Notre héros est né le 8 octobre 1893 à Voujeaucourt, dans le Doubs. Fils de la terre de France et d’agriculteurs, il devient bûcheron avant d’effectuer son service militaire en 1913. Appelé au front, il prend part aux combats dès les premières heures de la Première Guerre mondiale. Commence alors, pour le jeune deuxième classe Muller, quatre longues années de lutte durant lesquelles il traverse plus de 46 champs de batailles dont les plus célèbres sont Verdun, Douaumont et le Chemin des Dames. Lors de ces heures sombres, il fait preuve d’une très grande bravoure, comme lorsqu’il part « courageusement chercher le corps de son officier tué et tombé à côté d’une mitrailleuse ennemie ». Cet acte héroïque et chevaleresque lui vaut d’être cité à l’ordre de la brigade le 29 juin 1916. En 1917, il est encore cité à l’ordre du régiment, du corps d’armée et de la division, où il est reconnu comme « un très bon sous-officier », « un fusilier-mitrailleur d’une très grande bravoure […] donnant à tous le plus bel exemple ».
« Au-dessus de tout éloge »
Malheureusement, le 10 juillet 1918, un valeureux sous-officier, parmi tant d'autres braves soldats, perdit sa vie pour la France. Le sergent Georges Muller, alors à son poste de combat devant Tinqueux (Marne), est prêt à repousser l’une des nombreuses et dernières contre-attaques allemandes sur la ville de Reims. Faisant son devoir, il est alors fauché par la mort. Recevant à titre posthume la croix de guerre avec étoile de vermeil, il est encore décrit comme ayant été un « sous-officier d’un courage et d’une conscience au-dessus de tout éloge [ayant] trouvé une mort glorieuse ». Comme un ultime hommage rendu à ce fils du Doubs, la France honore son sacrifice, le 11 mars 1920, en lui décernant la médaille militaire.
Plus d’un siècle après, notre pays n’oublie pas ce courageux soldat et perpétue sa mémoire. Ainsi, au matin de ce jeudi 8 février 2024, sur la place d’arme de l’ENSOA, la 370e promotion des sous-officiers de Saint-Maixent a été baptisée au nom de ce héros et a reçu, selon les mots du général de division Stéphane Canitrot, « son héritage, ce supplément d’âme qui pousse au dévouement et à l’excellence ». Pour les 300 sous-officiers présents, émus et fiers, Georges Muller « porte un message éternel : rien n’est plus beau que de donner sa vie pour les autres ».
Nous ne pouvons qu’espérer que cette nouvelle promotion en appelle de nombreuses autres à suivre son engagement pour la France et au sein de cette école de Saint-Maixent, au cœur du pays niortais. Cette prestigieuse institution se fera aussi bientôt la fierté d’accueillir, au cours de cette année, la flamme olympique avant son départ définitif pour Paris. Le musée du Sous-officier aura aussi le plaisir de rouvrir et d’accueillir à nouveau un vaste public afin de transmettre, toujours et auprès du plus grand nombre, l’esprit et l’histoire des sous-officiers de France.
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