C’est seulement maintenant que la vraie histoire peut s’affranchir de la censure de presse :
« Après la reddition inconditionnelle de l’Allemagne, son pillage restera dans l’histoire parmi les épisodes les plus monstrueux des temps modernes. Sa ruine extrême défie toute description et son ampleur défie toute censure. »
– Ralph F. Keeling, Gruesome Harvest, 1947. Institute of American Economics.
Ralph Franklin Keeling de l’Institute of American Economics ne mâchait pas ses mots : « À notre arrivée, les Allemands étaient très anticommunistes ; depuis, ils ont commencé à fuir nos quartiers et à aller en Russie où ils étaient accueillis dans le parti communiste et même dans l’armée rouge, d’où ils pourraient un jour prendre leur revanche sur nous. »
La presse dissimula l’ampleur du pillage de l’Allemagne vaincue par les Alliés. Au cours de leur conquête, les richesses de l’Allemagne furent les premières à être dérobées. Toutes les maisons, tous les appartements furent visités, fouillés et dépouillés de tout bien transportable ayant de la valeur ; argenterie, objets d’art, vêtements, appareils ménagers et argent.
Réserves, magasins et entrepôts furent pillés. Dans les fermes, les animaux, les machines, les stocks de semences, de fourrage, de vin et de produits alimentaires, furent enlevés. Les téléphones furent pris et le matériel télégraphique démonté. Des voitures, des camions et même le matériel des pompiers furent saisis. Les troupes étasuniennes, russes et britanniques se retrouvèrent plongées dans les vestiges d’une qualité d’existence dont la plupart ne pouvaient que rêver.
William H. G. Stoneman, correspondant à l’étranger du Chicago Daily News, mai 1945 :
« Pour des millions de dollars de choses rares, allant des lentilles complexes de Zeiss, au beurre et au fromage, en passant par les automobiles coûteuses, ont été détruits parce que l’armée n’a pas organisé de système de récupération du matériel précieux de l’ennemi. » Le terme ‘récupération’ est l’euphémisme de pillage.
Il décrivit ensuite, éparpillés un peu partout, pour des millions de dollars de biens pillés. Ne pouvant tout simplement pas emporter tout ce qu’elles volaient, les troupes vandalisaient le surplus et le laissaient se dégrader. On estime que la valeur des biens pillés par les armées alliées se chiffra à des centaines de millions de dollars, et que « cela priva la population civile allemande du confort et des nécessités dont elle avait tant besoin. »
Dans une démonstration de chutzpah à couper le souffle, les Soviétiques se plaignaient que,
« Les fonctionnaires étasuniens volaient les équipements d’usines situées dans un secteur réservé aux expéditions vers la Russie, et profitaient de leur vente à des pays étrangers. »
Le Sunday Tribune de Chicago, qui était à l’époque bien plus honnête que la presse d’aujourd’hui, était accablant :
« Aucune mesure efficace n’a été prise pendant la guerre, pour décourager les armées d’invasion de piller. Sous des euphémismes du genre « collecte de souvenirs, » piller est toléré.
Plus de 200 chefs-d’œuvre d’art allemand furent pillés par les l’armée étasunienne, et ils sont toujours gardés en lieu sûr aux États-Unis. Les Britanniques étaient aussi des pillards :
« Les Britanniques semblent être partout quand il y a des informations scientifiques ou industrielles à glaner. »
Allant de pair avec le pillage, les moyens de commercer de l’Allemagne furent supprimés, et toute la production cessa : construction navale, fabrication et exploitation d’aéronefs, roulements à billes et à rouleaux coniques, toutes les machines-outils lourdes, matériels lourds, aluminium, magnésium, béryllium, vanadium, matières radioactives, peroxyde d’hydrogène, huiles synthétiques, essence, ammoniac.
D’après Ralph F. Keeling :
« La science de l’Allemagne est détruite et, avec elle sa capacité à concurrencer commercialement les vainqueurs de la guerre. »
Il poursuit :
« Nous avons même réussi à enlever un grand nombre de personnes de la zone Ouest des Russes quand nous sommes partis pour leur laisser prendre le relais. En conséquence, nous disposons maintenant de centaines de scientifiques allemands, qui constituent sans aucun doute l’une des conquêtes les plus bénéfiques prises au Reich déchu.
« Le secrétaire d’État adjoint, William L. Clayton, était tout aussi spontané en juin 1945 : ‘Nous avons l’intention d’assurer la divulgation complète de toutes les technologies et inventions allemandes existantes, au profit des Nations Unies’ (sic). »
La politique isolationniste d’avant-guerre des États-Unis prit fin. En 1945, Winston Churchill, premier ministre non élu de la Grande-Bretagne en faillite, avait placé une grande partie des actifs de l’empire britannique auprès des prêteurs sur gages de Wall Street. Développés par la guerre, les États-Unis, désormais expansionnistes, durent capitaliser sur leurs gains mal acquis pendant les 75 années suivantes.
Nick Cook, consultant en aérospatiale pour le journal Jane’s Defence Weekly, écrivait dans le Daily Mail du 19 août 2001 :
« Une grande partie de l’expertise (étasunienne) en matière d’antigravité, remontait à des décennies et plus particulièrement à l’Allemagne national-socialiste. La plupart des projets d’ingénierie du cabinet Skunk Works (de Lockheed) sont issus à la base de la technologie et de l’expertise allemandes pillées par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. L’Allemagne était un trésor de technologies attractives, allant de l’armement à l’électronique, en passant par les textiles et la médecine.
« Le Britannique Ian Fleming, qui allait plus tard écrire les romans de James Bond, organisa ce qui était pratiquement une armée privée chargée du ‘pillage de la technologie’. Toutefois, les Britanniques n’étaient pas préparés à tirer parti des opportunités qui leur étaient offertes. Plus ingénieux (rapaces), les Étasuniens ont simplement déménagé les dossiers de centaines de milliers de brevets et les ont emportés chez eux. Selon l’US Office of Technical Services, l’organisme chargé de veiller à ce que la technologie allemande intègre rapidement l’industrie des États-Unis, les documents renfermaient une richesse matérielle représentant selon toute vraisemblance, pratiquement tous les secrets scientifiques, industriels et militaires de l’Allemagne nazie. »
En vertu de la clause ‘réparations’, des millions d’Allemands furent envoyés dans les goulags soviétiques pour servir d’esclaves. La plupart de ces malheureux, femmes et enfants inclus, furent enfermés dans des wagons plombés de fabrication étasunienne, et expédiés grâce à une infrastructure ferroviaire construite par des esclaves avec des matériels de fabrication occidentale.
D’après Ralph Keeling :
« À Potsdam, la part du lion des réparations fut attribuée à la Russie. Elle devait obtenir sa propre zone (Allemagne de l’Est, Berlin-Est) plus 25% des autres zones. »
La valeur des équipements industriels bombardés et défoncés en Allemagne, fut évaluée à environ 5 à 10 milliards de dollars ; la moitié de ceux-ci étaient dans la zone russe et constituait désormais le ‘droit de butin’ de l’Union soviétique. Il fut convenu que 40% de ceux-ci pouvaient être transféré en URSS. Trois cent dix usines furent démantelées et donc enlevées.
Et ils partirent :
« Six navires transportèrent le matériel de valeur du chantier naval Deschmag, la plus grande entreprise de construction navale d’Allemagne. Vingt chargements de machines et d’outils d’une valeur de cinq millions de dollars, représentant la moitié de la plus grande fabrique de roulement à billes d’Allemagne, l’usine Gendorf Amorgana Chemical d’une valeur de dix millions de dollars, ainsi que la vaste usine souterraine de moteurs d’avions de Daimler-Benz. »
Selon Edwin W. Pauley, Commissaire aux réparations, les États-Unis avaient réservé 144 usines pour la Russie. Un grand nombre des principaux producteurs de biens civils allemands furent démantelés et expédiés à l’Est. Parmi eux, les deux plus grandes usines, les plus grandes raffineries de sucre, les plus grandes minoteries d’Europe, les grandes fabriques de soie Bemberg, célèbres pour leur bonneterie et leur lingerie, et les bureaux de Zeiss Optical à Jena. Toutes les voies ferrées secondaires furent démantelées et les locomotives 100% électriques enlevées. Deux cents usines majeures furent mises sous contrôle direct des Russes, avec leur main-d’œuvre de 1 300 000 employés allemands au salaire minimum vital, les bénéfices allant à l’URSS. »
« La Russie a hâte d’obtenir autant de butin que possible pour assurer la réussite de son plan quinquennal et, en fin de compte, afin d’absorber le Reich au sein de l’Union Soviétique. »
« Vorace de butin, la France était impatiente de détruire à jamais l’Allemagne. Elle voulait se débarrasser de sa concurrente commerciale, tout en la conservant comme marché pour les produits britanniques, » écrivait Ralph Franklin Keeling. Il ajouta que « les ressortissants allemands dans les pays d’Amérique latine, devaient être capturés et envoyés en Europe pour servir d’esclaves. »
Le pillage du Reich vaincu s’étendit au-delà des frontières allemandes : la Suisse, la Suède, l’Espagne et d’autres pays furent contraints de remettre aux États-Unis tous les actifs, investissements et propriétés allemands. Dans ce qui équivalait à la notice nécrologique d’un rival commercial d’autrefois, Keeling écrivit gravement :
« Les priver de leur commerce extérieur et les empêcher d’exporter les produits manufacturés, équivalait aussi à prononcer la peine de mort contre le peuple allemand. »
Original : europeansworldwide.wordpress.com/2019/09/20/the-allied-sacking-of-defeated-germany/
Traduction Petrus Lombard
https://reseauinternational.net/lallemagne-vaincue-fut-pillee-par-les-allies/
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