Avocat honoraire, ancien bâtonnier de l’Ordre et collaborateur régulier de mensuels et sites nationalistes, Michel Festivi s’intéresse aux réalités de l’action du Parti communiste dans notre pays. Dans son livre, La désinformation autour du Parti communiste « français » (Éditions Dualpha, 352 pages, 39 euros), l’auteur propose une étude fouillée des « manipulations, trahisons, mystifications, constructions de mensonges, soutiens aux pires tyrans » auxquels s’est livré le « PC“F” » depuis l’origine, ce qui l’amène à plaider pour un « Nuremberg du communisme » destiné à rétablir la vérité historique.
Un parti « comme les autres » ?
Depuis 1917, les différents régimes communistes « ont provoqué à travers le monde plus de 100 millions de morts, sans compter les déportés, les internés, les torturés, les famines, les déplacements contraints de populations, les travaux forcés, les catastrophes économiques, etc. ».
Après la chute de l’URSS, l’ouverture – partielle – des archives moscovites a confirmé « que tous les partis communistes et notamment le PC“F” n’ont fait que suivre aveuglément la politique voulue par les autorités centrales à Moscou ».
Ce parti appartient pourtant à ce qu’il est convenu d’appeler « l’Arc républicain ». Les massacres commis jadis au nom « des lendemains qui chantent » sont le plus souvent occultés, y compris de la part d’adversaires politiques qui reprennent à leur compte le jugement de l’ex-directeur du journal L’humanité Roland Leroy : « À l’origine du nazisme, il y a la haine des hommes. À l’origine du communisme, il y a l’amour des hommes. » En 2023, l’ancien Premier ministre Édouard Philippe s’est tout naturellement rendu à la fête annuelle de L’humanité pour y débattre avec Fabien Roussel, le Secrétaire national du PC“F”.
« Aujourd’hui, dans nos médias “officiels”, les mêmes complicités se retrouvent lorsqu’un membre du PC“F”, ou une personne de l’extrême gauche communisante y est invitée. […] C’est là toute la difficulté du débat politique et culturel français, qui n’a jamais voulu se livrer à un aggiornamento du communisme. »
Les intellectuels et artistes français qui ont soutenu la répression contre les dissidents ou pseudo-dissidents (à l’instar de la vieille garde bolchevique condamnée durant les purges staliniennes) sont légion. Souvenons-nous, parmi d’autres, d’un « Aragon, qui écrivit contre la nation française et qui voulait que la France se munisse d’une police politique équivalant à la Guépéou ».
Résistant à compter de juin 1941
« Depuis toujours, le PC“F” a prétendu qu’il avait appelé à la lutte contre l’occupant dès 1940, et qu’il avait résisté très tôt. » Qu’en est-il en réalité ?
Depuis sa naissance en 1920, ce parti prônait une ligne pacifiste, mais en 1935, il « va développer tactiquement, sur les ordres du Komintern, une politique qui opère un virage à 180° », justifiée au nom de la lutte contre le fascisme.
Dès lors, « comment va réagir le PC“F” lorsque, le 24 août 1939, on apprend en France que la veille Hitler et Staline se sont accordés dans le cadre “d’un pacte de non-agression” ? »
« Le 25 août 1939, L’Humanité titre à la Une : « L’action de l’Union Soviétique par le pacte de non-agression avec l’Allemagne concourt à raffermir la paix générale. » Quelques rares députés communistes rechignent, mais le Secrétaire général Maurice Thorez les rassure : « Le camarade Staline sait ce qu’il fait. »
La Seconde Guerre mondiale éclate neuf jours plus tard… L’opinion publique apprend bientôt que les troupes russes ont envahi le Nord de la Pologne (conformément au protocole additionnel secret du Pacte germano-soviétique).
En septembre 1939, le gouvernement interdit par décrets les journaux communistes puis le PC“F”. L’Humanité clandestine prône alors une nouvelle ligne pacifiste et dénoncent « les profiteurs de guerre » : « En fustigeant l’impérialisme allemand, [les Blum et consorts] essaient d’innocenter leurs maîtres, les impérialistes franco-anglais, et d’obtenir une obéissance servile à toutes leurs volontés. » De son côté, Maurice Thorez déserte et rejoint l’URSS (Il reviendra en 1944 avec la bénédiction du général de Gaulle qui a promis à Staline de l’amnistier).
Le 17 juin 1940, alors que les Allemands occupent Paris, le quotidien titre, en français et en allemand : « Prolétaires de tous les pays, unissez-vous ! », sans mentionner l’invasion. En juillet sont lancés des appels à la fraternisation entre travailleurs français et soldats allemands, tandis que de Gaulle est décrit comme « l’allié du gouvernement réactionnaire anglais, des lords et des banquiers ».
« Lorsque les dirigeants du PC“F” rencontrent les autorités allemandes pour parvenir à faire reparaître L’Humanité, ils rédigent un argumentaire, qui sera saisi par la police française […]. Parmi les thèmes retenus pour convaincre les Allemands du bien-fondé de cette requête figure en toutes lettres le fait que les communistes “français” ont appelé au sabotage des matériels de guerre français. »
L’accord des autorités allemandes est donné et le premier numéro officiel doit paraître le 23 juin 1940, mais l’arrestation des émissaires communistes par la police française (effectuée dans le cadre du décret-loi de 1939 qui interdit la presse communiste) empêche cette reparution. Les intéressés sont cependant libérés deux jours plus tard sur instruction de l’ambassadeur Otto Abetz.
Dès le lendemain, les tractations reprennent mais le journal ne reparaîtra pas [ce qui aurait permis de révéler ces manœuvres, mais on ne refait pas l’Histoire…]. Quelques jours après l’Armistice, les Allemands ménagent en effet les autorités de Vichy qui poursuit la même politique répressive à l’égard des communistes que les derniers gouvernements de la IIIe République.
Le 5 août 1940, Moscou ordonne de suspendre ces négociations avec les autorités allemandes.
Par la suite, L’Humanité clandestine n’attaquera pas l’Allemagne, ni ne lancera un appel à la résistance, jusqu’au 22 juin 1941, date du début de l’opération Barbarossa.
C’est donc à cette époque – et pas avant – que les communistes entrent en résistance.
La légende Guy Môquet
Ce jeune communiste, arrêté en octobre 1940 par la police française, en application d’un décret-loi anticommuniste de 1939, alors qu’il distribuait des tracs, était-il un résistant précoce ?
De fait, les tracts en question ne font pas référence à l’occupant et désignent la responsabilité des Anglais et des Français dans l’origine de la guerre.
Le jeune homme n’est d’ailleurs pas été livré aux autorités allemandes, comme cela était obligatoire concernant ceux qui avaient d’une manière ou d’une autre attenté aux forces d’occupation. Relaxé par le Tribunal correctionnel de Paris, il est placé en internement administratif, conformément à une loi de septembre 1940 visant les personnes suspectées d’être liées à la IIIe Internationale, avant d’être fusillé en octobre 1941, avec d’autres otages, à la suite de l’exécution d’un officier supérieur allemand.
Comme le soulignent les historiens Jean-Marc Berlière et Franck Liaigre, l’affirmation selon laquelle « un communiste arrêté en 1940, fusillé par les Allemands en 1941 est forcément un résistant, donc le Parti communiste résistait depuis 1940 » relève du sophisme et d’une instrumentalisation de l’Histoire à des fins politiques.
Les « 75 000 » fusillés
Le PC“F” évoque régulièrement ce mythe, contredit par les historiens les plus sérieux : « Le nombre total de fusillés, tous statuts confondus, condamnés ou otages, serait de l’ordre de 4 500 », et ceux-ci ne sont évidemment pas tous communistes.
« On peut y rajouter les massacrés, des civils tués en représailles. […] Pour ces auteurs, on peut évaluer le nombre de morts par balle entre 15 000 et 20 000, sans compter les autres morts en camp de concentration et aux combats », mais là aussi « il y avait indistinctement des femmes, des vieillards et des enfants qui la plupart du temps n’avaient aucune sensibilité politique. »
Au-delà de la polémique macabre sur les chiffres, le Parti considère ainsi que toutes les victimes de l’Occupation étaient communistes…
Le passé occulté du Secrétaire général
Georges Marchais (1920-1997), membre du Parti depuis 1947 et dernier Secrétaire général à le diriger quand celui-ci représentait encore une vraie force électorale, a travaillé volontairement en Allemagne, à partir de décembre 1942 (trois mois avant la mise en place du STO), dans les usines Messerschmitt qui fabriquaient les chasseurs de la Luftwaffe.
L’affaire ne sera connue du grand public que dans les années 1970, malgré une complaisance des grands médias qui se garderont longtemps d’aborder cette question.
« Le Parti était friand de ce type de personnages […], c’était pour le Parti et Moscou un moyen de pression considérable et la certitude d’avoir quelqu’un à sa botte. »
***
Comme le souligne le préfacier Francis Bergeron, le livre de Michel Festivi constitue un indispensable travail de mémoire au sujet d’un parti qui resta jusqu’au bout inféodée à l’URSS (d’où les guillemets à “F” ajoutés par l’auteur), tout en conservant jusqu’à nos jours une paradoxale honorabilité politique.
Johan Hardoy 28/02/2025
https://www.polemia.com/les-mensonges-de-la-resistance-communiste/
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