lundi 23 décembre 2024

Gaîté Lyrique : des migrants « mineurs » reconnus majeurs par la préfecture

 

200 MNA à la Gaîté Lyrique
@Boulevard Voltaire
Depuis le 10 décembre 2024, environ 250 migrants occupent la Gaîté Lyrique, un lieu culturel parisien. Se présentant comme des mineurs non accompagnés (MNA), ils revendiquent un hébergement et un accès aux services sociaux. Cependant, la préfecture de Paris affirme que ces individus ont été reconnus majeurs par les services compétents, remettant en question leur statut de mineurs. Les dégâts sont là. Cette occupation a contraint la Gaîté Lyrique à suspendre ses activités, entraînant des pertes financières significatives. De leurs côtés, les autorités locales et les associations peinent à trouver une solution face à cette situation complexe, pire qu’un sac de nœuds, la trêve hivernale s’ajoutant à l’équation. Ce n'est pas la première fois – mais au moins la huitième - que des migrants occupent des lieux culturels, à Paris, pour revendiquer des droits. Des occupations similaires ont eu lieu à l'Académie du climat, au Centquatre-Paris et à la Maison des métallos. La situation actuelle à la Gaîté Lyrique s'inscrit donc dans une série de mobilisations visant à attirer l'attention sur la situation des migrants à Paris. De son côté, la mairie de Paris rejette la faute sur l’État pour trouver des solutions d’hébergement aux illégaux.

La préfecture affirme la majorité des occupants

Selon la préfecture de Paris, les 250 migrants occupant la Gaîté Lyrique ne sont pas des mineurs étrangers isolés, comme le prétend le Collectif des jeunes du parc de Belleville. Leur majorité a été « reconnue » par les services sociaux de la ville de Paris, ce qui remet en question leur statut de mineurs non accompagnés et, donc, leur droit à rester sur le sol français. Patrick Bloche, premier adjoint socialiste d’Anne Hidalgo, a parallèlement déclaré « ne pas avoir de locaux vides » à disposition des occupants du théâtre. Ces migrants ont reçu le soutien du directeur de la Gaîté Lyrique, qui a indiqué que l’ensemble de la programmation serait suspendu « jusqu’à nouvel ordre ».

La préfecture de police de Paris n’est pas la seule à reconnaître la majorité des illégaux. France terre d’asile, association spécialisée dans la gestion de centres d’hébergement des demandeurs d’asile (CADA), a aussi validé leur majorité. Toutefois, de nombreux migrants ont fait appel de cette décision auprès du juge des enfants, d’après les informations recueillies par nos confrères de BFM Paris Île-de-France.

Nos journalistes agressés par les occupants

Le juge serait inspiré de tenir compte de leur comportement. Lors de notre reportage sur le collectif, nos reporters ont été violemment pris à partie. Plaqués contre un mur par un membre du collectif, ils ont été rejoints par plusieurs MNA (mineurs non accompagnés) très agressifs physiquement, les autres scandant : « Pas de quartier pour les fachos ! » L’un de nos journalistes s’est vu arracher et voler son téléphone, tandis qu’un micro leur était confisqué. Un agent de sécurité a permis leur exfiltration, mais une fois dehors, ils ont été à nouveau encerclés et bousculés. Ils auront attendu une demi-heure pour récupérer leur téléphone.

Plus tard, en filmant devant le théâtre pour témoigner, ils ont été sommés de partir par les agents, ces derniers estimant qu’ils avaient déjà été protégés « des griffes de ces enfants ». Le collectif a publié un communiqué justifiant l’incident par leur principe de rejet des « fachos » et omettant les violences commises. Ce type de revendications dans des lieux publics, soutenues par des militants, vise souvent à exiger des logements financés par les contribuables, une stratégie qui semble porter ses fruits.

Dans la salle principale du Théâtre de la Gaîté-Lyrique nous découvrons les « mineurs isolés » du Collectif des jeunes du Parc de Belleville. En tout, ils sont plus de 200 personnes à avoir pris d’assaut le bâtiment. pic.twitter.com/a32eOwGQsP

— Boulevard Voltaire (@BVoltaire) December 12, 2024

https://www.bvoltaire.fr/gaite-lyrique-des-migrants-mineurs-reconnus-majeurs-par-la-prefecture/

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