samedi 8 mars 2025

Le dernier « Lugan » arrive à point nommé : Histoire des Algéries, des origines à nos jours.

 

Géographiquement, Historiquement, ethniquement et linguistiquement  l’Algérie est plurielle. Son fond originel berbère a subi tour à tour l’influence carthaginoise, romaine, vandale et byzantine avant d’être islamisé par les conquérants arabes. Puis, après trois siècles de colonisation ottomane, la France unifia les diversités algériennes et leur donna des frontières. À l’Ouest, en amputant territorialement le Maroc, au Sud, en leur rattachant le Sahara central.

   L’histoire officielle algérienne écrite depuis l’indépendance de 1962 fait l’impasse sur ces réalités. Prenant des libertés avec un passé qu’elle recompose, elle s’ancre sur trois postulats de nature idéologique. Celui de l’arabité qui nie la composante berbère du pays ou la relègue à un rang subalterne, coupant de ce fait l’arbre algérien de ses racines. Celui d’une « nation algérienne » préexistant à la colonisation française ne résiste pas à la critique scientifique. Quant à celui de l’unité d’un peuple levé en bloc contre le colonisateur, il occulte le fait qu’entre 1954 et 1962, ceux qui servirent dans les rangs de l’armée française furent au moins trois fois plus nombreux que les combattants indépendantistes.

 » Ce fut la France qui en 1839 donna officiellement le nom d’Algérie  par le général Antoine Virgile Schneider, alors ministre de la guerre. »

« Sauf à être militant, l’historien ne peut donc prétendre écrire une histoire de l’Algérie en suivant la trame du roman national fabriqué après 1962,. Parce que, comme l’écrivent Jean-Louis Levet et Paul Tolila : L’aiguille historique de l’Algérie semble bloquée sur sa guerre d’indépendance qui occupe une place et un statut officiels pour l’Etat algérien qui revendique ouvertement le monopole de sa narration officielle ; elle n’est en aucun cas un objet d’investigations libres pour les historiens.  »
D’où l’impossibilité de réviser cette histoire officielle devenue dogme. Voilà pourquoi le devoir de mémoire n’a pas abouti. En effet quand Paris ouvre largement ses archives, Alger ferme les siennes… « Quant à Abdelmadjid Chikhi, le pendant algérien de Benjamin Stora, l’autre animateur de la commission mixte créée au mois de juillet 2020 afin de concilier les mémoires franco algériennes, il se comporte comme un procureur militant et non comme un historien. »

Comment d’ailleurs ne le seraient-ils pas alors que le mercredi 15 février 2017 à Alger, Emmanuel Macron, alors candidat à la Présidence ce  de la République française qualifia la colonisation de « crime contre l’humanité », justifiant ainsi la version historique algérienne avec toutes les exigences de « réparation » qui en découlent…

Les historiens algériens sérieux sont parfaitement conscients du fait que cette histoire officielle est d’abord le moyen, de dépasser un traumatisme existentiel que Mohamed harbi a résumé s’une phrase percutante : « l’histoire est l’enfer et le paradis des Algériens » .

    Loin de l’histoire officielle fabriquée naviguant entre les falaises de la réalité, « l’enfer », et les récifs du rêve, « le paradis », c’est l’histoire des mondes pluriels baptisés Algérie en 1839 par la France, qui est ici écrite.

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Histoire des Algéries. Des origines à nos jours, Bernard Lugan, 302 pages, Editions Ellipses, 26€ 

https://www.medias-presse.info/le-dernier-lugan-arrive-a-point-nomme-histoire-des-algeries-des-origines-a-nos-jours/201297/

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