Le nouveau parlement européen
Avec la séance constitutive qui a eu lieu le 16/7/2024, on connait mieux les forces qui composent le nouveau parlement européen (PE).
Voici la signification des abréviations du graphique: PE: Patriotes pour l’Europe, CRE: conservateurs et réformistes européens, ENS: Europe des nations souveraines, PPE: Parti populaire européen, R: Renew (Renaissance, libéraux), SD Socialistes et démocrates, V: Verts, GUE: Gauche unie européenne (extrême-gauche).
Après les élections européennes de 2019, les nationalistes comptaient 171 élus: 62 conservateurs et réformistes (dont 26 pour le parti « Droit et justice » (PiS) polonais et 5 pour les Frères d’Italie), Identité et démocratie 73 (dont 28 pour la Ligue, 22 pour le RN et 11 pour l’AfD en Allemagne) et 36 classés dans les non-inscrits (dont 30 pour le Brexit party au Royaume-Uni).
Le 14/2/2020, peu après la sortie du Royaume-Uni de l’UE (31/1/2020) qui avait eu comme conséquence la sortie du PE des 73 élus de ce pays et le rajout de 27 députés à certains des 27 pays restants (5 pour la France et pour l’Espagne, 3 pour l’Italie et les Pays-Bas, 2 pour l’Irlande, 1 pour l’Autriche, la Croatie, le Danemark, l’Estonie, la Finlande, la Pologne, la Roumanie, la Slovaquie et la Suède), le PE ne comportait plus que 142 députés eurosceptiques (à cause du départ des 30 députés du Brexit party): 61 appartenaient au Corservateurs et réformistes européens (qui comprend notamment le parti Droit et Justice en Pologne et Les Frères d’Italie), 76 à Identité et démocratie (dont notamment 29 pour La Ligue italienne et 23 pour le RN en France) et 5 siégeaient dans les non-inscrits.
La séance constitutive du 16 juillet 2024
Il y a désormais 84 élus pour les « Patriotes pour l’Europe » dont notamment les deux élus de Chega, 6 de Vox, 11 de la coalitions de Viktor Orban et 30 RN. Il faut y ajouter 78 élus pour ECR (dont 24 des Frères d’Italie et 20 du PiS) et 25 élus d’un 3e groupe qui vient d’être fondé, Europe des nations souveraines qui comprend notamment 3 des 6 élus de la Confédération polonaise, 14 des 15 élus de l’AfD (l’un deux vient d’être exclu du parti et siège dans les non-inscrits) qui retrouvent donc un groupe, un élu d’un parti hongrois concurrent d’Orban (Mi Hazánk).
Enfin, il y a 10 nationalistes dans les non-inscrits: 3 de SALF (parti anti-immigration espagnol), 3 des 6 élus de la Confédération polonaise, 2 de SOS Roumanie, 1 de Nikh (parti pro-vie, contre le prétendu « mariage » homo et contre le divorce) et l’élu AfD exclu de son groupe que nous avons déjà évoqué.
En additionnant les 197 élus nationalistes et les 188 du PPE, il y avait la possibilité d’une nouvelle majorité de 385 élus sur 720. Mais le PPE ne l’a pas souhaité, du moins pour l’instant. Il reste donc dans le camp eurocrate avec SD (socialiste et démocrate) et Renew Europe (libéraux, centristes et macronistes).
Division des nationalistes
S’ils ont en commun l’opposition à l’immigration massive, ils se distinguent beaucoup dans leur position vis-à-vis de l’avortement et des unions contre-nature, y compris à l’intérieur d’un même groupe. Chega veut interdire l’avortement. Vox et la coalition d’Orban veulent le réduire fortement (la coalition d’Orban a déjà réussi à en réduire le nombre de 47,7% entre 2010 et 2023) mais le RN (à part 11 de ses 91 parlementaires en mars dernier) n’y est pas opposé. D’autre part, la liste de la confédération polonaise est elle-même divisée puisque 3 de leurs 6 élus ont préféré rester non-inscrits plutôt que d’adhérer au groupe ESN.
Gontran PAUME
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