Il faut entendre, ici, les animaux destinés à la reproduction, l’engraissement et l’abattage. Des efforts doivent être faits notamment lorsqu’il s’agit du transport de ces bêtes. Il est évidemment mis en avant le fait que les acteurs économiques en la matière tentent de réduire les coûts et de maximiser les recettes au détriment du bien-être des animaux.
Cette constatation est assez juste au demeurant, mais il s’agit, en réalité, d’une problématique permanente concernant l’économie de marché, dérégulée, voulue par l’Europe. La Cour des comptes européenne explique alors qu’il faut trouver des solutions pour éviter le déplacement des animaux dans des conditions inacceptables.
On imagine bien que les idées développées par ce collège de spécialistes ont quelque chose d’agaçant.
D’abord, puisque ce type d’institution n’est jamais avare de formules vides de sens et de contenus, voilà ce que l’on nous propose in fine : « Promouvoir des changements structurels pour rendre le système alimentaire plus durable. » L’Europe veut mettre en place une stratégie dite « De la ferme à la table ». Autrement dit, si l’on comprend la proposition de cette Cour des comptes, il faudrait limiter le déplacement des animaux, raccourcir le chemin entre l’éleveur et le consommateur. Bref, l’Europe de Maastricht ferait désormais la promotion d'un certain localisme après avoir complètement détraqué le marché de la consommation.
Ainsi, continuant à prendre les mangeurs de viande pour des imbéciles, il ne s’agit surtout pas de se remettre un peu en question. L’idée forte qui ressort de ce document est la nécessité de faire prendre conscience aux consommateurs de l’importance du sujet évoqué en leur faisant payer plus cher la viande élevée dans de bonnes conditions. Par conséquent, il conviendra « d’élaborer une méthode de tarification de la souffrance animale à intégrer dans le coût du transport et le prix de la viande ».
Voilà la solution miracle à tout : faire payer davantage pour participer ensemble à l’effort collectif consistant à la mise en place du bien commun…
Cet argument pourrait s’entendre si les contraintes n’étaient pas toujours demandées aux mêmes.
Permettons, cependant, de signaler que l’abattage rituel n’est absolument pas évoqué dans le document présenté par la Cour des comptes européenne.
Or, le principe juridique est que l’abattage doit être effectué après étourdissement de l’animal. Cette disposition repose sur l’idée que la bête ne doit pas souffrir au moment d’être abattue. Mais le Code rural et de la pêche maritime comme le droit européen permettent une exception à l’étourdissement lorsqu’il n’est pas compatible avec les prescriptions rituelles relevant du libre exercice du culte.
On va nous expliquer qu’il existe un encadrement strict de cet abattage rituel pour éviter les abus. Il n’en reste pas moins vrai que l’animal est tué sans être étourdi. Pour information, durant l’aïd-el-kébir, c’est plus de 100.000 moutons abattus rituellement sur une période comprise entre un et trois jours.
À titre de comparaison, la corrida, c’est environ 1.000 taureaux tués sur une année entière. L’augmentation du nombre de pratiquants musulmans aura donc nécessairement comme conséquence de faire perdurer un rituel qui n’est pas conforme avec le bien-être animal. L’Occident poursuit, ainsi et toujours, sa lente dérive schizophrénique, faisant payer le prix à ceux qui ne s’indigneront donc jamais.
Maître Alain Belot
https://www.bvoltaire.fr/la-preoccupation-du-bien-etre-animal-une-hypocrisie-europeenne-de-plus/
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