samedi 30 novembre 2024

Maintenant, l’Arcom : des socialistes à la tête de tous les « contre-pouvoirs »

 

Source: www.parti-socialiste.fr
Source: www.parti-socialiste.fr
On sait maintenant qui va remplacer, par décision présidentielle, le très conventionnel Roch-Olivier Maistre, dont la principale ligne de conduite, au long de son mandat, aura été de ne pas déplaire à la Macronie. Il ne fallait pas qu’on s’affole, dans les beaux quartiers du Paris qui pense. Il ne fallait pas désespérer Oberkampf. Emmanuel Macron a donc choisi Martin Ajdari pour ce poste sensible, puisque cette nomination ultra-sensible... lui revient. Il est probable que vous ignoriez le nom de ce monsieur jusqu’à ce matin. C’est bien normal : ce n’est pas à vous que le message de cette nomination s’adresse. Martin Ajdari est diplômé de l’ESCP, de Sciences Po et de l’ENA.
Il connaît bien les médias et le monde de la culture. Il a travaillé dans les cabinets des socialistes Laurent Fabius et Florence Parly avant de rejoindre Radio France puis France Télévisions. Par la suite, il a été le directeur de cabinet de la socialiste (encore) Aurélie Filippetti. Directeur adjoint de l’Opéra de Paris depuis 2020, il avait commencé son mandat par la remise en question de l’omniprésence des danseuses blanches dans les ballets. Bref, entre la formation académique, le parcours médiatique dans le public, l’imposition du wokisme dans des institutions vénérables et le service de la France socialiste, Martin Ajdari est un choix qui, pour la caste politico-médiatique, coche toutes les cases.

Le socialisme moribond mais pantouflant

Mais au fait, les socialistes, combien de divisions ? Aux dernières élections présidentielles, au soir du 10 avril 2022, Anne Hidalgo a obtenu... 1,75 %. Aux législatives qui se sont succédé, l’alliance avec les hébertistes de La France insoumise a redonné un peu de mordant au parti des éléphants, mais à quel prix… Aux européennes, les socialistes ont crié victoire derrière Raphaël Glucksmann avec 14,7 %, ce qui les aurait catastrophés, voilà quelques années. On peut avancer, sans grand risque de se tromper, que le socialisme est moribond sous sa forme historique. Et pourtant, ses héritiers sont à la tête de tous les supposés « contre-pouvoirs ». Au Conseil constitutionnel, c’est Laurent Fabius qui dirige les « sages ». Au Conseil d’État, c’est Didier Tabuteau, ancien des cabinets Kouchner et Aubry. À la Cour des Comptes, c’est Pierre Moscovici, proche de Dominique Strauss-Kahn et « éléphant » historique du PS… Bref, tout ce qui serait censé faire contrepoids à l’omniprésence de la gauche dans les médias ou la haute administration, tout ce qui serait supposé apporter un avis impartial et éclairé, de nature à tempérer les excès macronesques, est uniformément… de gauche.

Il y a quelques années, Maurice Druon avait écrit La France aux ordres d’un cadavre (Éditions du Rocher). Il y fustigeait la soumission des élites au communisme, même après la chute de l’URSS. Que dire aujourd’hui, alors que 11 millions de Français ont voté pour le Rassemblement national… et que Macron vient de nommer un énième socialiste à la tête du gendarme de l’audiovisuel. Le bon côté de l’affaire, c’est que M. Ajdari va probablement très bien s’entendre avec Delphine Ernotte, présidente de France Télévisions, qui avait viré le grand Patrick Sébastien, voici quelques années, parce qu’il était trop vieux, trop blanc, trop hétéro, trop populaire – trop semblable à son public, probablement. Le mauvais côté dans cette histoire, c’est que le pouvoir, dans une période déjà très électrique, achève de se couper du peuple avec une nomination idéologique, élitiste, non représentative de quoi que ce soit – sauf d’une agressive volonté de censure de tout ce qui n’est pas au goût du jour et ne respecte pas les canons de nos nouvelles précieuses ridicules. Ces gens ne comprennent rien.

Arnaud Florac

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