’association estime à “des milliers” le nombre d’exilés cachés dans des squats ou des lieux comme ce parking, depuis les démantèlements des campements dans le nord-est parisien, synchrone de la volonté des autorités de ne plus laisser s’installer d’autres “points de fixation“, depuis 2020. […]
Une volonté de “disperser“ qui s’accompagne d’une autre “réalité“, abonde Pascal Brice, le patron de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS), qui regroupe les principales organisations d’aide aux sans-abri: “On a des hôtels qui mettent fin à leur conventionnement d’hébergement d’urgence et qui remettent des personnes à la rue afin d’accueillir les visiteurs pour les Jeux olympiques“.
“Construire un meilleur accueil passe par une meilleure répartition sur le territoire“, défend le directeur de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) Didier Leschi, assurant que “75% des demandeurs d’asile sont mis à l’abri”, dont 1.800 personnes “orientées en région chaque mois”.[…]
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