Si l’élection de Trump doit changer quelque chose dans le comportement et l’attitude de nos personnages politiques, ce sera à l’insu de leur plein gré. On se doutait qu’il ne fallait rien en attendre directement, mais on pouvait, naïvement penser qu’un réveil salutaire allait frapper les volontés mollassonnes de ceux qui briguent le pouvoir. Un paramètre nous avait échappé, c’est justement ce détail. Ils réclament le pouvoir, mais pas pour gouverner, prendre des décisions. Ils le convoitent tous pour bénéficier des avantages de la situation et obéir. Aucune ambition nationale, ils ne savent et ne veulent que suivre des instructions qui leurs seront données par des instances supranationales. De toutes les réactions politiques qui a dit maintenant c’est : la France d’abord ?! Personne, même Marine Le Pen s’est alignée sur Macron pour regretter que l’Europe ne protège pas mieux les intérêts de la France !
Hallucinant, pourquoi cette entité s’occuperait-elle de le faire subitement alors qu’elle s’est ingéniée et s’ingénie encore, à détruire tout ce qui fait la force et l’originalité de notre nation. Agriculture, énergie, etc… Il n’y a que Sarah Knafo qui l’a dit depuis les USA, tous les autres, entendons par là, ceux qui ont droit de citer, se sont repliés derrière le bouclier percé de l’Europe pour réclamer apeurés, plus de protection. C’est là marque désolante d’une classe politique sans courage et sans vision, s’en remettant à autrui pour gouverner. Ces gens-là ne pensent pas grandeur de la France, défense de ses valeurs, mais sont déjà noyés dans un magma informe où les souverainetés sont dissoutes au profit d’une volonté supérieure qui décide à leur place, dans une mutualisation des moyens. Les vieilles recettes ressortent évidemment par la voix de Macron. Il s’est d’abord vendu en avouant que l’Europe était soumise aux États Unis et qu’il fallait par la force des choses à présent, s’en dégager. Lorsque nous le disions, nous étions soit complotistes, soit stupides. Maintenant qu’il vient de l’admettre que sommes-nous ? Mais surtout qu’a –t-il réclamé immédiatement ? Plus d’Europe. C’est à dire plus de ce qui nous a amené là où nous en sommes. L’éculé slogan qui nous a poussés dans l’ornière dans laquelle nous sommes, revient en force.
Encore plus de ce qui n’a jamais marché, intéressant comme analyse non ? Même Draghi y va de son couplet : pour nous en sortir, il faut accélérer la décarbonation et les énergies vertes, c’est à dire, foncer encore dans la fable du carbone qui nous a ruinés, quand Trump va relancer son industrie pétrolière. Au RPF, nous demandions de desserrer le carcan des normes européennes qui ruine les constructeurs de voitures et Michelin, il veut finir de les liquider. C’est la même rengaine qu’ils nous servent actuellement pour l’élaboration du budget. Plus de taxes et d’impôts, mais rien sur ce qui coûte et qui ne sert à rien. Il n’y a rien à attendre de ces dirigeants qui se planquent derrière l’Europe et sont incapables, tant ils ont peur des foudres des médias aux ordres, de s’émanciper de cette idéologie mortifère. Les seuls qui osent, et depuis un moment, ont été soigneusement discrédités par la presse, et ne sont plus invités sur les plateaux, ou si rarement qu’ils en sont devenus inaudibles.
Que reste-t-il, ou qui reste-t-il ? Personne. Hélas, il faut croire que les meilleures analystes de la situation en Europe se trouvent à l’étranger. Dans une interview avec le grand méchant Poutine, celui qui selon BFM et LCI et ses suiveurs envahira le continent Européen tant convoité pour ses richesses industrielles minières et humaines, sa sécurité exemplaire et sa douceur de vivre, il manquerait des cerveaux à nos anciennes nations : oui. Il aurait pu rajouter du cran, du courage, et de la probité. Si nous ne changeons pas, nous resterons dans notre fange, la seule éclaircie peut venir de la panique qui s’est emparée de ces tartuffes qui, non seulement ne brillent pas par leur intelligence, mais en plus sont des couards. Face à ce mini séisme, certains se carapatent, cherchent déjà un terrier pour se faire oublier, quand d’autres rompent des alliances qu’ils pensent ne plus pouvoir tenir. C’est ce qui se passe en Allemagne, où la coalition du chancelier Sholtz vient de voler en éclat. Encore une fois, il nous faut regarder à l’extérieur pour espérer trouver une inspiration susceptible de provoquer un revirement de doxa chez nos responsables. Des élections anticipées pourraient porter, si ce n’est directement au pouvoir, du moins pas très loin, des partis jusque là écartés, notamment la brillante Sarah Wagenknecht qui a un tout autre discours, comme celui de son concurrent de l’Afd, sur toutes les questions de sécurités et de souveraineté, tandis que chez nous, tous disent la même chose. Ne cherchez pas une originalité, il n’y a que le sujet du conflit Israélien qui divise les différents camps. Il nous faudra encore beaucoup d’abnégation, de défaites et de drames pour qu’émerge enfin un discours qui rompe avec tout ce que l’on connaît et qui n’a pas fonctionné. Nous restons les spectateurs de notre propre déchéance, les yeux éblouis de fausses certitudes, sans volonté, avachis sur des promesses qui ont fondu comme neige au soleil, et un espoir de grandeur qui n’a été qu’un mensonge, pour céder le pouvoir à une oligarchie dont on devra bien un jour se débarrasser en l’écartant des centres de décision, et ce, quel qu’en soit le prix.
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Par Gilles La-Carbona : secrétaire national du RPF au suivi de la vie parlementaire
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