Alors que le texte arrive le 28 mars au Sénat, le directeur de l’Ofii, Didier Leschi, a assuré que l’échec à l’examen de français ne sera pas synonyme d’expulsion pour les ressortissants étrangers. L’essayiste et ancien membre du Haut Conseil à l’intégration y voit un recul du gouvernement et critique plus largement un projet de loi qui accorde, selon elle, «une prime à l’illégalité» puisqu’il prévoit de créer un titre de séjour pour les étrangers en situation irrégulière.
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En vérité, ce projet de loi vise à régulariser les clandestins. Une prime est accordée à l’illégalité puisqu’un titre de séjour est créé pour les étrangers en situation irrégulière qui exercent dans un métier dit en tension, métiers parmi lesquels on trouve aide à domicile, agent d’entretien, serveur, ouvrier des travaux publics… Autant de métiers auxquels on pourrait former des chômeurs. Nul ne pose la vraie question: pourquoi, depuis des années, une partie des migrants déjà régularisés pour pourvoir ces postes se sont-ils évaporés? Parce qu’il devient parfois plus avantageux de ne pas travailler, ce qui pose un problème de justice sociale qui alimente les ressentiments. Pour Marcel Mauss, l’excès de générosité est aussi nuisible à l’individu et à la société que l’égoïsme de nos contemporains et l’individualisme de nos lois.
Un autre titre de séjour est envisagé qui aura pour effet de vider le Maghreb et l’Afrique de leurs talents. Ce pillage du Sud est moralement condamnable.
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