Le RN laissera-t-il passer sa chance d’entrer dans l’histoire et de construire son avenir en se présentant comme le parti ayant fait obstacle à l’entreprise de démolition que veut mettre en place le couple Macron/Barnier ? Avouons que ça aurait fière allure que les victimes du fameux barrage en constituent un à leur tour. Ou se prépare-t-il à laisser les Français sous le joug d’une politique néfaste qui sera proposée en lieu et place d’oser changer de logiciel et de ne plus considérer les finances publiques comme insuffisamment alimentées mais bien pillées inutilement ? Cette stratégie de l’attentisme ne peut que desservir tous ceux qui s’y commettront. Que le RN n’oublie pas la leçon des urnes, les LR ont payé très cher leur collusion avec Macron et l’absence systématique de censure de ces derniers.
Il en sera de même pour eux s’ils s’amusent à trouver des excuses et à juger qu’on ne censure pas à priori un gouvernement illicite, n’ayant reçu aucun mandat du peuple pour exercer. Il n’y a pas plus d’intelligence à dire qu’il ne faut pas sanctionner systématiquement un gouvernement illégitime qu’il n’y en avait à accepter de gouverner pour l’Allemagne victorieuse. C’est prêter des vertus là où il n’y a que dérobade et complicité. On se console en pensant qu’ils peuvent, quand ils le veulent voter une motion de la gauche, alors que l’inverse ne se fera pas. Le premier souci de la gauche n’étant pas le redressement du pays, mais la lutte contre une « extrême droite » qui est loin d’en être une, on se demande jusqu’où ils pousseront l’ânerie, eux qui semblent préférer les ruines à l’extrême droite fantasmée.
Faut-il attendre que le prix de l’électricité, que des taxes en tous genres étouffent les classes moyennes et globalement l’ensemble des Français pour s’insurger et crier au loup ? Ce qui peut être évité en amont doit l’être. Veulent-ils faire comme les syndicats et jouer les infirmiers une fois que la partie est perdue, s’ingéniant à lancer sur le pavé des salariés ivres d’espoirs frelatés pour des luttes sans lendemain. Les intentions de Barnier sont claires, augmenter les impôts, ou plus pernicieusement en créer d’autres, augmenter les taxes, bref, utiliser des méthodes qui portaient leurs fruits quand le taux de prélèvement était de 40% mais qui ne marchent plus lorsqu’on est à 50%. S’acharner à ponctionner une richesse de moins en moins produite ne peut mener qu’à une débâcle économique et sociale. Prendre le patrimoine de chacun de nous pour affirmer que le niveau de vie des Français est élevé et qu’il existe une marge de manœuvre, c’est tromper les Français. Le patrimoine d’un agriculteur est bien supérieur à celui d’un retraité, ou d’un salarié lambda, peut-on soutenir qu’ils nagent dans l’opulence ? Nous le répétons depuis des semaines, les sources d’économie existent encore faut-il taper du poing sur la table pour les imposer, c’est ce que le RN devrait faire s’il avait une vision claire de la situation et même d’une vraie stratégie de conquête, autre que l’attente et l’enlisement.
Pourrions-nous avoir un moment de sincérité avec nos politiques ? C’est une denrée rare, voire absente. Et pourtant ce serait la seule façon de rassembler et de fédérer, mais certainement pas en laissant Barnier instaurer ses mesures que l’on sait déjà mortifères pour redresser une économie en récession, ruinée, déclassée. Ces solutions ont déjà été appliquées à maintes reprises, la première fois avec un Raymond Barre, à la fin des années 70, qui demandait aux Français de se serrer la ceinture. Ils n’ont fait que ça et ça n’a toujours été que pire…La débâcle est donc la tactique employée pour conquérir le pouvoir en 2027 ? Les électeurs pardonneront-ils cette lâcheté saupoudrée de tempérance ? Pas certain, il leur sera reproché, à juste titre d’avoir laissé faire. Point n’est besoin d’attendre les actes quand les intentions sont déjà connues pour être destructrices de richesses et de cohésion sociale. On souhaitait de l’exemplarité, nous avons la continuité de la gabegie que nos dirigeants entretiennent depuis plus de 40 ans. Il est nécessaire de mettre Macron au pied du mur, mais visiblement ce n’est pas de l’avis du RN, dont on se demande s’il n’est pas le champion de l’illusion en se promettant de gagner sans jamais s’en donner les moyens, et en faisant toujours tout au dernier moment pour être sûr de ne pas y arriver. Comment escompter sortir du marasme dans lequel nous sommes avec cette classe politique qui a ouvertement décidé de ne rien faire contre Macron et s’évertue à ne jamais le contrarier autrement que par des discours vides de volonté ? Le spectacle est affligeant car il se fait au détriment de l’intérêt du peuple. Entre fausses excuses et indignations de façade, le courage manque pour une scission totale avec une pratique politicienne qui n’apporte plus de solutions viables depuis longtemps. On ne peut que le regretter puisqu’il ne se dégage pas un seul courant, pas une seule personnalité en activité pour nous faire espérer le contraire. La brillante Sarah Knafo serait bien inspirée de ne pas pousser Zemmour une fois de plus vers la présidentielle, il est des obstinations absurdes et mortifères. L’excellente Marion Maréchal devrait, avant de se ranger derrière sa tante pour 2027, sous prétexte que les urnes l’ont placées devant en nombre de voix, chercher à rassembler et à évaluer les chances qui seraient les siennes à se positionner ou propulser un candidat plus consensuel. Que dira-t-elle si en juin prochain des élections législatives sanctionnent la complaisance du RN avec Macron?
Sortir des schémas qui ont conduit à des échecs, et tenter aussi d’avoir un discours original en rupture avec cet alignement absurde sur les US et l’OTAN serait plus opportun. Que de chemin à parcourir et que de temps perdu…
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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